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Mémoire virtuelle d'une ide
18 janvier 2013

Cinquantes nuances de grey

50 nuances de grey

Romance érotique écrite par une britannique Erika Léonard James, qualifiée par certains de porno de la ménagère, considérée par d'autres comme un livre initiateur à la sexualité pour jeunes filles; l'auteure a commencé par écrire cette série sur internet et y a trouvé une notoriété certaine. Le sujet oscille entre une histoire d'amour pour l'héroïne Anastasia et une nième histoire de sexe pour Grey, le héros, incapable d'éprouver de l'amour, mais sachant le faire avec talent, puisque le plaisir provoqué chez sa partenaire est intense et se renouvelle sans fin (ce qui explique peut être le succès d'un livre qui prend comme sujet le plaisir féminin) et même si  le rapport pervers de dominant/soumise est bien réel, il pimente un peu l'histoire d'amour qui serait à la longue carrément ennuyeuse. Et pour que la morale soit sauve, l'héroïne-soumise revient à la raison à la fin du livre, ouf ou dommage c'est selon !  L'écriture relève du langage parlé sans aucun effet littéraire, mais ce n'est vraiment pas le but du livre. Pour que ce livre s'assimile à une notice d'informations en pratiques sexuelles, il manque beaucoup d'explications et de précisions. Mais 2 autres tomes suivent ...

Au final, je crois que E L James s'est bien amusée à écrire ce bouquin, elle a libéré une partie de ses phantasmes, elle a libéré aussi d'une certaine façon la parole sur ce sujet si mystérieux qu'est le plaisir féminin, c'est au fond pas si mal.    

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30 décembre 2012

A ce soir - Laure Adler

Laure Adler

Laure Adler écrit un livre sur la fin de vie de son fils Rémi mort au cours de sa première année.

17 ans après, elle souhaite l'évoquer dans un livre qui se lit aisément, à la belle écriture sans sensibilité larmoyante. Des mots qui expriment la douleur profonde, celle qui égare, celle où les larmes sont dépassées, celle où l'on s'enferme comme un insecte sous une lampe ou sous un verre, qui cherche inutilement à sortir de cet emprisonnement de douleur, se heurtant, devenu fou, aux parois. 

Laure Adler redonne vie à ce fils, le concrétise sous forme de livre. Elle y soigne sa douleur, sa culpabilité d'avoir vécu après. On n'oublie jamais la mort d'un enfant, on s'habitue à la douleur.

La vie n'est plus la même après un tel déchirement. La mort rôde autour de vous toujours et 'a vite fait de vous murmurer à sa façon, en A ce soir qui résonne comme une menace'. extrait

21 décembre 2012

Une semaine de vacances - Christine Angot

une semaine de vacances

Sulfureuse et subtile Christine Angot qui choisit de faire de son histoire un livre que l'on peut qualifier d'érotico-pornographique, et ce n'est pas, les 'c'est bon papa' qui vont apporter au texte à première vue une autre dimension. A la seconde approche, Je crois par contre que ce roman est un espoir pour tous ceux qui subissent l'inceste qui ravage leur jeune vie, Christine Angot démontre par ce livre dont la précision clinique évoque celle de Sade, version très édulcorée de Sade d'ailleurs, donc elle démontre que l'on peut se remettre d'un tel traumatisme, je n'ai pas dit guérir, car on en porte toujours la blessure, mais on peut le sublimer; ce qu'elle arrive à faire avec un parti pris certain pour l'ambiguité qu'elle provoque par le pouvoir érotisant de ce texte chez le lecteur, histoire de le mettre mal à l'aise. Et c'est en cela qu'elle est sulfureuse Christine Angot, pas sur les termes employés, ni sur les images crues ainsi dévoilées. Elle joue sur les 2 tableaux, exciter sexuellement le lecteur, mais en même temps lui rappeler sans cesse qu'il s'agit d'un inceste, et donc chercher à le mettre en situation de père incestueux si d'aventure il est émoustillé, ce qui va forcément l'indisposer à des degrés divers. Belle écriture, sans doute, avec un pouvoir particulier donné aux mots, pas de mots grossiers, uniquement les mots communs que notre société pudibonde a écarté de la conversation ordinaire, leur donnant ainsi une connotation soit érotique jusqu'à la pornographie, soit pseudo médicale. Christine Angot les remet à leur place, ces mots là, et nous laisse libres de les interpréter à notre façon; cela peut déranger.

