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Mémoire virtuelle d'une ide
20 janvier 2014

Passion simple - Annie Ernaux

A Ernaux

Livre court, 66 pages d'écriture pour l'édition Gallimard, la police est idéale pour les presbytes. Un thème : La passion amoureuse, soit une dissection anatomique et sèche des affects ressentis par Annie Ernaux lors de sa passion brève avec un homme marié, monsieur A, en déplacement en France pour son travail. Une addiction impérative plus que de l'amour-passion je trouve, car il n'y a pas de place pour les sentiments amoureux, domine seul dans ce couple un attrait irresistible et violent pour le sexe où tout tourne autour de cet homme 'Les seules actions où j'engageais ma volonté, mon désir et quelque chose qui dit être l'intelligence humaine (prévoir, évaluer le pour et le contre, les conséquences) avaient toutes un lien avec cet homme.' extrait. Lire est devenu pour elle 'un moyen d'user le temps entre deux rencontres'. Cette incorrigible preneuse de mots écrit avant la rencontre et après la rencontre pour en fixer les paroles et les gestes échangés.

Témoignage, confidence, procès verbal, commentaire de texte, quel est le mode d'écriture choisi par Annie Ernaux ? un peu de tout sans valeur morale, sans émotion débordante. Pas de fusion entre eux, pas d'harmonieuse communication, aucune illusion sur un amour partagé et durable, une passion sexuelle et cérébrale  car Annie Ernaux s'adonne sans limites aux sensations ressenties où son imagination débordante l'emmène, elle est son propre cobaye et note ses impressions à la manière d'une scientifique. Elle aime mettre en scène les rapports sexuels, de la même façon impersonnelle qu'elle traite sa passion, elle les visualise et nous les met en image, il y a un côté militant tenace chez Annie Ernaux un peu surrané je trouve.

 Monsieur A repartant dans son pays, le sevrage brutal sera évidemment douloureux, le corps entier me faisait mal et puis le chemin de la guérison qui passe par l'écriture pour rester, d'abord, dans le temps passé de la passion, ensuite, pour sauver cette passion du temps qui passe, la garder dans la mémoire et au final la rendre d'utilité publique pour ceux qui la liront, et la rendre ainsi universelle, faisant partie de la mémoire des autres. Mais en même temps cette passion lui aura apporté un regard différent sur ses semblables. Cette passion l'a reliée au monde des autres, dans ce que chacun peut éprouver lorqu'il est addict à un être, il n'y a plus de limite qui la sépare de ses semblables puisqu'elle a agi comme les autres qu'elle trouvait insensés. Cet homme par ce qu'elle a vécu d'outrancier dans sa passion lui a apporté un peu plus d'humanité, un regard différent et compréhensif sur les autres . 'Une sorte de don reversé'.

Une passion éphémère de 2 ans qui vous ouvre aux autres et vous rend meilleure.

Un luxe conclut Annie Ernaux.

Pas faux, je trouve, mais cette conclusion est significative, et  je pense  et cela n'engage que moi qu'Annie Ernaux manifeste ainsi un besoin de se protéger de l'amour en le limitant dans l'écrit au sexe seul, en en niant l'impact amoureux. Annie Ernaux en parle trop de cette passion pour la restreindre à une Passion simple. Mais rien n'est simple, là non non plus.

 

 

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15 janvier 2014

De là on voit la mer - Philippe Besson

Philippe Besson

Philippe Besson nous offre là un beau type de femme, moderne, libre, égoïste, courageuse, ambitieuse et amoureuse. Louise est écrivain et ne tolère aucune entrave à ce besoin d'écrire vital pour elle. Alors, la solitude est bienvenue, la maternité refusée, l'amour modelé à sa manière. Un nouvel amour se présente, et peu importe qu'il soit de 20 ans moins âgé qu'elle, il prend une place que l'habitude a usé, celle du mari François. L'action principale se situe à Livourne, ville dont la beauté détruite suffit à ce que l'on accepte sa laideur actuelle, comme l'on peut continuer à aimer toujours une femme vieillie (oui, ça c'est une extrapolation personnelle). Et c'est vrai, le petit centre historique de Livourne avec ses canaux témoigne du charme passé, Livourne, justement l'héroïne l'aime pour cette singularité : 'C'est l'Italie malchanceuse, bancale, ratée où le passé ne gouverne pas.' extrait.

