Land Art
Jean Claude Borowiak est un artiste land-art plasticien sculpteur et musicien installé en Haute Loire.
Ses araignées coquelicots nous amènent à découvrir le monde particulier des dites araignées avec l'exposition de l'été à l'Hôtel Dieu 'Au fil des araignées'.
Pour nous réconcilier avec les araignées.
Dame de Vernols
A Vernols, dans le Cantal, vaste étendue de basalte à 1150 m d'altitude, fin XII siècle, les hospitaliers de Saint Antoine s'installent au lieu-dit La Feuillade, et Dame de Vernols siège en l'église de Vernols à la même époque jusqu'à la Révolution où elle disparait pour ré-apparaitre quelques années plus tard. Elle retente une fugue vers1905, en 1913 elle est en possession d'Henri du Ranquet qui a hérité des terres de la Feuillade. Plus tard, Dame rejoindra les collections du Musée Roger-Quilliot à Clermont Ferrand. Une copie est exposée dans l'église de Vernols.
Dame au joli visage, impénétrable quand même, de la série de Saugues, avec son voile qui dissimule ses cheveux, son pallium, sa tunique aux plis ovales, et l'enfant légèrement de biais.
Home
Tony Morrison 1931
La critique est élogieuse, unanimement ... 'Si vous devez ne lire qu'un livre de la cuvée 2012, lisez celui ci', m'a dit une accorte libraire langeadoise.
La première lecture ne m'a pas enthousiasmée, à la fois trop et pas assez pour moi :
Trop de faits :
une enfance malheureuse, celle d'Ycidra dite Cee, la soeur du narrateur
une guerre en Corée 'Vous ne pouvez pas l'imaginer parce que vous n'y étiez pas'
un racisme exarcerbé celui d'une Amérique ségrégationiste des années 50
un médecin maniaque des utérus en général, et en particulier de celui de Cee qui ne pourra plus enfanter.
le meurtre d'une petite coréenne 'Comment pouvais-je la laisser vivre une fois qu'elle m'avait emmené dans un lieu dont je ne savais pas qu'il était en moi'.
en vrac : une grand-mère méchante, des injections paralysantes, un salaud qui épouse Cee pour la laisser tomber, seule à Atlanta, une Lily couturière dont l'amour pour Frank ne durera qu'un temps, des combats organisés d'hommes
une ville natale en Géorgie 'Lotus' dont Frank Money s'est échappé, où il reviendra pour sauver Cee. Il exorcisera ainsi ses démons, sa violence, Cee trouvera en elle la force de devenir une femme libre.
Pas assez :
d'arrêt sur les personnages, pas assez de lyrisme qui vous prépare à l'action : on subit les faits dans leur violence crue, immédiate, un peu comme quand on écoute les info qui vous annoncent des centaines de morts, lors d'une catastrophe ...
Bien sûr, Toni Morrisson a recherché cet effet, alors à la seconde lecture, je me dis que c'est réussi, il y a une action dramatique qui monte en puissance tout au long du récit avec une première chute qui transforme le héros en salaud et une seconde qui annonce une rédemption possible ...
'Sa vie avait peut être été préservée pour Cee, ce qui n'était que justice puisqu'elle avait été le tout premier objet de ses soins'
J'ai un handicap en fait sur les autres lecteurs, c'est le premier livre de cette auteure que je lis ! on dit que Home contient tous les grands thèmes chers à Toni Morrisson ... Pour une première lecture, un livre si condensé c'était beaucoup !!
Et si le thème essentiel de ce livre était que tout homme peut être un salaud, avec circonstances atténuantes ou pas ? Ce thème là est le plus angoissant, à mon avis.
Et je ne sais pas si j'ai aimé.
Dame de-la-Bonne-Mort
Drôle de nom pour une drôle de Dame. La bonne mort pour nos anciens, c'était soit mourir en héros, pour sa patrie, soit mourir entouré des siens, de préférence âgé, et en tous les cas c'était mourir absout de ses péchés, dans la foi de Dieu. S'abandonner dans les mains de Notre Dame sous sa protection devait être une Bonne Mort... cette explication en vaut une autre !! On ne connaît pas l'histoire de cette Dame de la Bonne Mort.
