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Mémoire virtuelle d'une ide
30 janvier 2015

Robert Delaunay

Photo R Delaunay

Mari de Sonia Delaunay mais pas que .. elle c'est la pragmatique dans le couple, elle Disque (le premier disque) 1913utilise son art pour faire vivre le couple, elle assure les produits dérivés, reproduction de ses volutes multicolores sur tissus d'ameublements, manteaux, robes, lui Robert c'est le créatif obnubilé par la perception des couleurs par l'oeil humain qu'Eugène Chevreulcercle chromatique de Chevreul

(chimiste et directeur des laboratoires de teinture à la manufacture des Gobelins) étudia; ce dernier inventa la roue des couleurs qui représentent les trois couleurs primaires que sont le rouge, le jaune et le bleu, et les couleurs secondaires obtenues en mélangeant deux couleurs primaires. L'utilisation des couleurs fut transformée et ce sont les impressionnistes qui l'expérimentèrent. Robert Delaunay en fit son cheval de bataille, avec des carrés, des cercles colorés en faisant vibrer la couleur comme des notes de musique sur une partition, je vous l'accorde cette jolie phrase ne Soleil, Tour, Aéroplaneveut pas dire grand chose, mais je laisse la parole à notre peintre musicien ' je jouais avec les couleurs comme on pourrait s'exprimer en musique par la fugue. Son ami Guillaume Appollinaire invente à ce propos le terme orphisme, Delaunay préférera le terme de simultanisme : La juxtaposition de certaines couleurs crée une sensation que l'oeil interprète comme un mouvement. Et Delaunay donne du mouvement à ses toiles en les faisant parfois tournoyer; c'est intéressant et fort décoratif.Champ de Mars La tour rouge 1911 reprise vers 1923

Travail sur les villes  la tour Eiffel, la ville de Paris, l'église Saint Séverin.La ville de Paris 1912

Cela flirte avec le cubisme, mais c'est plus vivant et coloré et ça bouge plus, ça swingue ! Robert Delaunay qui est né en 1885 est une sorte de fils à papa en opposition à son père, ce qui est incontournable, alors il sera anticonformLa Ville 1911iste tout en gardant un dégoût certain pour tout ce qui concerne les contingences matérielles de la vie, Robert Delaunay est un esthète plus intéressé par le côté épique de la vie que par son côté matériel. Autoportrait 1906 Robert Delaunay

il est certain que Sonia le protégera toujours de la réalité de la vie. Il est passionné par les performances technologiques que permet entre autres la fée électricité; du côté pictural, il touchera à tout ce qui l'entoure, impressionnisme, fauvisme, divisionnisme, cubisme, il s'intéressera particulièrement à la lumière, au mouvement, à la couleur : ' La lumière dans la Nature crée le mouvement des couleurs.' Bon, l'exposition que lui consacre Beaubourg est une ébauche restrictive, pour plus de détails voir le message consacré à Sonia Delaunay. Robert Delaunay fut réformé en 1916 et passa 7 ans en Espagne.St Séverin 1 1909

Il me faudra attendre une exposition plus complète pour bien saisir le peintre. Bien sûr après guerre il continua à peindre un peu, beaucoup moins cependant que ses jeunes années et s'attela à la décoration du palais de l'air à l'exposition universelle de 1937, mais ce ne sont plus ses années fastes, un peu d'usure sans doute  due à des problèmes de santé qui causèrent sa mort prématurée en 1941.  Allez un petit peu encore pour terminer ce message pas vraiment réussi, j'en conviens, un peu de froideur de ma part, la rencontre entre Robert et moi ne s'est pas vraiment faite. Un rendez vous à re-provoquer ... Quand vous voudrez monsieur !Les trois fenêtres la Tour et la Roue 1912