   

14 décembre 2012

La Blessure la vraie François Bégaudeau

La Blessure la vraie

François Bégaudeau né en 1971, critique littéraire et de cinéma, romancier

Livre de souvenirs d'un adolescent qu'on appelle le Nantais, âgé de 15 ans au physique moyen; pour situer dans le temps, cela se situe au temps de la famille Barbapapa, série qui fut créée en 1974. L'époque est le règne de la Renault 18 voiture familiale moyenne, les boissons favorites sont le monaco, ou le demi panaché qui est un compromis à moitié satisfaisant pour un chico de 15 ans : 'La demi-teinte plutôt que le ridicule de la pleine assurance, c'est un autre choix perdant et c'est aussi le mien' Voilà, le ton est donné. Le Nantais est un demi perdant, pour tout. Il est aussi puceau. L'été 1986 sera la fin de cet état ou ne sera pas. Mais voilà 'Pas envie de dire oui, pas le courage de dire non'. Le Nantais est plutôt intellectuel, le beau gosse, car oui ya un beau gosse, Joe qui n'est pas très futé, pas, pas rien du tout d'ailleurs, pas délicat, pas raffiné, pas sentimental, juste baiseur à fond de petites nanas, pas d'état d'âme, juste 'tranquille serein cool.' Le Nantais est communiste tendance léniniste. Des filles, il pense que la catégorie assez fournie se situe autour d'un 9 sur 20, et sa question est de savoir si à 9 sur 20 elle sont baisables ou pas. Lui s'estime entre 9 et 12 sur 20, quoique avec un bouton, il penche plutôt vers le 9. Oui, il n'est pas qu'intellectuel pur le Nantais, il est un peu obnubilé par ses hormones, Et puis voilà t'y pas que surgit hors de la nuit une brune de Jupiter, une brune qui court vers l'aventure au galop (merde, j'écris comme Bégaudeau !), une brune qui pourrait devenir son amoureuse, oui amoureuse pas que baisée, amoureuse à baiser. Mais voilà t'y pas toujours, que la Céline de l'an dernier s'annonce, et voilà notre Nantais avec 2 brunes, 2 brunes à baiser. L'histoire se complique, d'autres brunettes sont là émoustillant les sens du Nantais puceau, brouillant les voies impénétrables (elles aussi) du destin. Notre Nantais a donc de cet été 86, une blessure d'amour, propre ou pas, mais une blessure dont il ne se remettra pas, 'une entorse incurable au bonheur'. Espérons qu'en nous la narrant, notre Nantais s'en portera mieux ! Parce que bon, il fait un peu schmir le Nantais, à se ressasser son problème  d'baisera, baisera pas. M'est avis que La mère Baquet, elle, doit avoir un autre avis sur la question.

C'est pourtant écrit, d'une écriture assez rigolote qui me plaît, qui se joue des mots et des expressions-clichés. Mais l'intrigue est un peu mince, un peu lassante à la longue. Dommage ! 

9 décembre 2012

L'amour est une île

Claudie Gallay

Claudie Gallay 1961

Écrit au présent, voilà un scénario possible de film à la française, sur fond de festival d'Avignon. Les femmes seront solitaires, belles et déchirées, les mères seront solitaires, maternantes et chaleureuses, les hommes jeunes seront solitaires musclés et beaux, les moins jeunes encore beaux et toujours solitaires auront du charme et les vieux seront ... les vieux, tiens parlons en, c'est ce regard sur le temps qui passe, sur la vieillesse qui m'a touchée.

Extraits

-Ce qui nous attend est donc désespérant ?-- Oui ... Le temps passe, nous devenons piteux et nous allons finir seuls. 

Avant est un pays magique.

'Les jours qui restent seront ils supportables ? Pourra t'elle aimer celui qui vient ? Et s'il en reste dix ou vingt, pourra-t'-elle les aimer aussi ? Et si ce n'est qu'une heure l'aimer quand même.  

Les vies que l'on n'a pas sont-elles toujours les plus belles ?

Le destin fait cela parfois. Il emporte. C'est comme ça. Sans issue. Des départs comme des massacres. Ceux qui restent pleurent. Ils s'en veulent. On ne refait pas l'histoire.Jamais rien ne se récrit.

