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Mémoire virtuelle d'une ide

13 décembre 2013

Félix Vallotton

Scène de rue 1895-97

Au final pas si facile que cela à appréhender, ce Félix là. on le nommait Le Nabi étranger... cela lui va bien ce sobriquet d'étranger, car il est toujours un peu à côté de l'image qu'il veut donner ou qu'on veut lui donner : il a ses maîtres mais il les détourne toujours, il est suisse mais réside en France, il est misogyne mais aime pourtant peindre les femmes, il ne veut pas s'encombrer d'enfants mais se marie avec une veuve chargée de famille. Il s'accroche à sa petite bourgeoisie mais la caricature allègrement, il a le coeur côté anarchiste un moment mais se marie bourgeoisement : un côté oui, un côté non, toujours chez Félix Vallotton. Il a un côté intime-Félix, un côté publique-Vallotton.  Vallotton aime les lignes pures, les formes aplaties, les aplats, les couleurs monochromes, Félix aime les courbes sensuelles des femmes, les corps dénudés, les petits symboles glissés malicieusement dans ses toiles. Vallotton déteste les femmes en cheveux et adore les chignons, le nu oui, la femme en cheveux non, Il déteste le laisser aller, manifeste de la discipline, de la rigueur et surtout ne se laisse pas dominer par ses affects, sauf en ce qui concerne son rapport aux femmes, à la sienne en particulier ! Alors là, il se lâche le sieur Félix Vallotton, fait du pompiérisme, mais à sa manière pleine d'humour, ainsi dans l'énlèvement, Europe s'accroche à son Zeus en lui mettant son bras devant les yeux, genre je m'accroche, emmène moi où je veux ! L'enlèvement d'Europe 1908

 manière très caricaturale jusqu'au rirepersée tuant le dragon 1910

qu'il provoque chez nous , Persée se donne du mal à tuer son caïman-dragon sous les yeux agacés d'une Andromède jamais contente, mais bien coiffée et l'on peut y voir aussi une certaine auto-dérision, Valloton se moque de lui, des hommes en général, Adam est un sot imbu de lui même quand Eve est une mégère La Haine Vallotton 1910 détail excellent copiste il aurait pu peindre si il l'avait voulu à la manière d'un Gérôme, sans nul doute mais il préfère peindre à la manière  loufoque  et provocante d'un Vallotton au meilleur de sa forme dans la caricature et dans la critique sociale.  Et puis surtout c'est un dessinateur le Félix, un bonfeu d'artificeparesse

 le dessin sera souvent alimentaire chez Vallotton qui avant son mariage est carrément fauché, il vit avec une petite Hélène Châtenay, il la peint en 1997, sur un fauteuil rouge, couleur primaireFemme nue assise dans un fauteuil rouge 1897

 couleur du sang, de la passion, mais elle dort sur le côté gauche invisible, celui du coeur, image de conflit entre le rouge et le vert couleur complémentaire qui traduit peut être et c'est encore là mon interprétation le futur conflit amoureux qui s'annonce chez Vallotton, il a fait déjà connaissance de sa future épouse Gabrielle, Hélène dort encore heureuse mais déjà abandonnée, Hélène simple ouvrière ne résiste pas à Gabrielle née Bernheim, famille de marchands de tableaux, et Vallotton choisit le confortable mariage.Gabrielle Vallotton

Gabrielle est une veuve sûre d'elle, assise sur sa vénérabilité et si ce mot n'existe pas vraiment, elle l'invente Gabrielle ! L'amitié de 20 ans avec Charles Maurin, peintre vellave graveur également n'y résistera pas. Mais quand Hélène sera accidentée, Félix renouera avec elle et la soutiendra les 3 années avant sa mort. Plus fidèle et sentimental que l'on ne croit donc le Félix. Un marché de dupes, ce mariage ? pas vraiment, Vallotton se consacrera davantage à la peinture et à l'écriture (journal, romans, critiques d'art), Valloton travaillera enfin sans souci d'argent à ce qu'il veut laisser à la postérité : son oeuvre.    

