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Mémoire virtuelle d'une ide
24 mars 2013

La Religieuse

La Religieuse

D'abord il y a ces petites envolées d'hirondelles blanches et noires fort joliment synchronisées, gracieuses silhouettes féminines anachroniques surgies d'une époque révolue où l'on plaçait les cadets dans les ordres, où le fanatisme religieux amenait à des abus, désuet tout cela, académique, dépassé. Vite dit, vite écrit, vite rayé, car résonne toujours le cri des femmes martyrisées sous leurs voiles, dansent encore à Rome les robes rouges masculines avec le même cérémonial d'antan, avec les mêmes idées sectaires, alors film historique ? pas vraiment, film qui trouve un écho dramatique dans notre monde actuel. Le courage de dire non, la recherche de la liberté, sont des sujets intemporels.

L'adaptation au livre de Diderot par Guillaume Nicloux est assez fidèle et on prend plaisir au contact des actrices toutes talentueuses à constater qu'il ne fait pas bon d'être mère supérieure, la première Françoise Lebrun âgée se suicide, la seconde jeune Louise Bourgoin pratique la torture comme dissuasion, quant à la 3ème, Isabelle Huppert la cinquantenaire, elle pratique le harcèlement sexuel sur ses jeunes recrues. L'héroïne Pauline Etienne a la candeur délicieuse et ambiguë de l'enfance, elle aime le Christ le seul mâle qu'il soit permis d'aimer, mais l'immolation imposée à cet époux subi devient rapidement l'insoutenable.

Film qui se termine, comme le livre sur une espérance, celle de pouvoir reprendre une vie choisie.

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23 mars 2013

Rosa Bonheur

Cerf écoutant le vent 1867

La peinture animalière ne m'attire pas trop et ne fait pas partie des genres que j'aime; chez Rosa Bonheur, ce qui me plaît avant tout, tout en remarquant son talent indéniable de peintre et de dessinatrice, c'est sa personnalité si forte, si étrangère à son monde, si rare pour l'époque.

Oscar-Raymond Bonheur

Voilà Raymond Bonheur, beau chérubin inconséquent, peintre vivant à Bordeaux, vivotant de son art, amélioré par une charge de professeur de dessin, qui épousa une Sophie, fille naturelle (d'un Dublan de Lahet qui l'éleva comme sa pupille), qui emmena sa petite famille à Paris où devenu saint-simoniste, eut la riche idée de quitter femme et enfants pour rejoindre une communauté au service de l'humanité, les laissant ainsi sans ressource, Sophie y gagna la tuberculose et en mourut à l'âge de 36 ans dans le dénuement le plus complet. Le veuf récupéra alors ses 4 enfants, plaça 2 fils en pension, une fille dans une famille amie; Rosa Bonheur, frères et soeurvoilà Raymond et Rose en tête à tête, indomptable Rose  de 11 ans qui refusa tout placement, et qui bénéficia, alors des cours de dessin du dit père. Ce fut à la réflexion, une chance pour Rose petite sauvage, sans Dieu ni maître qui parcourt la campagne aux alentours de Paris, où elle cotoie forêts et animaux qui font partie de sa famille, la seule qui ne lui causera jamais de problème. Dure la misogynie de l'époque, difficile l'émancipation des femmes qui n'ont aucun droit, qui du joug d'un père passent à celui d'un mari. Alors les plus vaillantes, les plus talentueuses, préférèrent choisir le célibat. Rosa qui ne se remit jamais vraiment de la mort de sa mère refusa de se marier, refusa même toute aventure masculine. Rosa sera peintre donc, et en vivra. Une des rares femmes de l'époque  à se libérer de la tutelle des hommes, en douceur qui plus est. Rosa militera d'abord pour elle même, ne défendra aucune cause, restera très individualiste mais un courant est né, un exemple s'inscrit dans l'Histoire . Elle coupe ses cheveux symboliquement (ni épouse, ni courtisane) et fréquente assidûment et solitairement le Louvre où elle copie, les femmes n'ayant pas accès aux Beaux Arts, Poussin, Rubens, Lesueur, Ruysdael. Le soir elle modèle des plâtres d'animaux du sculpteur Jules Mène. Elle puise aussi son inspiration au bois de Boulogne, forêt encore sauvage, elle croque sur le vif toutes les bêtes rencontrées. Un mouton, une chèvre, un écureuil, des cailles, des lapins logent dans son appartement.  Elle n'assure aucune intendance chez elle et laisse son père et ses 2 frères se gérer seuls. Rosa portera au salon de 1871 deux de ses oeuvres Chèvres et moutons et Deux Lapins.Les Lapins 1841