La voiture prend de la vitesse. Le fleuve dessine une courbe. Avignon ressemble à une île qui s'éloigne.

Et puis il y a les digitales ' Des digitales pourpres, les plus belles, les plus toxiques.' Les digitales chères à mon coeur.

Fin, générique, musique.

C'est un livre sur la solitude-ensemble. Les héros sont seuls, par choix, par nécessité, ou bien est ce parce que c'est ça la vie, être toujours un peu seul, et c'est parfois, tant mieux, parfois tant pis, et dans le fond, ce qui importe le plus, c'est de vivre d'abord pour soi, les autres suivent ou pas. Pour moi, c'est ce qui se dégage de ce livre, le reste, l'intrigue romanesque pas désagréable à lire d'ailleurs n'est qu'aimable fioriture.

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29 novembre 2012

Accident nocturne - Patrick Modiano

Patrick Modiano

La petite Bijou

Après un Sollers, un Modiano surprend, et puis on se laisse aller à une douce paresse, pas de mots à consulter, pas de noms à rechercher, pas de pensées sur tout et rien, juste l'histoire floue d'un homme qui a toujours manqué d'oxygène, un homme qui a toujours marché avec une seule chaussure, un homme qui a fait de ses brèves rencontres des souvenirs empreints de mystère, un homme qui a oublié des pans entiers de sa vie qui lui reviennent, façon madeleine, sa madeleine à lui étant une bouffée d'éther; et il se souvient vaguement de son père qui l'a délaissé, de sa mère qui ressemble  à un cauchemar oublié, d'une amante dans un hôtel de passage  qui partira dans le brouillard londonien .... tout est vague, nébuleux chez cet homme, une rencontre douloureuse entre sa cheville et une fiat couleur vert d'eau deviennent pour un temps un évènement essentiel de sa vie, un point fixe où s'accrocher, quelque chose de rassurant; l'achat d'un livre Les Merveilles Célestes lui révèlent que dans l'infini, il n'est effectivement rien mais dans cet espace infiniment grand, il constate qu'il peut enfin respirer. Rien ne semble l'accrocher cet homme là, la résilience n'est pas pour lui. Il n'est cependant pas malheureux. Il sait qu'il est de passage. Il vit dans un monde parallèle. ' je me rends compte que le passé est définitivement révolu sans que je sache très bien dans quel présent je vis'. Les humains ne sont pas fiables pour lui, seuls les souvenirs flous l'amènent vers un futur indéfini où il ne peut se projeter. 

La Petite Bijou

Version féminine du héros d'Accident Nocturne, Thérèse, dont le problème est aussi de trouver un point fixe. Recherche d'une mère partie au Maroc, père inconnu, errances dans les rues, souvenirs vagues, éther, accident, chien, évènements traumatisants de la petite enfance, on retrouve les mêmes thèmes. Il semble pourtant qu'une issue heureuse soit possible, a t'elle trouvé son point fixe Thérèse ?

L'écriture est agréable, un peu fade pour moi. Il semblerait que Patrick Modiani n'en finisse pas avec ses fantômes, il a sans doute dû s'y attacher, y trouver son point fixe où s'accrocher. Ses fantômes lui servent de cannes. Il fait partie des auteurs qui se soignent en écrivant et qui peuvent donc provoquer un surdosage chez les lecteurs. A lire entre 2 Sollers !!!!   

23 novembre 2012

La fête à Venise - Philippe Sollers

Philippe Sollers

C'est à plusieurs rendez vous, littéraires, scientifiques, musicaux, picturaux, que nous convie Philippe Sollers, bien sûr, il se la joue un peu beaucoup avec ses connaissances culturelles des plus hermétiques parfois, bien sûr il se la joue aussi en faiseur de leçons, en homme qui détient la seule vérité, en intellectuel qui joue à distinguer le vrai du faux et qui croit (un peu) qu'il y arrive; il nous offre, en prétexte de roman une petite amourette à Venise, un essai sur le marché de l'art, essai qui en vaut bien un autre, des critiques de tableaux, des réflexions personnelles souvent très acides sur notre époque.