On peut se poser la question, c'est quand qu'il est lui, vraiment ? et bien c'est précisément en cette ambivalence  permanente qu'il est lui , Homme de fin de siècle où la société change radicalement où les femmes commencent à prendre leur indépendance, où l'art commence lui aussi à s'émanciper de tout académisme; 3ème République entre 2 guerres cette époque est bouleversée par l'industrialisation, les mouvements sociaux; un monde en formidable révolution technique et sociale, un monde où Vallotton cherchera toujours sa place, jamais vraiment là où l'attend, plus timoré que son ami Charles Maurin, plus engagé qu'un Bonnard, plus ou moins, trop ou pas assez, ce n'est pas un révolutionnaire Félix,  en rien....  ' le train qu'on m'oblige à mener est au dessus de mes forces et de plus me répugne. C'est là ma peine, vivre sans cesse à l'envers de mes goûts, j'aime la simplicité, on m'impose une espèce d'ostentation bête à pleurer ... à quoi bon se leurrer ? il faudra rentrer demain dans la piste de cirque où je fais depuis tant d'année le chien savant !' Alors Félix Vallotton peindra ce qu'il ne peut pas exprimer autrement, sa lassitude pour sa vie conjugale, son mépris pour certains de ses contemporains, sa haine de la guerreVerdun 1917 mais il célébrera aussi la beauté provocante et parfois suspecte des femmesLa Chambre rouge

La Blanche et la Noire 1913 les aventures extra-conjugales réelles ou fantasmées et bien d'autres choses encore à découvrir une autre fois, l'exposition au grand palais n'étant pas assez exhaustive. C'est un grand bavard dans ses peintures, Félix.

Je reviens sur un tableau qui date de 1892, présenté au salon de 1893, tableau qui sera décrié et moqué par l'ensemble de la Critique de l'époque.  

Charles Maurin (1856-1914) peintre vellave et ami l'invite à sortir des peintures de salon, car 'ce n'est plus un jeu, amusements ou plaisir, ce sont préméditations, calculs'  lettre de 1886... Il l'écoutera et au salon de 1893 Bain un soir d'été surprend

Bain un soir d'été 1892

 il y a des influences des nabis, de Seurat, de Holder, mais Vallotton déjà se passionne pour les nus féminins, s'amuse avec le blanc (plus c'est jeune plus c'est blanc, la plus âgée est gris-vert), un petit clin d'oeil au miroir trompeurdétail reflet inversé

détail 4

Détail la valse 1893

 l'une est une échappée de La Valse qui se vautre dans la fontaine de Jouvence avec joie, l'autre parle à son chien, l'une sort d'un tableau de RenoirBain un soir d'été 1892 Vallotton détail 2

quelques unes sont proches des futures gravures en noir et blanc à la limite de la caricaturedétail7 Ce tableau, je trouve en dit long sur la peinture future de Félix Vallotton : il peindra à tire-larigot des nus, il se moque de la perspective, il dessinera toujours avec excellence mais ne détestera pas les formes aplaties, il utilisera souvent les couleurs primaires qu'il confrontera toujours aux complémentaires, il mettra toujours une touche d'humour ou d'ironie dans ses toiles. Ce tableau est un petit condensé d'une grande partie de sa peinture à venir.       

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9 décembre 2013

Zulu

Zulu

Film français de Jérome Salle (inspiré d'un roman de Caryl Ferey) qui n'est pas un film politique, mais un policier qui certes se passe en Afrique du Sud, qui certes évoque les atrocités de l'Apartheid, qui certes toujours traite de la violence sous toutes ses formes, drogues, assassinats, viols, pauvreté, racisme, bidonvilles etc ... mais qui reste un thriller avec une intrigue policière, un service policier où blancs et noirs travaillent ensemble, chacun avec son lot de problèmes personnels. La violence est omniprésente dans ce film, mais assez révélatrice au fond de la réalité dans tous les pays instables, non ?  Le thème du film est selon, soit le pardon, soit la vengeance encore que côté pardon, tout est relatif, car celui qui pardonne, tue aussi à tire-larigot plusieurs individus qui s'en prennent salement à son épouse, après, il peut pardonner plus aisément ... tuer pour se défendre est nécessaire, tuer pour se venger quand il n'y plus de danger devient criminel mais reste terriblement humain surtout quand l'individu est abject. Vengeance ou pardon ? il n'y a pas de réponse donnée, peut il vraiment y en avoir une d'ailleurs quand l'atrocité domine.  

