Moya à Melun
Melun en Seine et Marne a exposé Patrick Moya à l'Espace St Jean. Déjà rencontré à Cannes en 2011. Né en 1955 il a fait ses études à la villa Arson à Nice. Depuis n'a plus quitté cette ville, on peut le comprendre. Un peu allumé, Moya, un peu narcissique
toujours un peu mystérieux pour moi. Il est d'abord modèle durant 10 ans, il observe, il regarde ceux qui créent son image. On peut imaginer qu'il se les approprie ces images et que petit à petit il les rassemble d'abord toutes en un seul modèle qui le représente caricaturé en 1996. Il s'amuse aussi avec les lettres de son nom, il le revendique avec acharnement ce nom
facile à se souvenir Moya. En 1998 il crée la brebis Dolly, mascotte des Dolly Party des soirées techno du sud.
Il utilise tous les procédés, Moya, sculptures, céramiques, masques, photographies, toiles, produits dérivés et depuis 2007, il s'est créé un monde virtuel Second Life en 3D, un Moya Land de plusieurs îles virtuelles où il existe sous le nom de Janus qui reçoit les visiteurs, sorte de supermoya, élancé, pourvu d'ailes, masqué, il nous emmène sur les lieux de ses expositions où parfois le réel se mêle au virtuel.
Son avatar ou lui même quand il est sur place parle aux visiteurs de l'exposition, c'est très ludique et pratique si l'on ne peut effectuer les déplacements comme en Corée ou au Portugal, lieux de ses dernières expositions. Bien sûr, vous reconnaissez Friedrich et son voyageur contemplant les nuages en 1818.
Allez sur son site et vous aurez une vidéo-démonstration sur son monde. C'est effectivement, novateur, surprenant, cela ne peut se substituer aux musées, mais cela peut être une autre façon de les découvrir. Peut être qu'un jour, Moya introduira un ou 2 musées dans son monde, qui sait ? Il aime aussi peindre en direct devant un public de grandes fresques avec ses personnages favoris.
Mes petites filles ont adoré. Ce monde là leur parle de toute évidence, et moi, cela ne me déplait pas. Il y a indéniablement là de riches possibilités. Mais pourquoi a t'il ainsi limité sa panoplie picturale ?
Allez sur son site, si cela vous plaît, visionnez sa vidéo, cela vous parlera mieux que mon message.
Musée Bourdelle Paris
En 1885 Antoine Bourdelle loue un atelier au 16 impasse du Maine qu'il occupera jusqu'à sa mort. Ce sera lui qui aura l'idée de faire de ce lieu un musée mais il meurt en 1929, son projet non abouti. Ce n'est que 20 ans après que sa veuve Cléopatre, sa fille Rhodia et son gendre Michel Dufet pourront, suite à une donation des terrains et de la collection à la ville de Paris, concrétiser le rêve d'Antoine Bourdelle. Ces 3 personnes proches du sculpteur ont fait preuve d'une tenacité remarquable, consacrant une grande partie de leur vie à mettre en valeur ce qui fut la vie d'Antoine Bourdelle. Il avait cette aptitude à trouver toujours des êtres prêts à tout pour lui. Le musée Bourdelle, musée de la ville de Paris vaut une visite. L'exposition du moment Rhodia Bourdelle récit d'une vie, histoire d'un musée dure jusqu'au 26 Mars 2016. J'ai noté quelques sculptures qui m'ont parlé de la vie de Bourdelle, à travers quelques sources tirées des Mémoires de Cléopatre Bourdelle-Sevastos intitulé Ma vie avec Bourdelle. (Edition des Cendres).
Marie Laprade : Bourdelle réalisa plusieurs peintures et sculptures de cette femme qui fut pour lui un grand amour entre 1892 et 1898, mère du peintre Pierre Laprade et épouse d'un magistrat, elle eut une liaison amoureuse avec Bourdelle, devenue veuve, elle refusa de l'épouser, sa famille trop bourgeoise s'y opposant.
Il rencontra alors sa première épouse Stéphanie Van Parys 1877-1945 peintre dont il avait eu un enfant né en 1901 Pierre Bourdelle sculpteur et décorateur célèbre en Amérique mort en 1966. Ils se marièrent en 1904. En 1903 Cléopatre Sevastos, sculptrice entre comme élève dans son atelier. En 1905 Pénélope a le visage de Stéphanie mais la silhouette de Cléopatre. Bourdelle est de nouveau amoureux.
En 1910 Bourdelle divorce de Stéphanie qui aura un autre fils Claude 1913-2000 d'un jeune peintre Maurice Locquin 1885-1915 mort à la guerre. En 1911 Rhodia fille de Bourdelle et de Cléopatre naît. En 1912, ils se marient à Londres, ils officialiseront à la mairie de Saint Cloud en 1918.