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27 janvier 2015

Musée Carnavalet : José Maria Sert

Jose Maria Sert

Rencontré également dans ce musée le décorateur et peintre espagnol José Maria Sert 1874-1945 sur lequel j'ai consacré un message, un familier en quelque sorte. Une salle de bal reconstituée de l'hôtel particulier de Sourdeval-Demachy 28 avenue de New York à Paris (j'ai emprunté cette photo sur le site du musée car cette salle est dans une pénombre que restitue fort bien mes photos personnelles sans flash). Cet hôtel fut construit par Zélie de Sourdeval née Rastibonne dont la fille Jeanne épousa le banquier Charles Demachy. Cette résidence fut vendue à un membre de la famille de Wendell, Maurice qui demanda à José Maria Sert de 1923 à 1925 José Maria Sert détail

de réaliser les peintures de sa salle de bal qui réunissait alors tout le gotha parisien  dont s'inspira Marcel Proust. La ville de Paris acquit ce décor en 1981 peu avant la vente de l'hôtel particulier en 1983. Le panneau principal représente le

sert 2

départ de la Reine de Saba se rendant auprès du roi Salomon, mythe ou réalité, cette reine chargée d'or et d'encens serait venue selon les sources diverses d'Ethiopie ou du Yémen actuel ce qui serait plus vraisemblable mais aucune indication de l'existence de cette reine que l'on nomme Makeda en Ethiopie ou Balqis au Yémen n'a été découverte à ce jour. Toujours égal à lui même José, on le surnommait le Tiepolo des milliardaires. Pas mauvais d'ailleurs, mais classique à l'extrême sans prendre de risques, en même temps, c'est humain, n'est ce pas d'exploiter un filon qui marche bien ! 

25 janvier 2015

Les nouveaux sauvages

affiche

Film de Damian Szifron cinéaste argentin.  Film composé de 6 sketches qui commence par une petite intrigue policière gentillette façon Agatha Christie où les dix petits nègres sont conviés à un voyage en avion avec une chute assez savoureuse, cela pour nous mettre en appétit. Le film se termine par une grosse farce déjantée et réjouissante qui non seulement comporte une morale finale rassurante, mais nous réconcilie aussi avec le genre humain, tant les 4 autres sketches montrent une certaine noirceur de l'espèce humaine ce dont on ne doute pas d'ailleurs. Bien sûr il faut prendre ces faits divers qui dérapent plus ou moins méchamment au second degré mais le rire provoqué peut faire parfois grincer des dents. Ce film est diablement réalisé, une vie peut basculer dans l'horreur fort banalement certes la façon de vous en sortir peut modifier la donne mais Damian Szifron choisit, lui, à chaque fois la plus outrancière pour dénoncer nos pires travers. Cela fera pleurer certains et rire les autres.

23 janvier 2015

Musée Carnavalet - Louise Abbéma

Louise Abbema

Intéressés par l'histoire de Paris à travers les peintres et les objets ?  le musée Carnavalet est pour vous. Situé dans le fort charmant quartier du Marais, sa visite gratuite vous réjouira, divertira, amusera, passionnera .. Retrouvé avec plaisir Louise Abbéma 1853-1927 peintre qui a constitué un de mes précédents messages, dans la catégorie des Femmes Particulières, dont l'indépendance affichée dans un siècle particulièrement misogyne suscite en moi une vive admiration. Nous devons ces deux tableaux de Louise Abbéma à la donation de François-Gérard Seligmann 1912-1999 marchand d'art, antiquaire et collectionneur dont l'épouse Françoise  fit don au musée Carnavalet  en 2000 de 160 tableaux dont un grand nombre d'Henri Gervex, Carolus-Durand, Léon Bonnat, Jacques Emile Blanche et bien sûr Louise Abbéma avec le Portrait d'une élégante place de la Concorde, et le Portrait de Jeanne Sémary 1857-1890, sociétaire de la comédie française spécialisée dans des rôles de soubrette, que Renoir peignit plusieurs fois également.

 

Jeanne Samary par Louise Abbema détail

   

21 janvier 2015

Le démantèlement du coeur

Daniel de Roulet

Livre de Daniel de Roulet.