 

8 décembre 2013

Cascade du Rouchoux

Cascade du Rouchoux

As tu froid ?

Je suis Cascade

Tu me racontes ?

Je suis Zéphir

Tu me manques

Je suis Pensée

On te manque ?

Je suis Amour

Il y a 3 ans tu te souviens de ce jour ?

Je suis Eternité.

 

 

6 décembre 2013

Les croix de Saint Privat d'Allier

La difficulté de faire des recherches précises sur la vie de nos ancêtres est ardue dés lors que cela concerne les êtres d'origine fort modeste qui ont peu intéressé les chroniqueurs de l'époque, encore moins les historiens qui se sont plus attachés aux noms prestigieux des nombreux seigneurs de l'époque, Les Cahiers de la Haute-Loire (association de 1965)  contribuent néanmoins par leurs documents, à nous faire imaginer, un peu, quelques parcelles de la vie de ces indigents dont ma famille maternelle est issue.Les troix croix

Ainsi  je découvre, grâce à l'article de René Dupuy -  'Après la tourmente révolutionnaire, Saint Privat d'Allier rénove et embellit son église'-, que les habitants de la commune  furent sollicités et réalisèrent eux même certains travaux de rénovation. J'apprends également qu'en 1838, fut construit le calvaire qui veille sur Saint Privat, calvaire situé sur la route qui va à Nolhac. Ce calvaire est construit en pierres extraites des carrières de Beyssac.

En 1839, fut également érigée la grande croix de mission en fer forgé qui est sur le plain, face à l'église.

LA CROIX DE MISSION

Pour ceux que cela intéresse le site des Cahiers de la Haute-Loire :

 

   http://www.cahiersdelahauteloire.fr/?page=presentation

5 décembre 2013

Privat la Roche

croix st

Au dessus du porche qui mène au grand cimetière ancien de Saint Privat d'Allier une croix en fer forgé qui date du XVIII. C'est l'ancienne croix-girouette de l'église de Saint Privat d'Allier mise à terre à la Révolution par un arrêté du 26 mars 1793. Elle se dressait au faîte du clocher. Saint Privat devint alors Privat la Roche.

Quant au clocher, selon les écrits de l'abbé Adolphe Jammes, on lui abattra sa flèche et l'on confisquera ses cloches ...

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4 décembre 2013

Avant l'hiver

Philippe Claudel

 Film de Philippe Claudel

C'est d'abord une question de voix ce film, celle de la cantatrice, puis celle des acteurs au timbre particulier, et enfin celle finale où les voix de Biyouna et de Leïla Bekhti se mêlent, des voix donc et de la musique, celle d'André Dziezuk autour de la Bohème de Puccini. Puis on se dit qu'on va vite l'oublier ce film, si discret, si pudique, si taiseux au fond .. mais dans la tête une petite musique, encore, résonne autour de certains êtres qu'on ne peut sauver, autour de certains questionnements sur les sens voulus ou pas que l'on a donnés à sa vie, sur cette automne de la vie juste avant que n'arrive l'hiver. Et puis restent des images fortes du film, l'impersonnalité élégante et glacée de la villa d'architecte, les vitraux de Wim Delvoye au MUDAM du Luxembourg où le film est tourné, vitraux qu'il me faudra voir, juste avant l'hiver justement, les silences avec arrêts sur les visages et la musique omniprésente qui clôt le film.    

 

3 décembre 2013

Enfeus - Késaco ?

ENFEU

enfeu : déverbal du verbe enfouir qui vient du latin infodere ... heu déverbal ?

déverbal : substantif obtenu en retirant la désinence verbale d'un verbe à l'infinitif. vous avez dit désinence ?

Désinence : Elément grammatical qui se présente à la finale d'un mot, adapté au radical ou au thème de ce mot pour constituer chacune des formes d'un paradigme nominal ou verbal. heu là ça se complique un peu !

paradigme : en grammaire traditionnelle ensemble des formes fléchies d'un mot pris comme modèle. C'est par exemple la déclinaison d'un nom ou la conjugaison d'un verbe. Merci monsieur Larousse, ouf on s'en tire bien alors enfeu c'est quoi ....

enfeu : niche couverte d'une arcade et destinée à abriter un tombeau, réservé généralement aux nobles. Là c'est simple !

