Le musée des croyances populaires à Monastier sur Gazeille en Haute Loire
Les veillées anciennes avaient triple emploi, en premier la necéssité d'accomplir les petits travaux impossibles à faire dans la journée déjà bien remplie, en second, la diffusion des potins du village, et enfin, il n'était pas rare qu'un conteur ou une conteuse ne s'en mêle pour apporter un peu de fantastique grâce aux légendes, contes, récits effroyables ou narrations descriptives, proverbes ou chansons populaires, car la transmission aux générations se faisait alors par l'oralité avec je suppose des apports personnels des conteurs. Henri Pourrat en fit d'ailleurs de ces contes un monument qui parut sous le nom de Trésor des Contes. Une note d'Henri Pourrat à propos des contes et légendes populaires :
Mais la France n'a pas su se préférer elle-même en ses contes à Cicéron et à Boileau. Pour elle, depuis la Renaissance, il n'y a lettres que de lettrés. Elle a salué l'imagination populaire d'un peu loin, avec un certain sourire. Et elle a passé. La grande fée verte lui a semblé avoir une odeur un peu sauvage ou un peu fade, de fagot de pin ou de petit-lait. Ne restait à la fée que de se cacher sous la chaise des nourrices et sous le tabouret des bergères.
C'est à Monastier sur Gazeille, petite ville aux trois musées que le plasticien et peintre Patrice Rey a sculpté une multitude de petits personnages issus de contes et légendes de nos ancêtres qu'il nous présente dans un château typique de la région, ce musée des croyances populaires a été créé par l'association L'oeil de la Salamandre. Le château abbatial qui appartient à la mairie leur sert d'écrin. Patrice Rey est lui aussi un conteur mais je ne vous dirais rien à ce sujet car ma première visite en ce lieu ne fut que pour ses petits personnages fort caricaturaux et drolatiques. Ce musée là et Patrice Rey méritent plusieurs visites. Et j'y reviendrai.
Pour l'heure, retenues les légendes que je connais autour de Saint Privat d'Allier, la légende de la pucelle injustement condamnée d'avoir fauté qui se jeta du rocher d'Aiguilhe pour prouver sa pureté et se releva indemne. Dieu y consentit encore pour le second saut, mais au troisième laissa la vierge s'écraser, car péché d'orgueil mérite aussi d'être puni !
Au lac du Boucher, la vieille et sa chèvre furent sauvées des eaux (qui engloutirent le village) pour avoir nourri et logé Jésus déguisé en mendiant, mais las, la vieille qui ne devait pas se retourner, pécha par désobéissance et fut pétrifiée avec sa chèvre, seule reste la tête de chèvre au bas d'une croix de Philippe Kaeppelin.
Un arrêt à Montbonnet où tremper sa main dans une source guérit des verrues
et puis un peu plus loin à Saugues, on peut certains soirs voir le Draye, cheval dont la croupe s'allongeait pour accueillir les petits enfants qu'il précipitait dans la Seuge ou l'Allier.
Le musée est ouvert du 1er Mai au 30 Septembre de 14h30 à 19h.
Un hommage à nos grand-mères dentellieres.