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Mémoire virtuelle d'une ide
15 janvier 2017

Et toi, tu as eu une famille ? - Bill Clegg

Bill Clegg

Un fort joli livre sur ce que pourrait être une famille idéale : Une mère aimante et disponible pour sa fille, une autre mère courageuse qui se bat pour l'honneur de son fils, des pères aimants et présents, des parents attentifs et compréhensifs, des enfants heureux de vivre. Si ces êtres là avaient su, que demain est trop tard, ils auraient sans doute pu être ces perfections décrites. 

June et Lydia sont de ces mères là qui auraient pu mieux faire si et seulement si. Mais la mort leur retire leurs enfants dans un drame commun, un incendie où Lolly la fille de June meurt avec son fiancé, où Luke fils de Lydia et amant de June meurt aussi.

Ces deux femmes déchirées revivent leurs vies, réalisent ce qu'elles ont raté, mais trouvent la force dans ce monologue avec leurs morts à se pardonner leurs erreurs et à continuer leur vie en tentant d'aider les autres, si possible et commencent déjà, par s'aider l'une et l'autre. D'autres vies se rattachent à la leur, gravitent autour de ces deux femmes, et apportent des circonstance favorables ou défavorables à l'élaboration de ce drame. Chaque histoire amenant aussi un peu d'espoir sur notre humaine condition.

'Si dure que soit la vie, je sens dans mes tripes que nous sommes censés tenir bon et jouer notre rôle même s'il consiste à être cette mère.  Quelqu'un aura peut être besoin de savoir que vous vous en êtes sorti. Ou peut être quelqu'un auquel vous ne vous attendez pas aura besoin de vous'. extrait  

Je crois qu'il faut vivre sa vie, comme si l'on devait mourir demain, et vivre avec ceux que l'on aime comme si eux aussi devaient mourir demain. Mais c'est plus aisé à dire qu'à faire. Réflexion personnelle.

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4 novembre 2016

Les hommes meurent les femmes vieillissent - Isabelle Desesquelles

Isabelle

je vous rassure, les hommes vieillissent et les femmes meurent aussi, tôt ou tard. Le sujet n'est d'ailleurs pas là. Il part d'un diktat, celui de la beauté féminine et de l'éternelle jeunesse, que l'on impose dans notre culture. Il serait amusant d'ailleurs de confronter les différents types de beauté selon les civilisations et les ethnies pour balancer aux orties ce joug imposé aux femmes, mais Isabelle Desesquelles ne va pas sur ce terrain, elle fait d'Alice son héroïne-fil-d'Ariane une esthéticienne qui ne s'intéresse pas uniquement à l'entretien des corps, mais plus à la sensation de beauté qu'elle aura créée par son contact avec ses clientes. Elle sait repasser les plis de l'âme cette Alice, et à travers 4 générations de femmes, nous participons à la vie pas très rigolote de cette famille. la femme parfaite n'existe pas, certes mais, il y a beaucoup de failles chez ces femmes là et l'aïeule Jeanne qui aurait pu prétendre à ce titre est un prototype de la femme qui ne pense qu'aux autres. Dieu merci, on a la mère indigne Lili soeur de Jeanne qui a 83 ans qui est son opposé. 

Jeanne a eu 3 enfants dont Caroline divorcée et stérile et deux fils, Lili la mère indigne a eu 2 filles Clarisse 50 ans (qui elle même a eu 3 fils) et Eve 32 ans qui s'est suicidée à la mort accidentelle de son mari laissant orphelin un Nicolas qui a épousé une autre Eve,( ils auront une fille Judith). Yves qui a 40 ans est un petit fils de Jeanne qui va se faire opérer pour devenir une femme. Manon 20 ans est une autre petite fille de Jeanne, anorexique. Barbara 14 ans adolescence rebelle et boutonneuse est la première arrière petite fille de Jeanne.

Le point de rencontre de ces neuf et bientôt dix femmes se trouve à l'Eden, cabinet d'esthétique où Alice est le lien principal et réunira tout ce petit monde. Le suicide d'Eve est le point fort commun à ces vies.

Isabelle Desesquelles écrit au nom de toutes les femmes et évoque tout ce qui touche à la féminité avec un talent certain dans un langage direct. Un peu propice à la mélancolie, toutes ces vies qui passent si vite.