Maintenant que je suis un peu moins inculte, je peux m'émerveiller de ces enfeus datant de 1633 qui ont survécu au temps, à la révolution et à la ré-implantation du cimetière à l'extérieur du village. ils siègent dans l'ancien cimetière dit le grand cimetière de Saint Privat d'Allier. L'un serait le caveau de la famille Malaché-Courthaliac de Varennes, et ce d'après l'abbé Adolphe Jammes qui l'écrivit dans sa Monographie de la paroisse de Saint Privat d'Allier, consultable en bibliothèque du Puy. Toutefois Le conditionnel reste de mise !  Il existait un petit cimetière situé le long du mur nord de l'église, le passage pour se rendre à l'église était entre les 2 cimetières.

ENFEU 2je vous le concède, enfeu n'est pas d'usage aisé à placer dans la conversation, mais il n'y a pas d'âge pour s'enrichir de nouveaux mots. 

Quoi, vous en connaissiez la signification ? 

Alors, bravo !

PS

 Késaco : emprunt de l'occitan 'qu'es aquo'

-Maria José ?

-Hum ?

-Cierra el pico !

-Vale.

28 novembre 2013

Frida Kahlo

Imogen Cunningham

Tu sais, ma belle cela fait un peu plus de 2 ans que j'attends de voir tes toiles, en même temps il y a 2 ans j'étais occupée ailleurs avec mes mourantes ... alors au final c'est bien tombé ce retard. J'ai eu le temps de t'apprendre un peu.

L'Orangerie, c'est un joli nom pour te recevoir, c'est cependant bien occupé déjà avec Monet et la collection de Paul Guillaume, alors forcément dans cet endroit trop exigu pour toi, tu es un peu à l'étroit, d'autant plus que ton Diego prend, aussi, beaucoup de place. Bon en même temps, tes toiles ne sont pas si grandes, mais j'aurais aimé en trouver un peu plus. Parlons en donc un peu de ce Diego, il fut l'un des hommes de ta vie, il y en eut d'autres qui comptèrent mais le talent de peintre, la présence rassurante et confortable de Diego Rivera, son engagement politique en firent ton préféré, celui qui s'occupa de toi jusqu'au bout, celui qui ferma tes beaux yeux. Tu étais belle Frida et multiple, tu cultivas toujours une ambiguïté avec ton imageFrida Khalo 1926 2

 ton double était un beau jeune homme te ressemblant comme le frère que tu n'eus pas, ton double était aussi une Frida narcissique en bonne santé qui devait le montrer au monde épaté ! Tes tableaux Frida sont parfois des planches anatomiques surréalistes, une sorte d'éducation sexuelle cauchemardesque pour adolescents curieux ou amateurs de petites horreurs :

Frida Khalo 1932

 un réel exutoire pour toi,  la peinture, toi qui vécus toujours avec l'intolérable souffrance :  La polyomélite à 6 ans qui te laisse infirme de ta jambe gauche et puis ce terrible accident d'autobus en 1925 à 18 ans où une rampe de bus te transperce : fractures de la colonne vertébrale, du col du fémur, des côtes, de la jambe gauche, du pied droit, de l'os pelvien, rein endommagé, abdomen transpercé jusqu'au vagin ... inventaire fou et dantesque de tes blessures ! et pourtant tu eus le courage de tout surmonter avec un humour que l'on disait noir; alitée le corps emprisonné, ton ciel de lit-miroir, tu commenças à te peindre, 56 fois, ton premier autoportrait est idyllique, romantique, la Frida qui est morte à jamais disparue.

