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Mémoire virtuelle d'une ide
5 avril 2012

Les adieux à la Reine - Chantal Thomas

Chantal Thomas

Les adieux à la reineUniversitaire, historienne, née en 1945, a écrit de nombreux essais sur le XVIII ème siècle.

Les adieux à la reine, est son premier roman, paru en 2002.  

Trois jours d'un mois de Juillet extraordinaire de 1789 au château de Versailles, trois jours où l'on n'entend que les rumeurs, incroyables, de prise de la Bastille, de populace en colère qui se révolte, trois jours d'inquiétude qui font tomber les barrières sociales où les vêtements de nuit aristocratiques se mêlent aux vêtements de nuit plébéiens, dans les couloirs sombres du château dans l'attente de nouvelles. Trois jours où les fastes encore présents de la royauté commencent à péricliter, les serviteurs plus vraiment là, les gardes partis, Marie Antoinette déjà condamnée. Loin des tumultes de la révolution, des cris de la foule, des hurlements de terreur et de douleur des suppliciés,  on accompagne l'incertitude incrédule des courtisans que l'on voit se transformer en angoisse insomniaque, puis en panique d'être décapité pour les uns, violé pour les autres par des lépreux syphilitiques de surcroit puis massacré .... une sorte de thriller révolutionnaire, agrémenté d'images délicates, de petits usages de cour surannés qui ne pouvaient plus durer, futurs vestiges d'une classe qui va mourir brutalement, par manque d'anticipation et d'aveuglement.

Écriture sans défaut, histoire non contestable, personnages savoureux, hauts en couleur, tout est plaisant. On est tour à tour lectrice de la reine, courtisane, servante, favorite, aristocrate coincée, et même, même reine de France. Bon, jusqu'à un certain point cependant, et on se carapate vite fait avec Madame de Polignac et Agathe-Sidonie Laborde sur le chemin d'un exil salvateur.     

Livre à lire avant d'aller voir le film de Benoit Jacquot. Il faut d'abord s'imprégner de l'atmosphère romanesque du livre avant d'aller goûter à la beauté des images du film, où les femmes sont trop belles, les robes itou, et le décor aussi. Le livre en tête,  vous ne céderez pas trop vite à la tentation de vous laisser aller au plaisir des yeux, à la fascination qu'exerce la beauté, en lectrice avertie vous y veillerez ! bon, la caméra à l'épaule qu'encense la critique donne mal au coeur et est en ce qui me concerne non seulement superfétatoire, mais carrément génante. Dieu merci, ces instants durent peu.   

A débattre :

J'en suis convaincue - et ce ne sont pas les dernières images que j'emporterai de ce monde qui pourraient me persuader du contraire -, l'humanité ne progresse pas. Extrait

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