Elle a 19 ans, et ses 2 tableaux sont acceptés, seront exposés au Louvre. Côté famille, le remariage de son père avec une jeunesse de 23 ans provoque la séparation. Elle s'installe dans son propre atelier avec Nathalie Micas, elles vivront ensemble jusqu'à la mort de Nathalie en 1889. Relation platonique ou pas, on n'en saura rien, alors on n'en dira rien. Elles seront complémentaires, Rose peindra de 6h du matin à minuit, et ira toujours chercher son inspiration  dans les quartiers alentours et Nathalie veillera au bien être de Rose, calquera ses dessins sur les toiles, lui préparera ses tableaux. En 1846, voyage en Auvergne. Salons de 42, 43 , 44, où elle obtient une médaille de troisième classe, et surtout elle commence à bien vendre ses tableaux. Elle loue une maison à Gentilly.  Rivale involontaire d'un autre peintre animalier Jacques Brascassat. Elle obtient autorisation de s'habiller en homme, se met à fumer cigarettes et cigares. L'état lui commande un tableau de bovidés Labourage nivernais qui sera présenté au salon de 1849. Rosa plaît à ses contemporains, en France comme en Amérique, elle aura peint vaches, taureaux, béliers, cerfs, sangliers, ours, isards, lions, chiens, ânesAne 1873 Lithographie mulets bisons chèvres, oiseaux, elle les peint avec émotion leur reconnaissant une âme. En 1850 elle achète une ferme à Chevilly où elle installe ses animaux, change d'atelier et s'installe rue d'Assas. 1853 Le marché aux chevaux 5 m sur 2,5 m qu'elle prépare longuement par visites de haras, du marché d'Ivry, se plongeant dans livres d'anatomie. Elle a 31 ans. Napoléon lui commandeLa Fenaison en Auvergne La Fenaison en Auvergne achevée en 1855. Voyage en Angleterre où elle présente le Marché aux chevaux, elle en repart avec des esquisses, et des commandes de propriétaires anglais pour leurs châteaux. Passage en ÉcosseBerger écossais 1855-1856 détail

où même succès qu'elle cultive avec plaisir, elle est son meilleur agent publicitaire, les anglais adorent ce bout de femme habillé en homme au franc parler, mais revendiquant toujours sa féminité.Changement de pâturage détail Rosa Bonheur  Le marché aux chevaux refusé par sa ville natale Bordeaux sera acheté par un américain, et  sera offert au Métropolitain Museum de New York. En 1859 elle achète le château de By à Thomery. Nathalie femme plus discrète mais très intéressante elle aussi, met au point un frein à patin capable de stopper un train lancé à grande vitesse qu'elle tentera de vendre sans succès. Quelques critiques françaises la contrarient et Rose pas toujours facile décide de ne plus exposer à Paris. Séjour dans le midi avec la santé déclinante de Nathalie à Nice où elle rejoint Ernest Gambart, son marchand d'art, au début installée chez Gambart, elle achètera ensuite une villa au quartier de la Bornala.  Se lance dans le pastel . Y passe l'hiver. Fabrique elle même ses couleurs : terre de sienne, bleu de prusse = vert transparent. Terre de Sienne et vert cinabre foncé = tons transparents. Sculptrice d'animaux, lit beaucoup, écrit fort bien, chasseuse passionnée de lièvres ou de sangliers, a la faveur du couple impérial, reçoit la légion d'honneur. Rencontre Buffalo Bill,  Bill qui a fondé un cirque le Wild West Show se produit à Neuilly  à l'occasion de l'exposition universelle. Rosa décide de faire son portrait.Portrait du colonel William FLa chasse au bison 1889 R Bonheur détail

Elle se prend de passion pour les indiens qui font partie du show, elle les peindra  une petite vingtaine de fois devant des paysages américains nés de son imagination, avec la même précision que pour peindre ses animaux. Elle se sent proche de ce peuple décimé. La dernière rencontre importante de sa vie sera celle d'Anna Klumpke qui viendra vivre à By avec elle à qui elle lèguera By et son oeuvre. Dernier tableau en prévision de l'Exposition de 1900

'La Foulaison du blé en Camargue' restera inachevée, puisqu'elle meurt le 25 mai 1899. Anna le terminera. Ses neveux et nièces contestent le testament et Anna organise une vente où 2102 oeuvres de Rosa Bonheur sont dispersées. La moitié de la somme va aux neveux tandis qu'Anne consacrera l'autre moitié à l'entretien de By que les successeurs d'Anna ont conservé, jusqu'à ce jour, ouvrant l'atelier à la visite. Ont été exclues de la vente, 50 études léguées par Rosa au musée du Luxembourg , aujourd'hui au château de Fontainebleau. En 1908 Anna Klumpke publie une biographie de Rosa Bonheur. Première rencontre avec cette Dame qui s'achève. J'espère un jour la retrouver fortuitement pour approfondir cette prise de contact superficielle à ma façon cette fois ci, et pas uniquement selon les biographies lues.

Sources : 

Gonzagues St Bris

Marie Borin

   

13 mars 2013

Mémoire

En 1838, un certain Chabrier créa au Puy la société des Messageries et roulage du Puy. Les Malles-Postes assuraient le transport du courrier, de colis et de voyageurs. Les Diligences plus grosses et moins rapides transportaient plus de passagers, et le terme 'patache' à l'origine un petit bateau puis une charrette de transport fut utilisé péjorativement ensuite pour désigner une vieille diligence, à noter que les conducteurs étaient des 'patachons', ils avaient la réputation d'avoir une femme à chaque étape et un verre à chaque bar de là vient l'expression ' mener une vie de patachon'.

Halte à Saint Privat d'Allier vers 1890

Le courrier de Saugues, une patache mettait 7 heures pour aller du Puy à Saugues  avec, entre autres, une halte à Saint Privat d'Allier. Il fallait compter 1 heure de moins pour le retour. Le service était assuré quotidiennement.

Guiard vers 1906

La première voiture en Haute Loire est signalée en 1895.

Voiture de mes ancêtres vers 1906 à Saint Privat d'Allier.

 

Saint Privat d'Allier

Vers 1908 les premiers autobus apparaissent. Deux services de bus par jour, l'un partant de Saugues, l'autre du Puy. La vitesse était de 30km à l'heure. 

Halte devant l'hôtel Barry devenu beaucoup plus tard Chambon.   

Et justement l'hôtel Chambon vers 1950

LA VIEILLE AUBERGE EN 1950Sources :

La Haute Loire - Marius Gibelin

Au temps des cochers - Joseph Jobé

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