Elle fut à l'origine Dame polychrome au teint clair semblable aux Vierges du groupe de Moussages comme Dame d'Heume l'église ou celle d'Usson issues sans doute d'un même atelier que l'on situe vers Clermont, mais le relooking des années 1830 l'a rendue noire et dorée, Vierge noire dorée ... dorée comme l'était la Vierge d'or commandée par l'évêque de Clermont vers 946, Vierge d'or qui était une des plus anciennes statues de Vierges en majesté connues en Occident, Vierge dont on n'a plus que l'image tracée vers l'an mil dans un manuscrit,
Vierge d'or qui servit dit on de modèle aux Vierges romanes auvergnates, Sainte Foy de Conques appartient à la même tradition, Vierge d'or enfin qui fut détruite comme bon nombre de ses consoeurs en 1792.
Fut donc remplacée par Notre Dame de la Bonne Mort, d'origine inconnue, qui se cache dans une des chapelles absidiales de la cathédrale de Clermont Ferrand, sombre, la seule qui ne soit pas éclairée !! Les mains de l'enfant ont été refaites plus petites que celles de l'original.
Lucien Gires
Son père était sabotier à Saugues, sa mère qui venait d'une famille de tailleurs de pierre sut cultiver les talents artistiques
de ses enfants, Joseph, Louis et enfin Lucien le dernier né en 1937 à Saugues. Zélina Gires aida souvent son fils, à tirer des affiches, à coudre des vêtements pour les personnages du diorama de Saint Bénilde. Lucien Gires se disait artisan.
Lui qui savait tailler le bois, la pierre, lui qui savait peindre, dessiner, commença à faire des affiches pour les bals, les fêtes votives, son premier vrai travail fut de participer à la réalisation du Diorama St Joseph à Espaly avant l'armée où il apprit la technique de la sérigraphie. Le maire de Saugues lui loua la Tour des Anglais
à charge pour lui de la rénover. Il en fit son atelier.
Il peint les paysages saugains, il peint les anciens métiers. Il peint sur toile, sur jute pour l'église de Saugues, il sculpte des Christs. Il peint des portraits de saugains. Lucien Gires est avant tout un peintre de la mémoire de Saugues et de ses habitants.
En 1989, il s'attaque à son ultime projet :
Le musée de la bête du Gévaudan qui lui demandera 5 ans de démarches diverses avant de commencer à le concrétiser en 1995. Sa fille Blandine lui sera d'une aide précieuse. Le musée ouvrira en 1999.
A l'office du Tourisme de Saugues, cet été ont été exposés une dizaine de ses tableaux. Lucien Gires artiste altiligérien est mort en 2002.
Festival Singulièrement Vôtre Mai 2013
Dame d'USSON
Dites nous belle Dame, avez vous entendu les prières de Marguerite de Valois, lorsqu'exilée dans son château d'USSON, elle venait se ressourcer en votre chapelle où vous lui pardonniez alors, miséricordieuse, ses incartades diverses ?
Vous aussi fûtes exilée, au château de Parentignat par voie d'héritage jusqu'en 1972, puis on vous retrouve en Ardèche où votre propriétaire vous vendra en 2002. Le musée d'Art de Clermont Ferrand vous préemptera.
Vous avez souffert de vos errances,
on vous a repeinte moults fois, et vos traits épaissis, moins beaux, témoignent cependant toujours de votre bienveillance, même si votre regard est lourd de ce que vous avez vu.
Un peu oriental, le pinceau non ?
Une copie réside dans votre ancienne chapelle , en l'église Saint Maurice à Usson.
Dame d'Orcival
Des Dames Romanes, Dame d'Orcival est certainement l'une des plus rayonnantes. Déjà par sa tunique d'argent et de vermeil finement ciselée, puis par son aristocratique fauteuil aux colonnes cannelées, et enfin par la douce et sévère beauté de son visage.
Elle est l'objet d'un culte important le jeudi de l'Ascension pour ne pas porter préjudice à sa voisine Notre Dame du Puy dont la célébration a lieu le 15 Août, jour de l'Assomption de la Vierge.
Son parement en argent sera refait en 1631, ainsi que sa main droite féminisée par sa rondeur. Au XIXème siècle, on retouchera sa main gauche. En 1959 un orfèvre parisien fera une restauration générale, les visages noircis retrouveront leur teint clair d'origine.
Des Dames Romanes, Dame d'Orcival est la plus lointaine, elle n'est pas là pour nous, elle est en représentation, elle n'est plus humaine
mais déesse hiératique. Elle est belle, elle est parée richement, elle n'est pas émouvante, elle n'est pas empathique, elle n'est même pas sympathique, elle n'est pas là pour ça. Elle célèbre la puissance d'un Dieu. Je lui préfère les Dames plus humbles, que nul parement n'enjolive.