Frida Khalo 1926

La réalité est plus dure, l'image plus dure, virile pour oublier la blessure faite à ta féminité.. Cette photo prise par son photographe de père date de 1926. Bien sûr tu connais de réputation Diego, bien sûr cet homme étonnant de vie, cet artiste célèbre, te plaît, bien sûr ta causticité spontanée et fraîche lui plaît aussi, vos deux talents pour la peinture, votre goût pour la révolution et votre pays feront le reste. Il y aura par la suite tes amours avec d'autres hommes brillants, Trotski, Breton,  et d'autres que l'on te prête à tort ou à raison, et peu importe, il y aura tes désirs avortés d'enfant,

Frida 1945

il y aura des chiens, des singes, des perroquets, des chats, petits compagnons qui rempliront ta solitude, il y aura des tromperies plus cruelles de ton Diego que d'autres et seule tu le fus souvent comme le sont les êtres qui souffrent physiquement et moralement.Frida Khalo

Tu seras opérée moults fois, tu porteras un corset, tu te déplaceras en fauteuil roulant, et même en lit, tu meurs jeune à l'âge de 47 ans en 1954. Les douleurs à manier le pinceau te restreignent le geste, te broient le dos et expliquent sans doute que tu ne te sois pas lancée dans de grandes toiles. 

Et puis il y a les petites surprises où tu es différente, ce Masque où tu pleuresLe masque

 toi qui d'habitude te peins droite, fière et impassible, ce petit poussin délicat et sobre si solitaire dans ta peinture extravertie et colorée.

Fr Kahlo

ce cercle de 1950, où tu n'es qu'un corps de femme, aux seins, au sexe offert, amputé et sans tête, libre de ne plus souffrir ni dans ton corps ni dans ta tête, une femme tronc belle, une gourmandise offerte, quelle femme-volcan tu aurais été sans tes blessures !! (oui c'est mon interprétation très personnelle), petite

Le cercle

peinture sombre, peinte sur aluminium. Nul doute que ton dramatique destin a déterminé ta peinture, limité ta vie, nul doute que tu aurais évolué autrement si seulement si ...

Celui là, je l'aime bien aussi, un petit foetus, quelques larmes et le soleil quand même.

Le soleil et la vie 1947

.

 

  

27 novembre 2013

Le père éternel - Anne Goscinny

Anne Goscinny

Il y a indéniablement un rythme musical dans les romans d'Anne Goscinny; toujours aussi plaisante, l'écriture est simple et douce à lire. 

Une chanson de la vie joyeuse et tragique, une berceuse en yiddish 'A Yiddishe Mame' où l'on retrouve chaque année, au temps des chrysanthèmes, une petite fille et un gardien de cimetière dans la ville du mimosa, Nice, alors mimosa oblige !

Une strophe pour Sophie, une strophe pour Max et puis le refrain qu'entonne Max chaque année. 

Pour Sophie, l'absent est ce père peu connu dont l'enfant oubliera presque tout, sublimé et incarné en la personne de pères de substitution qui resteront le temps d'une strophe, le père devenant peu à peu éternel, hiératique image. 

Pour Max, l'absente est Hanna morte à 17 ans gazée dont il attend l'éternel retour.

Sophie laisse une lettre sur la tombe que Max lit et conserve précieusement.

Max a 3 amies, la fleuriste Marylin, Thérèse celle de Lisieux et Sophie. 

  Il faudra à ces deux là, 22 consonnes de l'alphabet hébraïque pour enterrer leurs morts.

 

26 novembre 2013

Diego Rivera

Diego devant l'Histoire du monde - Mexico 1951

Né en 1886, au Mexique, Diego Rivera fait l'école des Beaux Arts à San Carlos.

Diego a très tôt connu le manque, celui d'abord de son jumeau mort à 1 an et demi, puis celui de la présence maternelle qui déprimée le confiera à une nourrice, une belle indienne sculpturale Antonia. D'elle il gardera un appétit boulimique des femmes qu'il collectionnera et dans sa vie, et dans ses toiles.

Femme assise avec des tresses 1941 Diego Rivera

Cet homme là est fascinant de laideur; fort étonnant est aussi l'attrait sexuel qu'il suscite chez les femmes. Il devait être diablement charmeur cet homme pour plaire à ce point avec le physique qu'il avait !