Et la mienne aussi.

6 juillet 2016

La mariée mise à nu - Nikki Gemmel

Nikki Gemmel

Livre de Nikki Gemmel édité en 2003, traduit en français en 2006. Un peu sulfureux quant aux goûts scatologiques de la Dame mais pas tant que cela car ce n'est qu'un moment d'égarement où la Dame reconnaît sa totale soumission aux hommes. Ce livre conte la libération sexuelle d'une épouse par rapport à son époux qui lui impose ses goûts,par rapport à son amant qui l'initie au plaisir et enfin par rapport à ses nombreuses petites historiettes d'amour précédant son mariage, un peu lamentables. Prise d'indépendance d'une femme qui se trouve mise à mal à la fin du roman par la survenue d''une maternité, mais prise de conscience que l'époux choisi est finalement le bon. Ouf ! La morale est sauve.

Autobiographie sous la forme d'un journal où la Dame édita ce livre anonymement et puis son nom fut rapidement connu;  son lire est édité en 15 langues, car il semble être difficile de dire encore aujourd'hui tout ce que l'on vit, tout ce que l'on rêve, tout ce qui déçoit ou ravit. Mais la Dame par ce biais y arrive et semble avoir trouvé sa voie.

Se lit assez bien, sans plaisir de lecture délectable, mais le but recherché n'est pas là, juste partager un moment son intimité d'épouse, juste dire l'indicible et penser l'impensable. Le chemin parcouru depuis Une Vie de Maupassant à La mariée mise à nu a été long mais au final positif. Les épouses d'aujourd'hui peuvent se comporter comme les époux d'aujourd'hui, c'est leur droit.

12 juin 2016

Goliarda Sapienza par Angelo Maria Pellegrino

Goliarda

Connue principalement en France pour son roman L'art de la joie' paru en 2005 en France, parution qui paradoxalement fit sa renommée en Italie aussi écrit Angelo Pellegrino son dernier compagnon. Ce fut ajoute t'il, lui qui revisa le texte, et le fit éditer ou ré-éditer après la mort de Goliarda. Nous lui devons cette courte biographie de son épouse Goliarda Sapienza sortie en même temps que L'art de La joie.

Issue d'une famille de militants socialistes, sa mère Maria Giudice, son père Giuseppe Sapienza. La mère institutrice a d'un premier compagnon anarchiste Carlo Civardi 7 enfants, en 1917 mort à la guerre de son compagnon, elle est nommée secrétaire de la Fédération socialiste de Turin et rédactrice en chef d'un hebdomadaire socialiste. Elle fait 1 an de prison pour avoir incité les ouvriers d'une manufacture d'armes à faire la grève.  En 1920 elle vit auprès du futur père de Goliarda, avocat nanti lui de 3 enfants. En 1925 naissance de Goliarda après la mort d'une première Goliarda en 1921. En 1938, âgée de 13 ans Goliarda quitte l'école sous l'emprise du fascisme et sa mère commence à dériver psychiquement. Ils habitent alors un quartier populaire à Catane où Goliarda se mêle aux chanteurs ambulants, prostituées, faussaires, conteurs de théâtres de marionnettes où elle commençe à travailler. En 1940 elle s'installe avec sa mère à Rome pour suivre les cours de l'Académie d'art dramatique qu'elle interrompra en 1943 quand les allemands occupent l'Italie. Goliarda fera partie de la résistance antifasciste menée par son père. La tuberculose, la faim, la peur, l'hospitalisation en asile psychiatrique de sa mère ne lui facilitent pas la vie. En 1948 elle rencontre Francesco (Citto) Maselli réalisateur avec lequel elle vivra 18 ans. En 1956, elle écrit ses premiers poèmes rassemblés dans le recueil Ancestrale. En 1958 elle s'éloigne du cinéma et du théâtre pour se consacrer à l'écriture. En 1962 première tentative de suicide, électrochocs habituels de l'époque. En 1964 seconde tentative, Goliarda reste plusieurs jours dans le coma, en 1965 elle se sépare de Citto Marsello. Elle se lance de 1967 à 1969 dans l'écriture de L'art de la joie. En 1975 rencontre l'auteur de sa petite biographie Angelo Pellegrino, ensemble ils travailleront sur ses oeuvres. En 1979 ils se marient, l'Art de la joie est refusé par la plupart des maisons d'édition. En 1980, arrêtée pour un vol de bijoux, elle est emprisonnée à Rebibbia peu de temps, dont elle fera un livre L'Université de Rebibbia qui aura le mérite de faire connaître la difficulté de ré-insertion des ex-détenues. En 1996 elle meurt d'une chute (arrêt cardiaque ?) dans l'escalier.