Dernier volet de 10 romans sur un sujet brûlant qui divise, l'énergie nucléaire. L'héroïne sait de quoi elle parle, née un certain 9 Août 1945 à Nagasaki, Shizuko Tsutsui irradie depuis toujours, cette délicieuse hibakusha (victime de la bombe) a contaminé d'amour Max vom Pokk le temps de se faire faire un enfant et de disparaître de sa vie tout en lui envoyant une lettre annuelle. Mirafiori leur fils est un métisse qui vit au Japon, a fait de la prison et qui sous contrôle de la mafia travaille lui aussi dans une centrale nucléaire et pas n'importe laquelle, car le destin veille, Fukushima, celle là même qui un 11 mars 2011 fut ravagée d'abord par un tremblement de terre puis par un tsunami qui démantèlera entre autres le coeur de la centrale. C'est une histoire d'amour qui se poursuit jusqu'à la mort bravache et stupide de Max pour un problème d'amiante 'Shizuko son grand amour, une histoire qui ne finira jamais' extrait , c'est l'histoire de la solitude d'un être Mirafiori qui décidera d'effacer la page sur laquelle on a écrit les aventures d'une existence. extrait  C'est l'histoire de Shizuko spécialiste mondiale du traitement des déchets qui contrôle le respect des procédures de sécurité lors de la déconstuction de la centrale de Malville. Shizuko a d'abord cru que l'atome pouvait être "pour la paix", puis a compris qu'une bombe et une centrale ont la même capacité de nuisance' extrait. Shizuko recevra le dernier soupir de son fils, vive le nucléaire. extrait

Le romancier tricote la dernière manche de ce trio familial (qui a passé son temps à se fuir donc à se rater) au point de croix, une croix pour chacun, il donne à ses personnages un profil fataliste et désespéré, et laisse le premier rôle à l'atome nucléaire, arme à double tranchant, sa capacité de nuire est irrémédiablement enclenchée dés lors qu'on l'utilise.  Livre intéressant à l'écriture agréable. 

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16 janvier 2015

Le Viking qui voulait épouser la fille de soie

 K

Livre de Katarina Mazetti.

Les vikings (ou Hommes du Nord ou Normands nommés ainsi par les peuples francs) ont envahi différents territoires dont l'ouest de la France avec moults autres invasions d'étrangers de tous bords qui peuplèrent ainsi la France, sans oublier les Sarrasins qui envahirent le sud. C'est dire que nos origines sont multiples, et c'est un peu aussi de notre Histoire que ces vikings qui sont peut être, qui sait, nos ascendants. Avec ses vikings- hommes du nord, Katarina Mazetti abandonne le ton léger et agréable de ses romans-bluette comme Le mec de la tombe d'à côté ou les Larmes de Tarzan et aborde un style historique, bien sûr romancé mais qui s'appuie sur d'authentiques recherches.