J'aime bien l'écriture précise et sobre de Philippe Besson, j'aime ce personnage de femme particulier, si peu conforme à l'image traditionnelle des femmes, et attachant quand même  car elle s'interroge sans cesse, se juge aussi, mais au final s'accepte telle qu'elle est en prenant le risque d'une possible solitude. Le besoin d'écrire est à ce prix.

La puissance de l'inspiration créatrice, la puissance d'une passion amoureuse sont fort bien décrites dans ce livre. Et il y a un entrelacement de ces 2 passions joliment dessiné, une tresse de vie où se mêlent l'exaltation d'écrire et l'exaltation amoureuse, l'une dominante et essentielle, l'autre un peu subie et plus mineure. Pour un écrivain, tout est prétexte à écrire, tout est théâtre, difficile au fond de dissocier pour eux dans leur vie, ce qui sera matière à écrire et ce qui est leur vie propre, cela se confond souvent, et seul prédomine l'art exigeant qu'est l'écriture, la littérature.   

7 janvier 2014

Dragons - Marie Desplechin

Dragons

VI siècle, Dragon dragonnant un max sévit sur Batz, petite île bretonne, il se nourrit d'hommes, de femmes, de bêtes et mets plus raffiné encore de tendres petits enfants. Pol Aurélien naît dans le pays de Galle en 490. Devenu prêtre Il débarque en 517 en Ouessan pour lutter contre le pélagianisme, puis se rend sur Batz où son cousin le comte Withur lui demande de supprimer Dragon. Pol lui met son étole au cou et le tue en le précipitant dans la mer, ce lieu se nomme depuis lors le trou du serpent.  Pol fonde un monastère, est nommé évêque, meurt en 567. Ses reliques sont sauvées des Barbares, mais pas des Huguenots en 1567, seul un os appartenant à son bras aurait résisté et conservé en la cathédrale Saint Paul à St Pol de Léon.     

Marie Desplechin (1959 écrivain, journaliste) reprend fort joliment cette légende et nous la narre de façon épique où le Saint Homme équipé de chiens et d'anges s'en va guerroyer l'immonde bestiole qui se défend comme un diable et entraîne dans sa chute Pol qui ne laisse de lui que son étole. Dragonne, car c'était une femelle, dort au fond de son trou d'océan, en son ventre un petit monstre conçu lors du combat entre le Saint et Dragonne.  Le moment semble venu pour la naissance, et les Éléments se mettent doucement à échapper au contrôle des hommes sur l'ile de Batz ... 

Ile de Batz toujours où 2 couples ( l'un nanti de 2 enfants) , une mère et sa fille vont mêler leur vie, le temps d'un WE sur cette île qui semble éveiller en chacun d'entre eux la partie la plus sombre d'eux, où terreurs, souvenirs contenus d'enfance, hallucinations, rêves et réalités se confondent. Au dessus de ces personnages plane un homme mort depuis 8 ans qui n'a pas trouvé le moyen de partir, qui a attrapé le goût de la mort, Emmanuel permet ainsi l'évocation d'un monde parallèle, de façon assez nébuleuse d'ailleurs, d'un monde où chaque personnage se perd un peu, livré à lui même dans un monde qu'il ne reconnaît plus, oui, je vous l'ai bien dit c'est nébuleux !!! Damien sera la première victime de cette catastrophe annoncée qui vient de la nuit des temps, celle où le dragon-chaos-Dieu nous détruira tous, la fin du monde quoi.  

Il y a une atmosphère particulière dans ce livre à l'écriture agréable, un suspens qui tient en haleine, une sorte de mystère qui tient à la fois d'un peu de mythologie, de science fiction, de croyances en tous genres de celles qui ont marqué l'imagination populaire et qui hantent nos mémoires. Si l'on accepte d'entrer dans ce monde là, on aimera le livre. 

