Foujita 1886-1968
Rare, une exposition des toiles de Foujita, il y a ainsi une multitude de peintres qu'on voit peu, même à Paris, le musée Maillol répare un peu cet oubli en mettant en valeur uniquement le peintre des années folles, les années Montparnasse qui débutèrent vers 1900 avec un Pic après guerre où la Ruche abrita Chagall, Soutine, Laurencin, Brancusi, Léger, quand d'autres artistes comme Modigliani (dont il s'inspirera un bref temps)
Utrillo ( qu'il copiera aussi un peu)
et Picasso se retrouvaient dans les cafés à la mode comme la Coupole, le Dôme ou le Select où brillaient aussi les intellectuels fêtards comme Apollinaire, Hemingway, Desnos, Prévert, Artaud etc ... Oublier les femmes serait une erreur, des modèles célèbres comme Kiki de Montparnasse
Youki, Fernande passaient à tour de rôle dans leur vie. Foujita arrivé en 1913 de son Japon se mêla rapidement à cette communauté artistique dont il fut un ardent adepte. Fils d'un général, médecin de l'armée impériale, il est plutôt nanti, Foujita, et connaît assez rapidement le succès avec ses toiles dont le style franco-japonais plaît bien
une première épouse Fernande Barrey peintre modèle qui liera amitié avec Jeanne Hébuterne , une nouvelle épouse Lucie Badoud dite Youki tout aussi belle que la précédente qui le quittera pour Robert Desnos, Youki qu'il peindra ou dessinera nue, délicate dans un style épuré et précieux à la fois
il mène alors une vie débridée entre amours diverses, dépenses luxueuses et moults fêtes où il s'encanaille un brin
un redressement fiscal en 1928 l'amène à changer de vie. On le retrouve en 1931 en Amérique du Sud avec une nouvelle compagne Madeleine Lequeux plus fragile que les précédentes
de retour en 1933 à Tokyo où il se renfloue, ses toiles ayant toujours autant d'amateurs. Madeleine meurt 3 ans plus tard, il rencontre celle qui sera sa dernière épouse Kimiyo Horiuchi. En 1938, il se rend en Chine et commence une carrière de peintre de guerre qu'il poursuivra de 39 à 45 pour le compte de l'armée impériale japonaise. En 1949, il partira pour New York assurer la promotion de son art qui se vend toujours aussi bien. En 1950, Foujita retourne à Paris, le succès toujours là, le peintre âgé de 64 ans a besoin de trouver la sérénité, il devient français en 1955 puis se fait baptiser ainsi que sa femme en 1959. En 1960 il achète une maison à Villiers-Le-Bâcle en Essonne que l'on peut visiter aujourd'hui, son dernier grand chantier de 65 à 66 sera la décoration de la Chapelle Notre Dame de la Paix à Reims. Il meurt d'un cancer en 1968. La dernière toile de Foujita de cette exposition consacrée à ses folles années date de 1940, il se représente enfant habillé en soldat, teintes brunes pour une période où il peindra la guerre. Si une autre rencontre avec Foujita a lieu, j'y reviendrai. En attendant voici un site pour se renseigner sur la riche vie et l'oeuvre de ce peintre. Ce peintre eut plusieurs vies, chacune bien remplié d'évènements, de femmes, de peintures et de costumes différents.