JR et la pyramide du Louvre
Selon l'endroit où vous vous placez, le collage photographique de JR ( artiste urbain, photographe, réalisateur né en 1983) sur la pyramide du Louvre représente la façade du Louvre ou bien se déforme au fur et à mesure de vos déplacements. Trompe-l'oeil ou anamorphose, cette photographie reconstituée se superpose exactement (à un point précis) avec la partie cachée du Louvre et la pyramide semble alors disparaître ... à condition de trouver le bon angle, bien sûr. Petit clin d'oeil de JR à ceux qui n'aiment pas cette pyramide dont la construction suscita en 1984 vive polémique.
Sacrée Marie - Astrid Eliard
Marie adorait être "sa rie"," sa risette", "son petit rie". extrait
Moi je crois que Marie aurait du se méfier de se confier à un mari qui la nommait ainsi. Pourtant Cornélius a un atout sérieux, il est médecin et contrairement aux amies de Marie, bien présent à son domicile, les autres mariées à des militaires. Marie est née pour enfanter pense t'elle, ça tombe plutôt bien, elle est enceinte. La nature les entoure, une manne pour le médecin qui se pique de soigner ses patients aux pistils de tous crus. Voilà le ton est donné, à la naïveté enthousiaste de Marie se mêle la réalité cruelle de la vie et l'incompétence totale d'un mari. L'allaitement est un grand moment d'anthologie en faveur de l'allaitement artificiel. Le contact mère-enfant ne se fait pas, L'enfant devient 'une surface supplémentaire à récurer'. Crédule Marie se réfugie dans la religion téléphonique...
La force du roman tient en l'espérance pas si évidente de Marie qui ne tient qu'à sa fuite. Mais pas si libre encore Marie encore piégée peut être ...
Livre qui pourrait être un pamphlet contre la maternité, contre l'éducation donnée à nos filles, contre le formatage que nous subissons depuis la naissance, genre du Beauvoirien 'on ne naît pas femme, on le devient'.
Enfin, c'est ainsi que je le vois ce roman.
Cruel, lucide et au final terrifiant !
A moins qu'on ne l'estime uniquement caricatural, et que l'on se réjouisse à le lire ainsi.
Cela peut se faire aussi.
Miquel Barceló
Il faut un début à tout, une découverte d'un peintre encore inconnu de moi : Miquel Barceló, il m'en reste tant à découvrir. Au musée Picasso, une exposition un peu frustrante sur ce peintre espagnol prolifique dont on ne voit qu'un pâle échantillon, un parallèle avec la sculpture de Picasso qui ne convainc pas vraiment, mais quelques toiles et quelques sculptures qui à défaut de me le faire connaître bien, me laissent un peu moins ignare sur ce peintre là. De Picasso, il a la même boulimie d'art, à aborder sous toutes ses formes, dessins, peintures, sculptures assez parlantes comme cette Familia ( liée par un cordon ombilical tenace)
céramiques, décors d'opéra, décorations d'édifices comme la cathédrale de Majorque. Né à Majorque en 1957, une mère artiste peintre, école des Arts Décoratifs de Palma en 1973. C'est un bourlingueur ce peintre là, qui voyage à Paris, New York, Naples, Afrique, Patagonie. Les corridas l'inspirent, ses arènes sont singulières
et constituent un voyage de l'oeil au centre de la terre où au fond de l'abime sablé, excentrés et échappant au tourbillon, le torero et son taureau sont seuls au monde.
A vous revoir Monsieur, avec grand plaisir.
La servante du Seigneur Jean-Louis Fournier
Une addiction certaine de ma part, ce Jean-Louis Fournier. Sans doute pour relativiser mes petits ou grands malheurs. Cela fait un bien fou. Alors dans la famille Fournier, on pioche cette fois-ci la fille. Femme sous influence est devenue sa fille, sous la coupe d'un homme à certitudes, un Monseigneur, gourou ou mécréant, ou bien les deux.
Petit livre court à l'humour arc en ciel, petit message court.
Et quand tu seras là haut Jean Louis, n'hésite pas à nous en faire un petit compte-rendu
Cela nous fera du bien, à tous.
Le Douanier Rousseau à Orsay
Henri Rousseau naît en 1844 à Laval d'une modeste famille, scolarité banale et courte qui se singularise par 2 accessits en musique et en dessin. Étonnant Rousseau qui peint au début des oeuvres dont la délicatesse ne laisse rien présager de la direction singulière qu'il prendra ensuite. Autodidacte, il apprend seul des maîtres qu'il copie au Louvre, et son Soir de carnaval le fait remarquer des critiques bonnes et mauvaises en 1886. il perd sa première épouse Clémence en 1888, de nombreux enfants dont un seul un survivra. En 1890 il rencontre Joséphine Noury qu'il épousera quelques années plus tard, sa peinture se personnalise dans cette fausse apparence de grossièreté naïve qui provoque les moqueries de ses contemporains les moins avertis mais commence à attirer les jeunes peintres qui se démarquent bien sûr de la peinture académique mais aussi des impressionnistes. Rousseau dont la vie est fort difficile entre ses nombreux deuils et ses difficultés financières choisit de croire en lui.
Son auto-portrait Moi-même qu'il qualifie de portrait-paysage est une volonté de s'affirmer comme peintre de son temps, la tour Eiffel toute neuve signale son statut de parisien. En 1891 il expose sa première toile exotique Surpris qui fascinera Félix Valloton qui le lancera en écrivant un article élogieux. Portraitiste, il joue avec ses modèles dont la triste sévérité est inquiétante.En 1893, il prend un congé de l'Octroi de Paris et se consacre exclusivement à sa peinture et à la musique. Il connaît des années sombres où sa peinture est peu reconnue, il se défoule alors dans la luxuriance colorée, joyeuse et facétieuse de ses jungles où les femmes sont nues et belles, où les animaux exotiques ont un regard qui nous accroche, où l'ironie est toujours présente et la mort jamais loin.