Bourdelle et Maillol se sont connus jeunes, l'un sculptant et l'autre peintre et tapissier. Maillol fréquenta l'atelier de Bourdelle puis se mit lui aussi à sculpter des formes rondes et pleines, tout le contraire de Bourdelle qui préféra des sculptures plus tourmentées ou expressives, tout en commençant à se différencier de Rodin dont il fut l'un de ses patriciens de 1893 à 1908. Ces 3 là se faisaient de l'ombre. Anatole France posa pour Bourdelle, la barbe non peignée, ce qui révélait parait il un côté un peu fuyant de son visage que France corrigait en peignant sa barbe, à moins qu'en dormant sa barbe ne prit un mauvais pli.(sources Mémoires de Cléopatre) Bourdelle aimait ces visages asymétriques.
Bourdelle fréquentait la haute société, il aimait la compagnie; bien sûr, dans son art, il préférait la solitude, relative, car aidé de Cléopatre (vouée à lui) et de ses patriciens.
Cette tête d'Apollon dont la première version date de 1900 lui servit de modèle pour ses Forces. Cette sculpture était essentielle pour lui. Elle le différenciait définitivement de Rodin.
Auguste Perret construisit le théâtre des Champs Elysées, Bourdelle en sculpta les hauts-reliefs en marbre et peignit des fresques à l'intérieur. Bourdelle admirait Beethoven, il trouvait qu'ils avaient quelque chose en commun, il le sculpta en 1887, il en fera plus de 80 variations à partir de la même matrice de 1888 à 1929.
Une grande tâche sera le Monument aux combattants et défenseurs du Tarn et Garonne en 1897 pour la ville de Montauban. Il sera inauguré en 1902.
Bourdelle choque par ses visages hurlants de douleur face à une France dédaigneuse de ses morts
1917 Statues de Madeleine Charnaux 1902-1943 aviatrice française qui battit le record féminin d'altitude en 1934.
Bourdelle se fait plaisir, Bourdelle chante la beauté des femmes, y compris la sienne sous les traits d'une vierge à l'offrande qui se trouve être Rhodia dans les bras de Cléopatre.
Bourdelle expose dans le monde entier, Bourdelle est célèbre.
Une petite dernière, un drôle d'Henri marquis de Bideran, que Bourdelle trouvait beau comme un dieu; on ne voit pas la masse informe dans son cou, mais sachez que c'est la laideur de la vieillesse qui attend tranquillement son heure. On peut imaginer que c'est une version sculptée et masculine du poème de Raymond Queneau chanté par Gréco 'Si tu t'imagines, Fillette, Fillette' ... On connait la réponse de Marquise à Corneille imaginée par Tristan Bernard et reprise par Brassens :
Peut être que je serai vieille
Répond Marquise et cependant
J'ai 26 ans mon vieux Corneille
Et je t'emmerde en attendant.
On ne connait pas la réponse du Marquis à Bourdelle !
Château de Bains
Jean Burel tanneur du Puy en Vélay né vers 1540 et mort en 1603 fut un des chroniqueurs de son époque, il réalisa un croquis à la plume en 1580 du château de Bains en Haute Loire avant sa destruction (sources Bibliothèque municipale du Puy en Vélay Mémoires de Jean Burel). Ce château est connu dès 1227 avec Pons de Bains qui reconnaît la suzeraineté de l'évèque du Puy. Pons de Bains est alors précepteur du Temple de Saint Barthélémy du Puy. il appartient à une famille de chevaliers dont une branche est établie à Bains, les De Saunier. Hector du lac de la Tour d'Aurec cite dans son Histoire du département de la Haute Loire un Pierre de Chambefort futur seigneur de Bains qui loge en sa maison du Puy le roi Saint Louis en 1254. En 1258 vente par Héracle de Montlaur le jeune de la seigneurie de bains à Pierre Chambefort du Puy. En 1413 les De la Tour Choisinet ajoutent Bains à leurs possessions. Cette famille de la Tour est alliée aux de la Tour Saint Vidal, aux Talode et aux Du Saunier, toujours par le lien des mariages. En 1548 Louis I de la Tour rend hommage à Jean de Vesc seigneur de Grimaud et Florie de Montlaur pour sa tour et maison forte de Bains. En 1580 Louis, Antoine et Pons de la Tour de Bains et le seigneur de Talode se vengent fort bassement du juge Bertrand en violant son épouse, manifestant ainsi assez perversement leur désaccord envers l'emprisonnement du seigneur de Truchet (un de leurs parents) décidé par le dit juge. La dame en mourut quelques temps après, le juge lui se remaria mais le château de Bains dessiné par Burel fut arasé. Il est extrêmement difficile comme d'habitude de suivre précisément là encore l'historique familial de ces châteaux. Seuls quelques actes notariés ou faits marquants sont répertoriés.
Reconstruit sous une forme plus simple il passa ensuite à la famille de Monteyremard en 1648, Gaspard de Monteyrémard est cité seigneur de Bains et 4ème consul du Puy, il possède également un hôtel au Puy. En 1692 vente du château à Antoine de Bellidentis de Landes, famille qui gardera le château jusqu'à la révolution. Il passe ensuite aux Matussières puis aux Miramon-Pesteils qui le vendent en 1920.
Sources Châteaux de Haute-Loire édition watel
Histoire du Vélay jusqu'à la fin du règne de Louis XV de J-A-M Arnaud 1816
Le Devès Gilbert Castanet