C'est donc l'histoire d'une famille viking d'une île au sud de la Suède région que l'on nommait alors Blecinga au Xè siècle, le chef de cette famille se nomme Säbjörn. Cette famille rencontrera un jour au hasard de pérégrinations savoureuses une famille slave originaire de Kiev dont le père se nomme Chernek Kuritzev : 1200 kms, la mer Baltique, la religion, le mode de vie les séparent. Le viking dont l'épouse a disparu a deux fils Kare et Svarte. Le slave-rus, veuf a un fils Radoslav homosexuel et une fille Milka raffinée jeune fille. Les hommes du Nord (dont Svarte) grands, barbus, tatoués, peu civilisés commercent à Kiev en arrivant par le Dniepr pour vendre les esclaves enlevés le long des rives, du fer, des armes et des peaux. Le slave-rus Kuritzev se joint parfois à eux pour descendre vers le sud à Constantinople. Bien sûr, les navires ne sont pas tous voués au commerce, certains préfèrent vivre de pillages avec tueries et viols en prime. A Kiev assiégée par les Petchénègues, Milka est obligée de fuir avec ses 2 petites esclaves; rejointe par son frère, ils voient leur maison brûler, tandis que de l'autre côté de la Baltique, Säbjörn qui a récupéré son fils Kara revenu d'une longue absence doit protéger son clan d'une menace ennemie; secouru par un voisin le Storködrott, il lui promet en échange son fils Svarte pour sa fille aînée. Radoslava et Milka suivie de ses petites esclaves embarquent sur le bateau de Svarte. Le viking Svarte a enfin trouvé sa fille slave de soie Milka. Vous me suivez ? Bon pas facile à narrer ce livre tant il y a de personnages dont les vies entremêlées cherchent à nous égarer un brin. Alors faites un effort, lisez le vous même si ce pseudo résumé ne vous en dissuade pas ! Nous en sommes à la page 76. Le roman pourrait se terminer ainsi, mais Katarine Mazetti a encore 169 pages pour nous raconter les péripéties épiques de ses héros dont le destin est loin d'être achevé. C'est bourré d'anecdotes, de cris sauvages d'hommes au combat, de femmes esclaves vouées à enfanter des petits sang-mêlés, de banquets arrosés de bière brune et d'hydromel, c'est assez réjouissant à lire, une petite évasion sans danger au contact pittoresque des vikings.

13 janvier 2015

Sade 1740-1814

Portrait imaginaire de Sade - Man Ray 1938

Plusieurs démons au berceau de Donatien, son père d'abord Jean Baptiste de Sade, cultivé, libertin, ambitieux, intrigant, abonné à ce que l'on nomme le vice italien, le comte de Charolais tuteur du petit Condé connu pour sa férocité, l'abbé de Sade du château de Saumane fort libertin lui aussi qui le recueillit quelques années, les jésuites du collège Louis Le grand où il connut certains plaisirs entre flagellations et sodomie dit-on, et toute cette flopée de femmes qui tournent autour de lui, maîtresses du père, de l'abbé, grand-mère qui l'élèveront en petit despote fort imbu de lui même avec une grande absente, sa mère qui n'eut d'autre choix que de se retirer dans un couvent ... bref Donatien de Sade né en 1740 sera non-éduqué et livré au final à ses instincts narcissiques qui le mèneront à une certaine perversité sexuelle où sa jouissance passera par la souffrance des autres. Cependant on ne peut évidemment pas limiter Sade à n'être qu'un pervers sexuel, ses 27 ans de captivité feront de lui un écrivain talentueux, Sade 2à noter d'ailleurs que lorsque Sade écrira sur des thèmes classiques, notamment en écrivant des pièces de théâtre, il subira un flop total et n'intéressera pas le public. Ce sont ses écrits fantasmatiques où toutes les perversités seront permises qui le rendront célèbre. Sa philosophie de la vie est assez simple  'Ce n'est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres'. Sade est un asocial, indifférent aux autres qui ne sont que des instruments de plaisir ou moyens de se procurer de l'argent. Sade utilisa la révolution qui le délivra de la prison d'abord, et lui donna une image de révolutionnaire victime d''une société qui se mourait. Ses actes pervers et cruels passèrent pour violence révolutionnaire pour certains intellectuels alors que d'autres l'accusèrent d'être à l'origine des horreurs du nazisme. Sade ne laisse pas indifférent. Des femmes, pourtant, aimèrent cet homme, qui fut exécré en son temps; on lui prête sans doute plus de faits horribles qu'il n'en fit. La pratique des fouets, martinets, et autres babioles du même genre était à l'époque courante dans les maisons de prostitution que Sade fréquentera toute sa vie, il molestera d'ailleurs plus volontiers les femmes de modeste condition, les considérant comme l'époque le voulait aussi avec une morgue méprisante. Il les flagellera, les incisera, les humiliera de toutes les façons possibles, mais ce sont surtout son usage du sacrilège, outrage au crucifix, blasphèmes