Angelo Pellegrino travaillera avec succès au final à l'édition de son oeuvre.

Vie assez incroyable de Goliarda Sapienza qui en compagnie d'une mère peu commune, féministe, ouverte à toutes les religions, socialiste, voulut sans doute se démarquer par le talent de l'écriture. Bouleversement quand elle découvrit la réalité du régime marxiste-léniniste qui fut source de grande crise morale pour elle qui la mena, dit-on à un geste inattendu : ce vol qui l'emmena à la prison pour femmes et qui fut semble t'il source de renaissance pour elle. Le climat politique de l'Italie des Brigades Rouges n'arrangea rien, le refus des éditeurs à publier son livre non plus. Elle savait malgré tout cultiver l'art de la joie et savait se créer des moments de plaisir simple, sociable, amicale, une vie entre écriture et richesse émotionnelle qui la dirigea toujours.

27 mai 2016

Sacrée Marie - Astrid Eliard

sacrée Marie

Marie adorait être "sa rie"," sa risette", "son petit rie". extrait

Moi je crois que Marie aurait du se méfier de se confier à un mari qui la nommait ainsi. Pourtant Cornélius a un atout sérieux, il est médecin et contrairement aux amies de Marie, bien présent à son domicile, les autres mariées à des militaires. Marie est née pour enfanter pense t'elle, ça tombe plutôt bien, elle est enceinte. La nature les entoure, une manne pour le médecin qui se pique de soigner ses patients aux pistils de tous crus. Voilà le ton est donné, à la naïveté enthousiaste de Marie se mêle la réalité cruelle de la vie et l'incompétence totale d'un mari. L'allaitement est un grand moment d'anthologie en faveur de l'allaitement artificiel. Le contact mère-enfant ne se fait pas, L'enfant devient 'une surface supplémentaire à récurer'. Crédule Marie se réfugie dans la religion téléphonique...

La force du roman tient en l'espérance pas si évidente de Marie qui ne tient qu'à sa fuite. Mais pas si libre encore Marie encore piégée peut être ... 

Livre qui pourrait être un pamphlet contre la maternité, contre l'éducation donnée à nos filles, contre le formatage que nous subissons depuis la naissance, genre du Beauvoirien 'on ne naît pas femme, on le devient'.

Enfin, c'est ainsi que je le vois ce roman.

Cruel, lucide et au final terrifiant !

A moins qu'on ne l'estime uniquement caricatural, et que l'on se réjouisse à le lire ainsi.

Cela peut se faire aussi.

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21 mai 2016

La servante du Seigneur Jean-Louis Fournier

UnJean Louis Fourniere addiction certaine de ma part, ce Jean-Louis Fournier. Sans doute pour relativiser mes petits ou grands malheurs. Cela fait un bien fou. Alors dans la famille Fournier, on pioche cette fois-ci la fille. Femme sous influence est devenue sa fille, sous la coupe d'un homme à certitudes, un Monseigneur, gourou ou mécréant, ou bien les deux. 

Petit livre court à l'humour arc en ciel, petit message court.

Et quand tu seras là haut Jean Louis, n'hésite pas à nous en faire un petit compte-rendu

Cela nous fera du bien, à tous.

