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Mémoire virtuelle d'une ide
5 juin 2013

La Grande belleza

La Grande Bellezza

Film de Paolo Sorrentino avec le fort séduisant Toni Servillo, une apparition délicieuse de Fanny Ardant, une vision assez terrifiante de la grande vieillesse, à la bouche édentée et au regard atteint d'une DMLA , mais dont les yeux s'animent cependant un temps, facétieux pour demander au héros principal joué par Toni Servillo, pourquoi il n'a jamais plus écrit après un premier roman de jeunesse 'L'appareil humain', et fort poétiquement le souffle léger de la sainte centenaire provoque l'envolée de flamants roses venus se reposer bizarrement auprès d'elle , c'est curieux une tête de flamand rose, mais cela va bien avec certains visages du film...  Tout est théâtral dans ce film, le décor d'abord Rome et ses statues, ses vieux palais où se protègent du temps de vieilles princesses, les êtres humains qui s'y côtoient dans une grande liesse festive au rythme endiablé où jeunes beautés et vieux tableaux botoxés se trémoussent en l'honneur des 65 ans d'un mondain, coqueluche de la société aisée de Rome. Bien sûr Fellini est présent, et Sorrentino lui fait des clins d'oeil en permanence à notre grand plaisir. De ce film se dégage une nostalgie cruelle et tendre, celle que l'on a quand une grande partie de sa vie est passée, celle des bilans où l'on se rend compte que l'on a rien fait de sa vie, enfin rien de grandiose ou de courageux, celle où les illusions ont encore la vie dure ... on n'est qu'humain alors que l'on aurait voulu être Dieu !! parlons en de Dieu d'ailleurs ou du moins de ses représentants, un cardinal qui n'a foi qu'en la cuisine, une nonne qui paye 700 euros pour ne plus transpirer des mains, une religieuse adulée de 104 ans, à la décrépitude agressant le regard, qui ne mange que des racines, mais qui attire les oiseaux, un peu comme Blanche Neige, la laideur de la sorcière en plus. Elle seule d'ailleurs avec le héros s'en sortent bien, souriants, fatalistes et philosophes, ils n'attendent rien d'autre de la vie, et pourtant si, l'écrivain, lucide et cynique à l'ironie mordante mais bienveillante finira par où il a commencé, un livre, et encore faire l'amour ... 

Beau film sur Rome, tendre film sur une Humanité complètement perdue, l'argent ne fait donc pas le bonheur ? le pouvoir quel qu'il soit, non plus ... l'amour ? peut être, un peu ...  la Belleza de Rome ? sans doute, un peu.

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