Man Ray

images de saints, reliques profanées, qui heurteront et le feront emprisonner au moins la première fois. Sa belle mère, femme intelligente et forte, la seule qui sera de taille à l'affronter fermera souvent les yeux sur ses débauches, du moins au début, mais quand il séduira sa seconde fille, il en sera autrement et ce sera sa deuxième incarcération. C'est un être complexe cet homme là qui n'en finit pas d'interroger. Sur ce, rétablissons les faits, la violence sexuelle, la torture, existent depuis toujours, l'Histoire est remplie de meurtres, viols, mutilations et perversions sexuelles et cela dure encore. Cette violence de l'homme ce n'est pas Sade qui l'a inventé, mais l'écrivain Sade est le seul à l'avoir retranscris sous une forme littéraire et philosophique dont on ne peut critiquer la forme, et c'est dans cette liberté d'écrire à tout prix des écrits sulfureux jusqu'à l'horreur notamment dans Cent Vingt Journées de Sodome que Sade accédera à la notoriété. le XIX siècle sera un bouleversement technologique, scientifique, social, politique, artistique sans précédent, et les artistes n'hésiteront pas à déborder des cadres que le classicisme imposait. Amusant de comparer les visages de Saint Sébastien du Pérugin 1446-1523 et d'Angélique d'Ingres 1780-1867, il y a la même extase si peu religieuse, la même offrande d'un corps lascif.Ingres Angélique 1819

Le Pérugin

 même si les dessins licencieux circulaient sous le manteau depuis toujours. L'exposition d'Orsay veut mettre en valeur le fait que le XIX s'est fait le conducteur de la pensée de Sade qu'il tenait pour maudite, Sade aurait libéré la parole  en ce qui concerne la perversion dont nous sommes tous susceptibles d'être atteints,Bosch L'Enfer

la peinture classique s'en était déjà emparée avec ses nombreuses scènes de martyrs, ou ses affreuses images d'enfer, mais la solennité des lieux religieux en faisait hypocritement un acte de dévotion dénué de toute violence. Jérome Bosch 1453-1516 est une exception. Sa vision de l'Enfer est assez orientée je trouve. Les peintres du XIX comme Degas, Moreau, Ingres, Cézanne, Courbet ont un peu levé le voile sans en avoir l'air dans un XIX siècle peu clément envers les femmes où l'on n'hésita pas à traiter le désir féminin comme une maladie psychiatrique, où la violence (chirurgicale ou médicamenteuse) faite aux femmes dépasse au final largement les écrits d'un Sade qui en écrivit plus qu'il n'en fit. Quant aux surréalistes, ils se déchaîneront avec un enthousiasme libérateur aussi bien dans les désirs inavouables que dans un anticléricalisme sans limite aucune non dénué d'humour mais contestable dans sa virulence provocante.  Et nous, les visiteurs à l'exposition à Orsay Attaquer le soleil, cela fait de nous, tous âges confondus des voyeurs, un peu dérangeant ?Les curieuses Fragonard détail

non, cela illustre assez bien bien l'ambiguité humaine qui peut aller jusqu'à l'horreur si bien écrite par Sade. Soyez tranquilles lecteurs, les photos incluses à ce message resteront vertueuses ou presque. 

 

10 janvier 2015

Chic - Film de Jérome Cornuau

chic

Dans cette période particulièrement sombre d'un début d'année meurtrier, un petit film sans aucune autre prétention que celle de divertir, quelques petites bulles de champagne, rosé pour moi, à déguster sans modération dans un milieu connu pour sa cruauté, celui de la Haute Couture. Les personnages plus méchants les uns que les autres, une Fanny Ardant délicieusement odieuse d'un chic certain, un Laurent Stocker dans une version caricaturale et hystérique, une Marina Hands à la méchanceté cinglante, bref des acteurs plus déjantés que jamais s'affrontent à un Candide paysagiste passionné joué par un charmant Eric Elmosnino, ajoutons à cela une petite bluette, et cela donne une comédie légère pas inoubliable certes mais bienfaisante en ce moment, alors ne pas s'en priver. Pour ceux qui n'aiment pas Fanny Ardant s'abstenir.