Sollers est un homme donc un roseau pensant qui se moque de tout, y compris de lui même et il nous livre ses pensées. Et pourquoi pas ? on prend, on jette, on discute, on critique, et il est content le Sollers lui qui nous voit tous abêtis par la télévision, il est subversif pour notre bien (je me suis entichée, je l'avoue de cet adjectif, j'ai tendance à l'utiliser en ce moment à tout bout de champ, est ce grave madame Freud ?).

extraits :

1-Ce rassemblement, ces citations, ces collages : le roman comme encyclopédie et arche de Noé ? ...

2-Nouvel analphabétisme institué sur fond de technique et de domestication de la Science ? S'appuyant sur la perte de mémoire, la morbidité obligatoire, la toute puissance de l'image en direct, la surinformation pour rien, la destruction ou la manipulation des sources, le vol ou l'interprétation aplatie et unilatérale des documents et des oeuvres d'art ?

3-L'entente entre homme et femme est impossible. Vous la déclarez cependant envisageable. Comment ?

- Distance pensée. Ironie.

Précisez.

En vers :              Nous naviguions sur l'Ontario,

                        Elle me détestait, moi aussi.

                        Nous jouîmes ensemble dans un cri :

                        On ne baise bien qu'à contrario.

 C'est un vieux singe Philippe Sollers, qui tient à sa différence et souhaite être hors normes. Il l'est; plus essayiste que romancier, passionnant souvent, énervant par fois, si sûr de lui tout le temps, où est le faux vrai, ou le vrai faux monsieur Sollers ? Mais, on s'en moque un peu, et lui aussi !

Oui, j'aime bien, il y a parfois une musique des mots, un humour certain, des excès lyriques, des certitudes parmi tant d'autres .... et puis, il est avide d'amour, cet homme là et cela me le rend sympathique.

c'est mon premier roman de cet écrivain, Cela me donne envie d'en lire d'autres.

Car au final, ce foutoir littéraire me plaît.     

Oui, je me la joue aussi Sollers, ce message est comme le bouquin, un peu farfouille !!!

Notes pour ide ignare :

Urbain Jean Joseph Le Verrier, 1811-1877 astronome et mathématicien, découvreur de la planète Neptune. Johann Galle,  observa le nouvel astre le jour même où il reçut en courrier sa position par Le Verrier

Jean Cavaillès,1903-1944 est mathématicien, héros de la résistance fusillé en 1944.

Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, dit Crébillon fils, 1707-1777 est un écrivain, chansonnier qui publia un roman Les égarements du coeur et de l'esprit ou Mémoires de M. de Meilcour, roman dont l'un des personnages évoque le Valmont de Laclos.

Antonin Artaud, né Antoine Marie Joseph Paul Artaud, 1896-1948 est un poète, acteur et théoricien du théâtre français.

Inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans Le Théâtre et son Double, Artaud aura tenté de transformer de fond en comble la littérature, le théâtre et le cinéma. Par la poésie, la mise en scène, la drogue, les pèlerinages, le dessin et la radio, chacune de ces activités a été un outil entre ses mains, « un moyen pour atteindre un peu de la réalité qui le fuit ». Il combattra par de constantes injections de médications les maux de tête chroniques qui le taraudent depuis son adolescence. Cette omniprésence de la douleur influera sur ses relations comme sur sa création. Il sera interné en asile pendant près de neuf ans, subissant de fréquentes séries d'électrochocs. (article trouvé sur Wikipédia)

 

16 novembre 2012

Blonde - Joyce Carol Oates

Joyce Carol Oates 1938

blonde

D'emblée, quelque chose me gêne : l'auteure signale que ce n'est pas dans Blonde qu'il faut rechercher des faits biographiques concernant Marylin Monroe, mais précise que les faits relatés s'inspirent des faits de la vie de l'artiste même si ils sont fictifs. On peut donc dire qu'il s'agit d'un roman puisque l'imagination de l'auteure a produit des faits similaires mais non vécus par l'artiste. ' La synecdoque' en est le principe écrit-elle en préface. Allégorie, comparaison, symbole, périphrase, métaphore, métonymie, synecdoque sont tous des tropes et un trope c'est :  

Un trope (substantif masculin), du grec τρόπος, tropos (« tour »), est une figure de style ou ou figure de rhétorique, de signification destinée à embellir un texte ou à le rendre plus vivant qui consiste à employer un mot ou une expression dans un sens détourné de son sens propre (exemple : voiles pour vaisseaux).

