Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mémoire virtuelle d'une ide
7 avril 2013

OH ... Philippe Djian

OH

L'histoire commence par un viol et se termine par la mort du violeur. Que la morale se rassure, l'honneur est sauf donc ! l'honneur de l'héroïne qui murmure ce 'oh' si joliment simpliste pour marquer sa surprise ou sa satisfaction à la fin du livre ... mais voilà rien n'est simple ni dans la vie, ni dans les romans de Philippe Djian qui s'amuse à forcer les traits de ses personnages, qui ne fait jamais dans la dentelle. Le père de Michèle, l'héroïne a tué pas moins de 70 enfants dans un club Mickey, alors avec ce lourd héritage, elle est un peu blasée, Michèle, sur les facéties de la vie, elle est un peu déphasée. C'est quoi l'anormal quand on a vécu adolescente une telle horreur ? coucher avec le mari de sa meilleure amie, se faire violer et estimer alors qu'elle a connu pire avec des hommes librement choisis, entretenir une liaison sadomasochiste avec son violeur .... mais Dieu merci, elle est une mère parfaitement normale qui se mêle un peu trop de la vie de son fils Vincent et qui pleure sur la mort de son chat. Philippe Djian s'amuse, comme toujours à mettre en scène l'effrayante complexité des êtres humains qui les dépasse souvent; le milieu familial est le terrain de jeux qu'il affectionne le plus, sans doute parce qu'il est en partie à l'origine de ce que nous sommes devenus, source de névroses possibles, générateur de conflits, il n'est bien sûr jamais neutre et influence toujours nos vies. 

On ne s'ennuie pas une seconde dans ce roman, et les personnages n'arrivent pas à nous lasser comme ceux d'Impuretés du même auteur qui s'engluent dans leurs faiblesses jusqu'à lasser le lecteur, les héros de OH sont à plusieurs facettes, terriblement humains. 

Publicité
Publicité
Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 889 305
Publicité
Newsletter
Publicité