18 décembre 2013

Les Bonnes intentions Agnès Desarthe

Image (450)

Ce qui me passionne dans ce livre c'est  la narratrice qui se nomme Sonia. C'est un petit OVNI, cette femme là, étrangère au monde où elle vit, pas dans le moule, mais s'efforçant de faire comme si. Alors elle se donne l'air 'Hommes et femmes confondus croisent un genou sur l'autre. C'est mauvais pour le dos, mais c'est bon pour l'ego. Elle pratique l'humour assez bien 'Noël, moi, je m'en fiche, bien que se ficher de Noël requière un effort de concentration ininterrompu sur plus d'un mois de temps.'Elle a peur de tout, de la police, des dames âgées, du bruit, des cafards du voisin,  elle oscille entre une mésestime d'elle où elle se retranche de la vie et une vindicative assurance qu'elle prend alors pour de l'héroïsme qui la pousse à se fourrer dans de sacrés pétrins. Elle a des idées idiotes qui lui traversent l'esprit comme voir en sa concierge Simone la réincarnation d'un chien mort recemment. Elle a appris très tôt à considérer la réalité sous un angle différent. Ce qui est curieux et frustrant c'est qu'elle rejoint la norme dans la culpabilité. Et on en arrive au principal thème du livre qui est l'inertie que nous pratiquons tous devant les nombreuses injustices de la vie : le racisme, la solitude des vieux, l'arrachement d'un marronnier centenaire qui fait trop d'ombre, les atrocités du monde etc .. inertie qui engendre la culpabilité, ' je ne suis bonne qu'à constater 'Je reste à la lisière'. Alors elle se lamente Pourquoi faut il que la misère existe' elle se trouve mesquine vis a vis de son vieux voisin qu'elle aide avec parcimonie, du bout du coeur. Ce problème de culpabilité est bien abordé je trouve, il aurait pu être plus travaillé, plus approfondi, plus subversif, mais Agnès Desarthe choisit une fin qui ne prouve pas grand chose, même si le titre veut nous en donner une idée, ce n'est tout simplement pas approprié à l'histoire et cela déçoit un peu, il y a un souci de moralisation inutile qui nuit. 

Dommage !

27 novembre 2013

Le père éternel - Anne Goscinny

Anne Goscinny

Il y a indéniablement un rythme musical dans les romans d'Anne Goscinny; toujours aussi plaisante, l'écriture est simple et douce à lire. 

Une chanson de la vie joyeuse et tragique, une berceuse en yiddish 'A Yiddishe Mame' où l'on retrouve chaque année, au temps des chrysanthèmes, une petite fille et un gardien de cimetière dans la ville du mimosa, Nice, alors mimosa oblige !

Une strophe pour Sophie, une strophe pour Max et puis le refrain qu'entonne Max chaque année. 

Pour Sophie, l'absent est ce père peu connu dont l'enfant oubliera presque tout, sublimé et incarné en la personne de pères de substitution qui resteront le temps d'une strophe, le père devenant peu à peu éternel, hiératique image. 

Pour Max, l'absente est Hanna morte à 17 ans gazée dont il attend l'éternel retour.

Sophie laisse une lettre sur la tombe que Max lit et conserve précieusement.

Max a 3 amies, la fleuriste Marylin, Thérèse celle de Lisieux et Sophie. 

  Il faudra à ces deux là, 22 consonnes de l'alphabet hébraïque pour enterrer leurs morts.

 

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22 novembre 2013

Le voleur de mère - Anne Goscinny

Anne Goscinny

Petit livre vite lu à l'écriture agréable et simple, écrit à la manière d'un journal à 6 mains, celles de Fa, celles de Sol et celles de Si.

Une petite cantate du bout des doigts, obsédante et maladroite ....

Petite musique, ode à une mère aimée et aimante morte trop jeune laissant une fille trop jeune, mais voilà cette morte est morte d'un double cancer : cancer du sein et cancer à visage humain sous la forme d'un Fa voleur de biens, voleur de vie, voleur de mort, et voleur de mère. Mais ce voleur là paiera cher ses trahisons, et Sol retrouvera le goût de la vie, celui d'aimer et le droit à l'amour maternel toujours vivant celui qui dure l'éternité.    

Petit livre-musique plaisant. Une petite cantate ....

15 novembre 2013

Mal de pierres- Milena Agus

Mal de pierres

 Née en 1959.