Donc ce roman est fictif, seuls les personnages ont vécu réellement, les situations sont inspirées librement de la vie de ces dits personnages. Vouis !!! dans la mémoire collective, ce roman restera quand même une des vies de Maryline Monroe, avec des pensées intimes qui n'appartiennent  qu'à l'imagination de Joyce Carol Oates .. il y a je trouve un peu d'usurpation d'identité là dedans, et mon goût maladif pour l'authenticité en est chagriné !!! et pour moi, ce livre n'est pas un roman mais une  pseudo biographie déguisée, erronée et essentiellement exploitable.

Marylin Monroe est une légende qui appartient à tout le monde, Norma Jane Baker n'appartient qu'à elle même, et il n'est pas sûr qu'elle aurait aimé l'exploitation de son identité privée, car indéniablement il y a derrière le mythe qui perdure une exploitation commerciale énorme. Le reste, ses fans, ceux qui l'aiment pour toutes les raisons du monde, appartient à la légende, ce qui est différent. Question de vocabulaire ? non question de comportement, question d'éthique. 

L'auteure décortique la vie de l'héroïne depuis la prime enfance, avec une mère psychotique et traumatisante, puis la vie difficile dans un foyer, puis le placement dans une famille d'accueil, et enfin le premier mariage à 16 ans ... l'absence de père lui fera chercher à travers tout homme un père pour la protéger, mais pas que père puisque la sensualité débordante, parfois inconsciente de l'héroïne naïve, belle, photogénique, déterminera son rapport aux hommes. Puis, début dans le monde de la photographie et cinématographique de l'époque qui passe obligatoirement par le sexe. L'héroïne naïve et immature confond le sexe avec l'amour. L'héroïne n'a aucune confiance en elle, bégaie, mais dés que son partenaire masculin entre par un baiser, une caresse, dans son monde, elle l'identifie à l'un de ses fantômes masculins issus de son enfance : elle peut alors devenir actrice, toute peur annihilée, elle est devenue personnage de cinéma, elle qui n'existe pas vraiment . Seulement voilà, il lui faut passer toujours par un sexe d'homme à cette héroïne pour exister, et elle recherchera vainement un homme qui arrive à l'aimer .... il lui en faudra des hommes ... et tout ça, pour ne jamais rien comprendre à rien ...à la page 631, je feuillete les autres pages, mais voilà, le fait est là : ce livre m'ennuie profondément, et je ne le finirai pas, cela m'est impossible, ce qui est rarissime chez moi ... 1110 pages, c'est énorme, trop, pour raconter une vie de femme morte à 36 ans où l'on parle presque exclusivement de ses rapports aux hommes, où l'auteure se livre parfois à des exercices de style sans intérêt, où l'auteure, se met trop à la place de l'héroïne et nous livre ses confidences intimes. 

11 novembre 2012

Jayne Mansfield 1967 - Simon Liberati

Simon Liberati 1960 journaliste, écrivain.

