Eduardo Chillida
Travail du fer à la masse sur une enclume. Sculpture où l'émotionnel ne semble pas avoir sa place.
Pour les grandes pièces, appel aux ouvriers qui manient le marteau pilon. Du lourd, du massif, du mastoque. Pas franchement enthousiasmée, je suis !
Des formes géométriques qui s'emboîtent, qui ne me parlent pas, les petites pièces exposées me laissent froide, nul doute que je serais autrement impressionnée par les grandes oeuvres de Chillida, inquiétée même par le volume, mais là, en dehors d'une curiosité intellectuelle, rien d'autre ..
La matière et la forme de l'oeuvre ne me touchent pas vraiment.
Et puis mon regard se pose sur une autre pièce, et là, petite joie, rencontre émotionnelle avec l'albâtre, pierre aimée autant que l'ambre, le Lapis lazuli, pour leur côté précieux, féminin, magique, mythique, éternel. Là, Chillida commence à trouver le chemin de mon coeur, je caresse l'objet, des yeux, du doigt, je me mets à rêver et j'aime. Je demande alors que l'on m'explique un peu comment l'on travaille le fer.
Eduardo Chillida est né en 1924 au Pays basque espagnol, et débutera une formation d'architecte. Ses matériaux préférés seront le fer, l'albâtre, le bois, la terre chamottée. Il sculptera des oeuvres urbaines, tels l'Elogio del horizonte à Gijon, El Peine del viento à Saint-Sébastien, la maison de Goethe à Francfort. A voir, tout ça, à voir ... si possible !!!
En fait, j'ai rencontré par hasard, Chillida, à la fondation Maeght qui le produit en temporaire et qui en a profité pour fermer 2 salles de son exposition permanente, et au final, cette rencontre là qui demeure uniquement intellectuelle, je l'ai curieusement appréciée, cela me change cette approche ... je garde mes distances, je m'intéresse à la technique, j'intellectualise !!! on croirait un dialogue d'Audiard!