Jeanne Vetter née Crouazel dite m'an Jeanne
Serions nous capables, tous, d'être peintres du dimanche, de cet art que l'on dit brut, naïf, singulier, outsider ou marginal ...Les enfants le sont tous peintres, certains déjà plus talentueux dans le dessin que d'autres, mais souvent tous créatifs. Et puis en acquérant un savoir stéréotypé, bien défini d'une Education Nationale où l'on a plus tendance à remplir les têtes qu'à les rendre bien faites, on perd peu à peu ces spontanéités de l'enfance où fusaient des dons naissants, incompatibles avec l'entonnoir réducteur d'une éducation identique pour tous, dons qui disparaissent et qui peuvent ressurgir par hasard un jour.
Ainsi, Jeanne Vetter, née Crouazel ( 1902-1975) que la vie n'avait pas gâtée, Assistance Publique en guise de mère, scolarité réduite à la plus simple expression, vie pauvre et laborieuse, et pourtant un fils, Jean Louis, qui choisira de s'extraire de cette morosité, dans la musique, puis dans la sculpture, un fils qui amènera, par hasard ou pas, Jeanne à retrouver des gestes perdus de l'enfance, des pastels, une feuille, et un premier dessin.
Jeanne réapprendra à colorier.
Jeanne réapprendra à diversifier les formes, à introduire des dessins qui seront le reflet de ses journées.
Jeanne se dessinera, elle, son fils toujours représenté par un coq.
Fernand Rolland un poète-sculpteur-peintre qui fonde avec Jean Louis un Centre d'Art Contemporain dans une partie du château du Tremblay.
Une Vierge en Majesté qui mérite
sa place au milieu des Dames Romanes
Et puis, un dernier dessin, un geste de la main et puis s'en va
Jeanne, le corps usé, le coeur en paix, mourra, au ciel s'en ira.
Vite, des feutres, des pastels, des pinceaux. C'est possible non ?
C'est comme tout, Il faut encore le vouloir !