Zeng Fanzhi
Né en 1964 en Chine. 4 ans à étudier l'art de la peinture à l'huile, occidentale et orientale. Marqué par Bacon, Pollock, Soutine.
Connaissais pas ce peintre, mais en lisant une revue d'art, mon regard fut attiré par une peinture, façon Pollock version très soft, façon Rosa Bonheur version modernisée (les critiques eux évoquent Le Lièvre de Dürer mais ce n'est pas ce que j'avais retenu de lui, bien qu'effectivement cela se rapproche plus du lièvre de Dürer que ceux de Bonheur, donc une peinture qui me plut et attisa ma curiosité. Alors pour approfondir la chose, me suis rendue au Musée d'Art Moderne pour visiter monsieur Zeng Fanzhi. En ai profité pour découvrir aussi Serge Poliakof, ce qui constitue un autre petit moment intéressant mais plus intellectuel, me demandant plus d'effort !!! j'ai d'ailleurs commencé par Poliakof; et puis suis allée me délasser chez Fanzhi, oui c'est ça me délasser et me divertir.
La première salle, ce sont les dernières toiles 2013 c'est donc Le Lièvre et des grands polyptyques où traits, brosses, pinceaux, projections se mêlent jusqu'à former un esthétique et gigantesque fouillis de branches qui laissent entrevoir des univers colorés que vous interprétez à votre façon, moi j'aime bien cet apparent désordre au final très ordonné pour celui qui veut y entrer.
un petit paysage de neige, et un éléphant-licorne assez surprenant, un éléphant blanc
évocateur d'un poème d'un certain Lu You (1125-1210), sur la paix et l'abondance.
La seconde salle, des humains remplacent les animaux, une femme, un nageur dans une nature luxuriante
annoncent les polyptyques, un portrait de Mao où le visage de Mao se brouille de traits sur la place de Tian'anmen rouge sang.
La troisième salle est l'époque des Masks de 94 à 2004, Fanzhi évoque peut être la difficulté de ses compatriotes qui oscillent entre 2 mondes, européen avec les habits, chinois avec un masque reflet de leur culture qui impose un sourire affiché en permanence.
A noter les mains grossières qui représentent le peuple ouvrier, paysan, soldat. il termine la série par un homme en imperméable rouge, les mains
sont rangées dans les poches, le masque ne rit plus mais affiche une gravité certaine. Idealism suit
le portrait se dilue, le masque va suivre ... un autoportrait où le masque a disparu avec des pastèques-souvenirs
clin d'oeil à sa jeunesse, à noter le foulard rouge que portaient les pionniers et qu'il n'eut pas le droit de porter; regret, fierté, on n'en saura rien ! un autre toujours en rouge, l'oeil regardant le regardeur, l'artiste s'est affranchi de toute contrainte, c'est mon interprétation, et revêtir un uniforme bouddhiste n'est pas anodin, je trouve.
La dernière salle marque les débuts de l'artiste où l'influence de Soutine est vive .
Ses scènes inspirées de ses passages à l'hôpital où il faisait ses ablutions quotidiennes ne sont pas celles que je préfère et de loin ni ses couleurs roses où humains et viande morte se mêlent même si je suis sensible au message.
Ses personnages ne sont pas loin de ceux de Soutine. Et ce que j'aime chez Soutine ne me convient pas chez Fanzhi, je trouve qu'il y manque la grâce ! et oui.
Amusant ce parcours d'exposition à l'envers, une impasse qui vous fait aller des oeuvres récentes vers celles du commencement que je n'apprécie pas, et revenir alors lentement à celles qui me plaisent ...
Et puis pour finir, un que j'avais oublié et qui me divertit par sa technique, Mao reproduit 3 fois en version de plus en plus brouillée de près, Mao si controversé mais pourtant ineffaçable.