 Ce géant apprend l'art du dessin avec José Guadalupe Posada (1852-1913) illustrateur de l'art indien renouvelé et caricaturiste du régime de Porfirio Díaz. En 1907 Diego part en Europe 3 ans avant la révolution de 1910, il ira d'abord en Espagne au musée du Prado voir Goya et Velasquez puis en France à Montparnasse ou il admirera la peinture de Cezanne.  Un bref retour au Mexique où il ne se confrontera pas à la révolution, puis retour à la révolution artistique qui naît à Paris avec le mouvement Dada, le cubisme avec Picasso qu'il rencontre en 1914

Diego Rivera 1915 Le marché aux puces

Diego Rivera Paysage zapatiste 1915

 en compagnie de Picabia, Juan Gris, Braque et Modigliani.  Il rencontre aussi, lui dont la grand mère est juive et portugaise, les artistes émigrés Soutine, Kisling, Max Jacob. Il aura un fils de sa première épouse Angélina Beloff qui mourra en 1918. Il aura une fille d'une Marievna dont il ne s'occupera pas, il aura plusieurs liaisons amoureuses dans cette vie de bohème et de misère où sa passion dominatrice pour l'art le domine et prédominera toujours. Avant de retourner au Mexique, il découvrira en Italie en 1921 les fresques de Michel Ange et il aimera ces fresques qui sortent des églises pour s'épanouir dans la rue et les demeures. En 1921 lors de son retour au Mexique Frida Khalo a 14 ans, Alvaro Obregón est au gouvernement et charge José Vasconcélos revenu d'Europe d'organiser la culture au Mexique. Vasconcelos demande à Diego Rivera  de mettre en images la révolution politique, Diego rentre d'un voyage aux Chiapas et au Yucatan, la tête pleine de l'art maya. Il devient ainsi le chef de file du muralisme. Il peindra, entre autres la 'Ballade de la Révolution prolétarienne ' au ministère de l'Education. Il faut comprendre alors que les mexicains vivent pour la plus part dans un monde d'ignorance totale, le muralisme se met au service de la révolution politique pour enseigner aux analphabètes l'histoire qui est en marche, dans une trompeuse apparence de liesse joyeuse et naïve où les artistes, les intellectuels se mêlent au peuple en leur faisant découvrir aussi leur passé indien. Les fresques fleurissent partout. Naturellement en compagnie des autres artistes comme David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco et Xavier Guerrero Diego Rivéra est attiré par le communisme, Diego sera invité par le gouvernement soviétique, fera un portrait de Staline auquel il restera fidèle dans la pensée. 

 Et c'est à ce moment là qu'il rencontre une femme à sa mesure Frida Khalo, femme qu'il aimera plus que les autres. 

Frida est séduite par cet artiste d'action et de pouvoir et l'épouse en 1929. Diego peindra le ministère durant 4 ans et réalisera 124 fresques. Diego utilisera également plus personnellement ces fresques pour glorifier le

Portrait de Dolores Olmedo 1955corps féminin fécond et généreux. En 29 Diego quitte le parti communiste, en réalité il en est exclu, lui qui ne suit plus cet idéal communiste et tire de l'argent de sa peinture, peu regardant aux dires des communistes de la provenance de cet argent. En 1930 Diego va aux USA  à San Francisco. En 1931 au musée d'art moderne à New York a lieu une exposition de Diego Rivera : 143 toiles avec des fresques peintes sur des panneaux mobiles. Le rêve américain de Diego s'arrêtera, lorsqu'il peindra le visage de Lénine sur les murs du hall du centre Rockefeller (sacré Diego qui ne doute de rien !), on lui demandera de l'effacer, il refusera et les fresques seront alors détruites. D'autres aventures arriveront à Diego qui continuera à peindre, à idéaliser le communisme, à aimer Frida et d'autres femmes aussi, mais pour cette première fois en sa compagnie, je m'arrête là repue pour le moment sur le sujet. J'aimerais vous revoir Monsieur, vous aussi, je suis curieuse de vous toujours.

  Il meurt en 1957, 3 ans après Frida.

Renseignements tirés du livre de J.M.G Le Clézio - Diego et Frida

En ce moment, Diego Rivera est visible à l'Orangerie, en compagnie des toiles de Frida Khalo jusqu'au 13 Janvier 2013. Exposition un peu réduite qui m'a laissée sur ma faim.

Bien sûr, les fresques manquent à l'exposition, un jour peut être à Mexico, qui sait ?

 

Diego Rivera fresque murale détail

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