16 avril 2016

Fanny Stevenson

Fanny

Nous devons à Alexandra Lapierre une intéressante biographie un peu romancée de cette femme Fanny Vandegrift 1840-1914, qui fut aussi Osbourne puis Stevenson par ses mariages. Femme qui ne fut jamais indépendante financièrement, mais qui lutta toute sa vie pour accomplir un incroyable destin où l'amour fut son moteur, aventurière, elle suivit son premier mari, chercheur d'or,dans les contrées inhospitalières du Nevada, fit de longs voyages tout aussi inconfortables, elle, qui souffrait du mal de mer, partit aux Marquises, Tahiti, Hawai, îles Gilbert, îles Samoa. Ce n'est pas une muse façon Misia Sert 1872-1950, ce n'est pas une femme de salon façon Apollonie Sabatier 1822-1890, ce n'est pas une séductrice façon Liane de Pougy 1869-1950, elle est en fait assez indéfinissable, avait un culot monstre, savait faire d'un taudis une douillette demeure, savait jardiner une terre aride, avait une imagination débridée mais n'écrivit jamais vraiment, même si elle collabora à certains récits de son second écrivain de mari Robert Louis Stevenson 1850-1894, celui que l'on connaît par L'île au trésor, L'étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde, ou depuis quelques années par la mise en vedette de son chemin qu'il narra dans un assez fade récit sous le titre de Voyages avec un âne dans les Cévennes, tandis que Fanny revenue en Amérique travaillait durement à divorcer de son mari. Fanny se forma un temps en compagnie de sa fille Isobel dite Belle à l'academie Julian à Paris, elle rencontra Stevenson à Grez-sur-Loing, elle estima alors ne pas avoir grand talent et abandonna toute velleité de peindre ou de dessiner. En l'épousant, plus âgée que lui et divorcée, elle défia les conventions sociales, mais renonca aussi à ses propres aspirations. Elle entreprit alors de se mettre au service de son mari pour lequel elle éprouva une passion houleuse et partagée. Elle se dévoua à soigner ses problèmes de santé (maladie de la plèvre possible) et s'y épuisa autant que lui, bien qu'elle lui survécût de longues années. 

Alexandra Lapierre

Sources: Fanny Stevenson Entre passion et liberté - Alexandra Lapierre. 

9 mars 2016

Kristin Marja Baldursdottir - Karitas livre 1 et livre 2

Baldursdottir 1Baldursdottir 2Il y a bien longtemps que je n'ai pas accroché à un livre. En voici, un rédigé par une islandaise née en 1949 et paru en 2 tomes, le premier intitulé L'esquisse d'un rêve, le second L'art de la vie.

Roman qui traite d'une émancipation féminine en Islande, ce qui en 1915 (date du début du récit) reste encore une exception, et pas n'importe laquelle, il s'agit d'une femme  Karitas née en 1900 qui se vouera à l'art du dessin et de la peinture. Née du peuple, elle aura grâce à l'opinatreté d'une mère veuve chargée de 6 enfants une destinée peu commune. Cours Karitas et ne laisse personne t'arrêter. extrait. Mère de 3 enfants, elle en sera plus ou moins dépossédée au cours de l'histoire et ira à Paris en 1949 où elle verra les oeuvres contemporaines qui l'influenceront comme Poliakoff, De Staël, Vieira da Silva, Vasarely, et d'autres encore. Elle ira à Rome et à New York et atteindra une renommée internationale. La force de ce roman réside dans sa narration où chaque épisode important de sa vie se synthétise en une oeuvre d'art écrite rien que pour nos yeux libres d'imaginer cette peinture ou ce dessin. Côté romanesque, nous en avons aussi pour notre compte, un amour d'une vie, son mari, le père de ses enfants, marin qui lui préférera la mer bien souvent, ce qui tombe plutôt bien puisqu'elle même privilégiera toujours son art. Alors leurs rencontres fort peu fréquentes sont aussi un fil conducteur du roman, lui veille financièrement sur cette famille dispersée, elle, les suit de loin à travers ses tableaux où elle raconte la vie de ces femmes qui l'entourent, de ces hommes qui s'éloignent. Une de leurs petites filles continuera sur la voie de l'émancipation et briguera un poste de politicienne. Elle aura le bonheur de fermer les yeux de son mari revenu mourir à ses côtés en 1985, elle lui survivra 15 années en peignant toujours et puis à l'aube de ses 100 ans, elle, issue de la mer (sa mère la mit au monde en bordure de mer alors qu'elle ramassait des algues rouges) y retournera à cette mer lisse comme un miroir avec le soleil en face comme si elle pensait nager vers le large. extrait  

Livre de senteurs aussi ce film, fumet des poissons, arôme sucré des petits gâteaux, odeur de la peinture; livre qui laisse l'esprit vagabonder, s'envoler vers un ailleurs. Livre réjouissant qui célèbre la Femme plutôt que la Mère. 