7 janvier 2015

Marcel Duchamp

Yvonne et Madeleine déchiquetées 1911 M

Pas facile d'être un Duchamp entre un Villon qui fait une belle carrière et un Duchamp-Villon qui s'illustre dans la sculpture, alors celui qui reste simplement Duchamp mais Marcel se marquera autrement et voilà comment sont nés les ready-made, voilà comment par provocation amusée mais déterminée Marcel Duchamp a marqué son siècle et est devenu le père de l'art contemporain. C'est bien la seule paternité qu'il aurait peut être aimé revendiquer, qui sait, avec Marcel si burlesque dans le choix du nom de ses peintures, si enclin au mystère qu'il déclenche ainsi Marcel Duchamp

la Mariée mise à nu par ses célibataires même ou grand verre, c'est rigolo, quand on pense à ses deux mariées à lui, la première mariée éphémère de sa vie épousée par erreurMariée 1912

 et la seconde épousée en 1954, joueuse d'échecs elle aussi,  bien sûr on galèje dessus aimablement en évoquant une mère plus proche de ses 3 filles que de ses 3 garçons, une soeur un peu trop aimée Suzanne A propos de jeune soeur 1911 M dont les 2 mariages auraient pu être à l'origine de cette réflexion sur la mariée, d'autres y voient aussi de l'érotisme, très anatomique quand même cet érotisme où la mariée est un jeu de tuyauteries fort compliqué et l'amour une histoire de chimie; ce Grand Verre a pris 10 années de sa vie à Marcel de 1912 à 1923.  mais sa dernière oeuvre découverte après sa mort Étant donnés : 1 la chute d'eau, 2 le gaz d'éclairage l'a occupé durant 20 ans de 1946 à 1966, cette oeuvre est encore plus énigmatique et provoque là aussi divers interprétations, le corps représenté est celui d'après moulage d''une amante follement aimée Maria Martins 1894-1973 repartie dans son Brésil natal, intéressante cette femme là d'ailleurs sculptrice qu'il connût à New York, elle tient dans la main un bec Auer allumé, certains y voient le mythe de Psyché, symbole de son amour impossible avec Maria mariée, d'autres y voient un être hybride à la manière de Rrose Sélavy, réalité ou Etant donnés 1° la chute d'eau 2° le gaz d'éclairageapparence trompeuse ? Lui seul aurait pu l'expliquer si tel avait été son désir, mais Marcel Duchamp reste une énigme, un talent indéniable de peintre stoppé volontairement, un talent plus discutable de plasticien paresseux et farceur avec ses zônes d'ombre. Marcel Duchamp est devenu un lent jouisseur de la vie, du temps qui passe, il aura pleinement vécu sa vie sans trop de contrainte, libre, je crois, avec ce don de s'inspirer des autres avec une originalité particulière. Né en 1887, il fréquente l'école Julian durant 1 an, ses premières toiles qui comptent  d'influence cézanienne sont La Partie d'échecs (jeu cher aux Duchamp) reprise en version cubisteLa Partie d'échecs 1910Joueurs d'échecs 1911

et le portrait de son père en 1910Portrait du père de l'artiste M

 en 1911 il réalise des nus d'inspiration fauvienne, Il s'essaie au symbolismePortrait du Dr Dumouchel 1910 Met trouve un mode d'expression assez plaisant dans le cubisme en mouvement, son Nu descendant l'escalierNu descendant dans l'escalier n°2 1912

