Au Masculin - Exposition Château-Musée de Nemours
Dans cette exposition au Château-Musée de Nemours, des peintures et sculptures datant de 1850 à 1914, ayant pour thème l'Homme, dans tous ses États. Quelle meilleure représentation que cette assemblée de moines séniles ou carrément abrutis, où le regard surpris d'un jeune fort beau semble déplorer douloureusement son choix. Nous la devons à Gustave Doré. Toujours dans la verve religieuse, une représentation du Christ au linceul de Jean Jacques Henner 1829-1905 où plus que le divin
l'humanité de Jésus est mise en valeur par l'absence d'attributs le caractérisant habituellement (croix, couronne d'épines, auréole), il est un mort quasi anonyme. Amusant de constater qu'au contraire le peintre Paul Leroy 1860-1942 élève un simple mendiant aveugle au rang d'un implorant mystique
tableau qui était d'ailleurs un sujet imposé lors d'un concours. Bien sûr la mythologie reste reine en cette période, toutefois moins idéalisée que le classique habituel qui se réfère à l'antique grec comme le Prométhée enchaîné d'Eugène Brunet 1828-1921, son visage représente plus un homme de la terre, un ouvrier q'un classique visage grec
Il y a du farouche dans le visage de cet homme, je trouve, le poing fermé et sa main levée, on voit qu'il défendra âprement sa vie. Cet homme nu nous amène à la représentation fort répandue du nu masculin, plus réaliste sans doute, moins controversée que la nudité féminine toujours trop érotisable ou au contraire complètement asexuée. Le nu masculin ne prétend à rien d'autre qu'à valoriser une certaine idée de la virilité héroïque, ou simplement réaliste mais toujours sans équivoque possible.
Jean Benner représente le nu classique, héros, mort, représentation peu originale commune à beaucoup de peintures académiques. Ernest Marché lui représente un homme de tous les jours, non idéalisé, bien réel.
le 19è siècle voit émerger des peintres qui représentent la vie dure des humbles, paysans ou ouvriers, tels Léon Lhermitte 1844-1925
avec la Paie des Moissonneurs 1882 qui contraste avec le dessin idyllique et mièvre du retour des champs d'Augustin Mongin 1843-1911
tandis que le faucheur de Léon Chevreuil 1852-1939 rend hommage à la population rurale mais aussi au produit de son travail, ici un champ de blé doré qui tient la vedette autant que le faucheur.
Charmant musée château de Nemours qui ne déçoit jamais.