5 décembre 2015

Plus loin mais où - Beatrix Beck

Beck

Premier livre que je lis de cette étonnante Dame (1914-2008) à la vie au final assez impressionnante, fille d'un écrivain et poète, secrétaire de Gide, obtient le prix Goncourt avec Léon Morin prêtre, part enseigner quelques années aux USA puis revient écrire en France quelques romans dont ce Plus loin mais où en 1997. Sa fille et sa petite fille ont suivi son chemin d'écrivain. Seul le film de Melville avec la belle gueule de Belmondo me reste en souvenir, ce Léon Morin prêtre qui en son temps fut quand même un petit scandale, 1961 était encore fort puritain et les prêtres avaient encore un sacré pouvoir, entre autres les têtes féminines devaient alors être couvertes dans l'église et personne ne bronchait. Bon je m'écarte du sujet. Revenons à ce plus loin mais où, non, ce n'est pas un livre de Jean Louis Fournier, mais bien de Béatrix Beck.

D'abord, ya Marceline Lantier qu'a pus d'dents et qui fait peur aux gens, elle est vieille, elle est libre, elle est seule, son langage est truculent (Jean Teulé a une rivale) et il faut en profiter, car elle ne fera pas long feu madame Lantier, elle a la liberté féroce et farouche de Béatrix Beck, elle en a certaines pensées incongrues et détonnantes. Un juif jeune universitaire roux l'étudie comme un fossile vivant et finit par s'y attacher tellement que même morte elle lui sert encore de référence, il rencontre une Marine vierge qui ne l'est plus après son départ, rencontre la femme de sa vie Lizzi qui lui fait 4 beaux enfants, est un éminent professeur, retrouve le fils fait à Marine, petit inceste de 2 de ses enfants au passage, et voilà que Lizzi meurt elle aussi brutalement, moralité : Ce n'est pas une raison parce que ma vie est incendiée pour que mes cours en souffrent. ' Voilà, c'est fini le livre, il nous a menés tous plus loin dans le temps, mais où ?? la question est posée dans la vie comme dans le roman. Ya pas de réponse, on continue, c'est tout.

 Plus peaufiné le second personnage, un autre double de Béatrice Beck, cultivé, singulier, à la parole aussi vacharde que Marceline mais raffinée et distinguée. Double personnage que Béatrix Beck qui toute sa vie sera double, femme de ménage et femme de lettres, appréciant la vie mais pleurant ses morts (mort du père alors qu'elle a 2 ans, mère qui se suicide pour fêter ses 22 ans, mari juif qui la laisse veuve à 28 ans, elle verra également sa fille Bernadette Szapiro mourir avant elle), peu conformiste cette Dame là au style littéraire jouissif où l'humour sarcastique est roi. Une défense comme une autre bien sûr dans une vie somme toute assez difficile.

Me donne envie ce livre d'en lire d'autres de la même auteure.

A vous relire donc Madame.  

30 novembre 2015

Ma mère du Nord - Jean-Louis Fournier

Fournier

Petit livre annuel depuis 1992 de Jean Louis Fournier né en 1938. Sa rencontre avec Pierre Desproges date de 1981. Il sera le réalisateur de la minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Leur amitié dura 7 ans jusqu'à la mort de Pierre Desproges. Jean Louis Fournier écrit son premier manuel en 1992, suivi de plusieurs essais. En 1999 il commence ses écrits par son père.

Résilience et humour sont les deux atouts de Jean Louis Fournier, il écrit dans la lignée de son ami Pierre Desproges (qui a bien écrit, lecteur aimé, tous ses textes, et je parle bien du Desproges bien sûr) avec cependant moins de verve, plus de tendresse, et dans une écriture minimaliste qui perdure. Faut dire que pour la tendresse, c'est plus aisé vu qu'il évoque un par un tous les membres essentiels de sa famille. Dans la cuvée 2015, Jean Louis Fournier décortique sa mère avec un art certain, il ne juge pas, ne critique pas mais énonce quelques vérités rudes à vivre avec une élégance faussement détachée : Paimpolaise anxieuse, ma mère attendait avec angoisse, chaque soir, le retour de son bateau ivre. ou bien Ma mère se méfiait de sa sensibilité, comme ceux qui en ont trop.'

C'est au final un pudique Jean Louis Fournier qui se répand beaucoup. 

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