Petit livre pour les paresseux, mais dont l'écriture sobre, concise et précise séduit agréablement. Milena Agus ne perd pas son temps, non plus, dans les descriptions où nous risquerions de nous perdre, rêveusement. La narratrice est là pour raconter sa grand-mère et lui redonner vie. Belle femme minée par des coliques néphrétiques dans une Sardaigne sauvage. Grande amoureuse initiée par un mari habitué des maisons closes, elle trouvera l'extase amoureuse avec un amant 'Le Rescapé'.

Mythomane la grand-mère, ou prenant ses rêves pour la réalité ? qui est le plus dérangé dans cette histoire, le grand-père, la grand-mère, le rescapé ? Il y a au final qu'une seule leçon à retirer de ce livre, n'arrêtons pas d'imaginer, et si nos vies nous déplaisent, inventons les. Écrivons.

'N'arrêtez pas d'imaginer. Vous n'êtes pas dérangée. Ne croyez plus jamais ceux qui disent cette chose injuste et méchante. Écrivez.' Extrait.   

18 octobre 2013

Les marais- Dominique Rolin

rolin

Dominique Rolin (1913-2012) est née en Belgique. Une femme belle jusque dans sa vieillesse, un talent littéraire sûr, plusieurs hommes dans sa vie dont Philippe Sollers. Les marais achevés en 1940 seront publiés en feuilleton dans Cassandre, une revue contreversée dans cette période de guerre tenue par Paul Colin accusé de collaboration et qui sera assassiné en 43. Dominique Rolin s'est mariée en 37 pour fuir une vie familiale tumulteuse dont elle s'inspirera dans son roman. Pas simple la vie de famille chez les Rolin, comme chez tout le monde ou presque. Pas simple non plus la vie conjugale de Dominique Rolin qui quittera mari et fille pour aller à Paris. Pas simple non plus sa vie amoureuse.

Monsieur Tord est un drôle de père,qui aime déplaire à ses enfants, un peu tortionnaire par conviction, Madame Tord une femme qui appartient à la race des victimes et qui a fait des enfants froids et forts : Polenka qui va se marier, Alban et Ludegarde, Alexis et Barbe la petite qui ne va pas encore à l'école, la seule qui regarde son père avec amour et innocence. En dehors de Barbe qui aime son père et Alban, il n'y a pas d'amour dans cette famille ni de communication : chacun vit dans son monde, craintif de l'autorité paternelle et se libérant dans ses rêves. Alban a des visions d'apocalypse hallucinatoires et vit dans un monde onirique où les prés incurvés avaient la mollesse et le velouté des étoffes précieuses ruisselant aux creux des hanches d'une dormeuse, monde qu'il rejoindra un temps pour fuir l'atmosphère familiale pesante. Un cousin Ur débarque dans la famille, un qui est de la lignée des mâles de la famille, pâle, blond, sans relief qui prendra de l'assurance au fur et à mesure qu'il prendra l'autorité du père abattu par la mort de Barbe. Il choisira Ludegarde future victime consentante à l'image de sa mère. Pourtant Ludegarde fera une fugue, pas loin, chez le vieux Ramage et reviendra elle aussi dans la prison familiale dont Ur est devenu le geolier. Et l'histoire du début recommencera ou presque.

Livre écrit sous l'influence d'une vie familiale encore marquante, où les hommes éprouvent une certaine pitié empreinte de mépris envers les femmes, qui appartiennent à la race impure des esclaves. La petite enfance symbolisée par Barbe est curieusement épargnée, mais ne survit pas, l'innocence meurt, et la jeune fille devient femme que l'on soumet en alternant violence et tendresse. 

 Une lègère tendance préraphaélite dans le style de Dominique Rolin assez baroque dans ses expressions littéraires, ses descriptions enflammées 'ses cheveux frémissaient comme les buissons qu'il avait traversés. Il avait essayé de découvrir et de recueillir, ne fût-ce que l'espace d'un éclair, la parole qu'il savait enclose au fond des ravins, à l'endroit où les ruisseaux trébuchent'.  extrait. Ce premier livre est assez étrange, on hésite entre renoncer à le lire ou au contraire s'acharner à le lire, pour connaître la fin.

Pas décue cependant, je suis attirée par d'autres lectures de cette auteure qui suivront, j'en suis sûre.