Simon Liberati

Singulier, ce livre, basé sur la mort accidentelle et médiatique en 1967 d'une actrice blonde américaine extrêmement controversée et qui bien que célèbre en son temps par sa plastie et ses extravagances tombera un jour dans l'oubli, si ce n'est déjà fait d'ailleurs. Cette femme restera pourtant le symbole d'un moment de l'histoire du cinéma hollywoodien, un des symboles d'une certaine génération ravagée par le LSD, qui causa des drames sanglants chez les stars de l'époque, comme chez les quidams. Liberati, au début de son roman semble se complaire dans un voyeurisme froid, clinique, factuel; un rapport d'autopsie, et d'expert en accidentologie en somme, assez ennuyeux, mais, il réussit à nous faire entrer par un détail qui m'avait frappée, une précision anodine : Jayne Mansfield n'a pas été décapitée, mais son visage a été déchiqueté, Libérati ,donc, réussit à nous faire entrer, à notre esprit défendant, dans ce rôle de voyeur, rôle que je déteste particulièrement, mais son but n'est pas que de nous amener là, il dépasse ce stade pour aller à la rencontre d'une destinée pas banale et peu enviable, celle d'une movie star, symbole de l'Hollywood des blondes platines, aux formes voluptueuses, lancée par la Fox contre sa rivale Marilyn Monroe, star déchue à 34 ans, avant même la consécration, Jayne Mansfield jouerait la victime expiatoire de la seconde chasse aux sorcières, celle des stars populaires, par les tenants d'une Amérique culturelle, inspirée du modèle européen. Mais, ce n'est pas que la mort d'un système que Jayne symbolise, car elle n'y avait plus sa place de vamp blonde formatée, c'est aussi un des symboles de cette contre-culture qu'était le psychédélisme et Jayne s'y perdra. Elle était devenue à partir de 1962, une sorte d'attraction foraine, rose et blonde à forte poitrine, Une de ces femmes qui, ayant fini d'être belles, deviennent des monstres dans l'espoir d'entretenir l'attention. De sa rencontre avec LaVey (fondateur de l'église de Satan), elle espéra y trouver, nous dit-on, une gloire éternelle, Liberati choisit d'y voir le début d'une sorte de pacte-malédiction avec le Diable. Nul doute de toutes façons que Jayne Mansfield  avait choisi, depuis le début de sa courte carrière, une des pires façons de descendre aux enfers, dont il est difficile de remonter. Le destin décida d'abréger ses souffrances. Et au final, j'en arrive à penser que cette femme qui a voulu se forger un destin, avec un acharnement névrotique, a réussi son but, même si c'est au détriment de ce qui aurait pu être une autre vie. Et pourtant Vera Jayne Parler 1933-1967, devenue par ses soins Jayne Mansfield avait dans son jeu des atouts certains, la beauté, l'intelligence ... mais le destin et elle même en avaient destiné autrement. Et, pour moi, voilà le thème essentiel du livre : Est on toujours maître de son destin, ou en sommes nous, souvent, le jouet ? 

'Malgré son alcoolisme et ses excès, Jayne Mansfield, élevée sévèrement par une mère institutrice presbytérienne, appliquait une main sérieuse à ce qui comptait le plus à ses yeux : les minutes d'un destin machiné par elle même.'  

Ce point de vue, car il ne s'agit que d'un point de vue, est intéressant, et dans mon histoire personnelle fort agréable à lire, puis à intégrer !!!! 

28 octobre 2012

Incidences - Philippe Djian

incidences

Ils nous en parlent tous en ce moment, de la difficulté d'être écrivain; chaque automne, déjà la petite Nothomb nous verse une larme à ce sujet, tandis que Naulleau en profite régulièrement  pour demander à Nothomb de faire une pause; même Luchini, le héros  prof de français du dernier film d' Ozon 'Dans la maison', a pour thème, entre autres, ce sujet ... Alors retrouver la question dans le premier livre que je lis de Philippe Djian 'Incidences' ne m'étonne pas vraiment. C'est un thème récurrent et à la mode !

L'histoire d'Incidences

De la ménagère de moins de 50 ans,( il ne faut quand même pas exagérer), à l'étudiante jolie ( qui voudrait d'une laide ?), toutes rêvent de passer dans le lit de Marc, fumeur impénitent et charmeur de 53 ans accessoirement prof de français , excellent masseur des chevilles de sa soeur, fragile des reins surtout quand il transporte un corps inerte de jeune femme morte.  Lui qui est toujours sorti avec des filles de moins de 26 ans, en dehors de sa soeur avec laquelle il entretient des rapports incestueux, devient amoureux de la belle mère de la jeune femme morte, 46 ans mais belle. Un policier mal embouché inerte lui vaut à nouveau une lombalgie fort douloureuse. Il aime le feu, Marc, feu purificateur, de ceux qui se sont mal conduits lors d'une enfance traumatisante, du psychopathe dangereux qu'il est. Alors Boum !

Voilà pour l'histoire qui se tient.

 Le narratif n'est pas désagréable, Djian a le sens de l'intrigue, le goût des chutes brutales, un rythme assez soutenu, on ne s'ennuie pas. Mais le descriptif est parfois banal :

 Les moteurs n'arrêtent pas de vrombir,   le noir et le sang sont d'encre, la lune brille dans le ciel 

Le moteur en refroidissant cliquetait comme un squelette.

Et une petite dernière de bon goût ' ... pour examiner les fesses de Myriam, pour tenir son nez au dessus d'elle et de sa limace alanguie, gonflée sidérante'.  Sidérant,  c'est bien le qualificatif qui convient aussi !

Bon, je chipote, un peu, par plaisir, je pinaille !! Ce n'est pas le plaisir pur des mots que l'on cherche dans ces livres, c'est un petit ensemble qui fait passer un petit moment agréable. 

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