Il peint sur photographies et se rend dans les serres et la ménagerie du jardin des plantes. En 1905, il donne des cours de dessin et de violon, courageux Rousseau qui ne vivra pas de sa peinture, il ren
contre Apollinaire et Marie Laurencin, il se lie d'amitié avec les Delaunay, à nouveau veuf, il fait salon et aime chanter et jouer de la musique, on ne sait trop si on l'admire ou si l'on se moque un peu de lui, mais ses gaies et arrosées soirées attirent. En 1910 il expose le Rêve au Salon des Indépendants, lucide Rousseau sur ses petits mensonges, il est enfin célèbre et vend ses oeuvres. Mais il n'a pas le temps d'en profiter et meurt le 2 Septembre 1910. Il a produit environ 250 oeuvres (une bonne centaine a été perdue), le musée d'Orsay en expose 43 jusqu'au 17 Juillet 2016.
Le circuit des orgues - Monistrol d'Allier
Respirando fait bien les choses et balise parfaitement ses balades.
Petit circuit tranquille de deux bonnes heures avec en vedette, sur l'allée, Rochegude
au retour, un point de vue mis en valeur ou pas, selon les avis par les éoliennes de St Jean Lachalm.
Départ du vieux Monistrol, à la sortie du village, suivre la direction chapelle St Madeleine, Marie Madeleine
qui se la coule douce à côté de son Christ jardinieren la mignonne petite église romane de Monistrol d'Allier. Dans la première épingle à gauche, quitter la route pour suivre le chemin de droite. Vous traverserez une ancienne carrière
et longerez l'Allier un bon moment.
Suivre le chemin qui monte en direction de La Valette. Dans le village se diriger vers la ferme des Ânes et prendre le chemin à gauche, que vous garderez jusqu'à rejoindre la route. Rejoindre Escluzels, où vue sur Monistrol d'Allier.
vous suivrez à nouveau la direction de la Madeleine, petite chapelle troglodyte du 17e et retour sur la route qui longe le rocher du Lion.
Monica Fagan
La vie est un théâtre, nous le savons. Monica Fagan, peintre d'origine anglaise, qui travaille aussi pour le théâtre, décors et costumes, nous en donne une version fantastique et fantasmée où le mystérieux et volontairement irréaliste domine.
Monde de femmes, carnavalesque parfois, romantique et beau toujours mais fortement ironique. Le dessin est sûr et précis, les mouvement de peinture jouant entre maniérisme, surréalisme, romantisme
flirtant toujours avec le sfumato où ombres et lumières s'enfument, où la profondeur nous emmène toujours dans un univers étrange.
S'expose actuellement à l'espace St Jean à Melun.
Pour aller plus loin, site internet http://www.monica-fagan.com/fr/index.html
Château de Vissac-Auteyrac
Après Siaugues St Romain, sur la route qui mène à Langeac, une ruine entrevue au détour d'un virage excite ma curiosité, bifurcation à droite dès le premier croisement et découverte enthousiaste de ce château ruiné qui occupe la pointe d'un éperon barré qui surplombe des gorges.
La famille de Vissac est à l'origine du premier château de Vissac dont on ne sait rien si ce n'est qu'il devait occuper le même emplacement. Cette famille s'éteignit en 1497 lors du mariage de Jeanne de Vissac dernière à porter le nom avec un de Tournon. Par alliance il passe aux Gibertès qui s'éteindront à la fin du 18è. Nouveaux acquéreurs les Motier de Lafayette. Après la révolution, il se délabre lentement. Les Puzy Lafayette sont les actuels propriétaires de ce château ruiné. A l'angle est du château, côté village une tour circulaire plongeait sur plusieurs mètres en contrebas
elle s'est effondrée vers 1988. Ne subsiste maintenant que le mur du logis qui pourrait dater de la deuxième moitié du XIVè. Pas d'accès libre à ce château.
Je remercie un charmant habitant du village qui m'a autorisée à photographier ses cartes postales.
Sources : Châteaux de Haute Loire Editions Watel
Les chaumières de Bigorre
Dans le Vélay oriental, sous l'oeil lointain du Seigneur de ces lieux à savoir le mont Mézenc qui culmine à 1753 m, une série de plateaux, puis les gorges boisées de la Gagne (affluent de la Loire dont la source se situe au lac de St Front), une région où les hivers rudes, les chemins peu nombreux, les moyens de transports rudimentaires ne facilitèrent pas la vie des paysans d'antan, mais la région riche en matières premières diverses à proximité leur facilita la construction d'habitats.
Les toits en lauze sont issus des proches carrières de phonolites découpées en dalles pour les toits ou en prismes pour les murs, et avant que les carrières ne soient exploitées, les rivières de pierres dites clapiers ou chiers (qui sont des blocs fragmentés par le gel et dégel durant les périodes glaciaires) fournissaient la région.
Les toits de la région furent aussi faits de paille de seigle qui poussait bien, ils étaient plus légers que les toits de lauze et ne nécessitaient pas une lourde charpente, par contre ils ne duraient qu'une génération, contrairement à la lauze qui pouvait abriter trois générations de suite. Le village de Bigorre situé sur la commune de St Front est l'un des rares avec celui de Moudeyres (à 24 kms de Bigorre) à les avoir conservés.
Édifiées à la fin du XVIIIe siècle et début XIXe siècle, elles ont été pour certaines restaurées dans les années 1970.
L'une d'elles abrite un écomusée qui se visite en Juillet et en Août. Une vue magnifique sur le suc de Chapteuil éclairé, dans l'ombre, le suc de Monac.