27 septembre 2013

Délirium Tremens Une enquête de Jack Taylor

Ken Bruen

Ken Bruen écrivain de romans policiers, irlandais né en 1951.

Ce qu'il y a de remarquable dans ce livre, ce n'est pas l'intrigue policière assez banale qu'on finirait presque par oublier, mais le réalisme sobre, efficace utilisé par Ken Bruen  dans des scènes non dénuées d'humour, noir évidemment, où le privé se vautre dans l'alcool, puis essaie de s'en sortir avant d'y replonger à nouveau, le tout rédigé d'une écriture particulière. Ken Bruen essaime son histoire de nombreuses références littéraires, cinématographiques, musicales qui ont marqué son époque. Son héros est aussi cultivé qu'addict à l'alcool, c'est dire ! Il y a un peu de tout dans ce roman :

                                                                        de la poésie

                                                                        de la philosophie

                                                                        et la drogue

                                                                        les polars américains (extrait)

Ne cherchez pas la poésie dans ce livre, Jack Taylor ne l'a pas trouvé dans sa vie, mais elle était toujours à portée de main sous la forme d'un livre de poésies de Francis Thompson poète anglais dont la poésie la plus célèbre s'intitule 'Le Lévrier du ciel'.

Un mépris désinvolte vis à vis des sentiments des autres. Oh oui ! J'avais une sacrée dose de culpabilité. Ajoutez-y une pincée de remords et des litres d'apitoiement sur soi, et vous aviez le parfait alcoolique dans toute sa gloire. Dehors, j'arrivais à supporter ce fardeau en buvant. Je faisais disparaître tous ces problèmes. J'anesthésiais la douleur. extrait.

Les personnages rencontrés dans ce livre sont très typiques eux aussi et contribuent à donner une certaine atmosphère toute irlandaise bien sûr ! La fin de ce polar est assez réjouissante, Jack Taylor, sorte de cow boy justicier (dont le refrain préféré pourrait être Im' a poor lonesome cowboy) peut reprendre sa course alcoolisée, solitaire et désespérée.  

19 septembre 2013

Sabina Berman - Moi

Moi

Née en 1956 à Mexico, a suivi des études de psychologie, écrit des pièces de théâtre, des poèmes, des romans, réalisatrice de longs métrages.

Moi, la fille qui plongeait dans le coeur du monde.

Karen petite mexicaine a la chance de naître une seconde fois en 1978, elle a quelques années déjà .. un passé obscur d'enfant mal aimé, laissé à l'abandon, on dirait que c'est une autiste, Sabina Berman a étudié l'autisme durant ses études, alors, allons-y pour une petite autiste. Donc à la mort de sa soeur, Isabelle recueille sa nièce Karen petite sauvage et décide de la faire rentrer dans les normes. Elle sait plus de choses que les humains, cette Karen, ces drôles d'humains qui ne connaissent les choses que par leur nom, et qui méconnaissent l'existence des choses sans les inutiles mots qui les qualifient. Karen est différente, de cette différence que l'on ne peut normaliser. 'Je serai près des humains, mais loin' extrait. Belle définition des différents en tous genres, je trouve. Tout ce qui concerne Karen et sa difficulté de vivre son anormalité dans un monde normal me plaît, cela se gâte avec les thons !

Outre les êtres différents, Sabina Berman connaît aussi les thons, du moins l'exploitation industrielle des dits thons .... elle évoque donc le massacre des thons (ce qui évoque pour moi celui des baleines, le massacre des éléphants,l' exploitation des fourrures de tous poils etc ), en bref elle évoque la disparition des espèces animales engendrée par les humains, avec pour question majeure : quel est le plus bête des deux ? le roman s'égare un peu dans tous les sens, je trouve, et patauge un peu, comme moi d'ailleurs dans la suite de la lecture de ce roman; j'ai du mal à comprendre où Sabrina Berman cherche à nous emmener. Je suis comme Karen je crois, je ne comprends pas tout, je suis d'une intelligence sélective !!!! 

J'attends cependant avec impatience de pouvoir lire un autre livre de cette auteure pour confirmer ou infirmer cette drôle d'impression que me laisse le livre.

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