en 1912 toile qui sera décriée par ses propres frères, ce qui le blessera un peu ou son jeune homme triste dans un train 1911-1912 sont intéressantes, tout autant que le sont les titres, comme Le roi et la reine entourés de nus vites en 1912Le Roi et la Reine entourés de nus vites 1912les corps chez Duchamp roulent mécaniquement sur eux même dans une lente chute qui n'appartient je crois qu'à lui. Et ce sont à mon avis ses plus belles créations. Il est à ce moment là très productif, il chemine vite et puis à partir de 1912-1913, il regarde d'un autre oeil l'art, en conteste les valeurs défendues jusque là, il revendique une liberté, celle de penser autrement et de relativiser les valeurs imposées. En 1913, il peint une broyeuse de chocolatLa Broyeuse de chocolat 1914 où dit-il le Célibataire broie son chocolat lui même, facétieux Marcel Duchamp qui ne songera plus alors qu'à provoquer par ses ready-meade, ce qui est pour l'époque scandaleux, impensable, voilà c'est presque terminé pour Marcel Duchamp sa carrière de peintre. Il commencera à réfléchir à sa mariée mise à nu qui ne reproduit rien de neuf d'ailleurs, par rapport à ce qu'il a déjà peint. Il donne vie en 1921 à sa Rrose Sélavy qu'on peut lire Eros, c'est la vie' Rrose Selavycar Duchamp aime les jeux de mots, calembours, ce double féminin qui ajoute du mystère ou qui témoigne de son humour dadaïste. Il vivra aux États Unis, reviendra, repartira, ira en Belgique, jouera aux échecs avec passion, ses amis seront Picabia, Man Ray, Peggy Guggenheim, en 27 sans le sou il épousera puis divorcera 6 mois plus tard. Il participera à plusieurs élaborations d'expositions. En 1954 il se remarie et sa toile Les joueurs d'échecs est achetée par le Musée d'Art moderne. En 1955 il adopte la nationalité américaine. Il meurt en 1968 à Paris auprès de sa seconde épouse.  

4 janvier 2015

L'ultime conviction du désir - Richard Bohringer

Richard Borhinger

Un autre rebelle pour ce début d'année, pour d'autres raisons que Kendell Geers, d'autres combats aussi, Richard Borhinger qui a vécu ses rêves et même ses cauchemars avec une intense conviction. Il assume tout, la drogue, l'alcool, la fuite pour vivre, l'amour violent pour l'Afrique tout aussi violente elle aussi.' Un autre s'est levé de moi. En moi. Un homme que je ne connaissais pas.' Son graal à lui c'est le désir de réaliser sa vie, d'aimer ce qu'il vit à défaut d'aimer ce qu'il est 'je voulais mes enfants que vous le sachiez. La vie est mon histoire d'amour passion. J'ai été fidèle à mes principes aventureux. Je me suis brûlé tout entier. Oui j'aime. Le bonheur est éphémère les regrets sont éternels.'C'est aujourd'hui le courage.

Un coup de gueule contre les pillards de l'Afrique et de son art, les rallyes des milliardaires qui te disent au coin du feu que le désert c'est tellement beau, et qu'eux ils sont tellement gentils, contre les marchands de petites filles à Manille, contre l'Afrique qui torture ses femmes  et puis la chance d'avoir eu des amours qui à défaut d'accepter vraiment cette errance l'ont tolérée, hommage à ses amours, à sa blonde (son amarre profonde)qui l'aime sans concession, hommage à ses 4 enfants, foi en cette jeunesse même si Borhinger reste pessimiste sur l'humanité qu'il connaît bien.

Une écriture un peu folle, très créative, poétique, un peu saccadée, Ce livre se lit vite, mais nous échappe parfois dans sa diversité, alors y revenir souvent.

Ce livre se raconte mal, ce livre doit être lu au final, un peu comme une épopée.

Il faut du courage pour être un combattant toujours plus près de l'humble. Mieux vaut mourir brûlant.

Oui, monsieur Borhinger, il en faut au final du courage pour avoir vécu cette vie là. Et puisqu'il faut mourir, autant rester vivant jusqu'au bout, brûlant de vie. 

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