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Mémoire virtuelle d'une ide
30 décembre 2012

A ce soir - Laure Adler

Laure Adler

Laure Adler écrit un livre sur la fin de vie de son fils Rémi mort au cours de sa première année.

17 ans après, elle souhaite l'évoquer dans un livre qui se lit aisément, à la belle écriture sans sensibilité larmoyante. Des mots qui expriment la douleur profonde, celle qui égare, celle où les larmes sont dépassées, celle où l'on s'enferme comme un insecte sous une lampe ou sous un verre, qui cherche inutilement à sortir de cet emprisonnement de douleur, se heurtant, devenu fou, aux parois. 

Laure Adler redonne vie à ce fils, le concrétise sous forme de livre. Elle y soigne sa douleur, sa culpabilité d'avoir vécu après. On n'oublie jamais la mort d'un enfant, on s'habitue à la douleur.

La vie n'est plus la même après un tel déchirement. La mort rôde autour de vous toujours et 'a vite fait de vous murmurer à sa façon, en A ce soir qui résonne comme une menace'. extrait

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29 décembre 2012

Mes héros

Mes Héros

Film  d'Eric Besnard avec Josiane Balasko, Gérard Jugnot et Clovis Cornillac. Petit film gentillet, un peu planplan, un peu gnangnan, un peu concon où l'on prend un peu de plaisir avec les comédiens, on se moque de l'histoire, on sait d'avance sans rien connaître du film qu'elle sera sans surprise, agréable à regarder, mais oubliable illico presto .. le décor est style nain de jardin, un peu kitsch donc, un peu vieillot, les personnages bougons avec un coeur gros comme ça, les flics un peu cons mais au final humains; aller voir ce film c'est comme aller voir de vieux cousins qui vous offrent une boisson sirupeuse à souhait, c'est comme retrouver avec plaisir de vieux souvenirs rangés dans une malle poussiéreuse d'un improbable grenier, c'est comme parfois, souvent, rarement, votre vie ou la mienne en somme. Et à part ça ? rien d'autre mais un sirop fraise ou un charmant souvenir, c'est pas si mal ... parfois, souvent, rarement.  

C'est rare un film que l'on n'oublie pas, non ?

26 décembre 2012

Main dans la main

Main dans la main

Beaucoup de mythique dans le troisième film de Valérie Donzelli, le lieu principal du film : l'opéra Garnier et sa chantilly de petits rats, la madeleine de Commercy où Jérémy Elkaïm  habite et travaille dans une miroiterie, la voix off du film qui rappelle la voix monocorde de Truffaut, les paysages pris en travelling version 70 filmée en super 8, et le corps nu sublime de Valérie Lemercier qui se drape dans un long rideau et défile ainsi dans les rues à la manière de la non moins sublime Charlize Théron qui s'adore en Dior. L'histoire est celle d'un amour, pas franchement coup de foudre, plutôt coup du sort insupportable au début pour Joachim et Valérie soumis malgré eux à une synchronisation de leurs gestes ... Leurs différences multiples finiront pas trouver un accord; J'ai adhéré à ce joli film, qui a des longueurs pour rêver un peu, des réparties pertinentes et amusantes sur le couple, l'amour, la solitude.  Valérie Donzelli est la soeur de Jérémy Elkaim. A noter Béatrice de Staël savoureuse.

24 décembre 2012

Zaha Hadid

Zaha Hadid - table Liquid Glacial

22 décembre 2012

Le gros la vache et le mainate

Le gros la vache et le mainate

Alors, là il y en a des mots grossiers à la pelle, des scènes vulgaires qui décapent, qui font rire car le texte corrosif supporte la dite vulgarité, la transcende même. Cette pièce-opérette est un défoulement jubilatoire pour les artistes qui assurent, pour les spectateurs qui libérés de tout assujettissement s'exclaffent et se moquent ainsi de leurs humaines destinées. Car il s'agit aussi de cela dans cette audacieuse farce complètement déjantée, arriver à se moquer de sujets graves, comme la mort, la vieillesse, le droit à la différence, la société devenue un peu grotesque, avec un sens du burlesque que j'ai pour ma part rarement vu.  J'ai adoré, jubilé, je me suis éclatée, et cela fait un bien fou.

Les comédiens sont performants, excellents. Une mention spéciale à  Jean Paul Muel. La pièce est écrite par Pierre Guillois, le metteur en scène est Bernard Ménez. 

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21 décembre 2012

Une semaine de vacances - Christine Angot

une semaine de vacances

Sulfureuse et subtile Christine Angot qui choisit de faire de son histoire un livre que l'on peut qualifier d'érotico-pornographique, et ce n'est pas, les 'c'est bon papa' qui vont apporter au texte à première vue une autre dimension. A la seconde approche, Je crois par contre que ce roman est un espoir pour tous ceux qui subissent l'inceste qui ravage leur jeune vie, Christine Angot démontre par ce livre dont la précision clinique évoque celle de Sade, version très édulcorée de Sade d'ailleurs, donc elle démontre que l'on peut se remettre d'un tel traumatisme, je n'ai pas dit guérir, car on en porte toujours la blessure, mais on peut le sublimer; ce qu'elle arrive à faire avec un parti pris certain pour l'ambiguité qu'elle provoque par le pouvoir érotisant de ce texte chez le lecteur, histoire de le mettre mal à l'aise. Et c'est en cela qu'elle est sulfureuse Christine Angot, pas sur les termes employés, ni sur les images crues ainsi dévoilées. Elle joue sur les 2 tableaux, exciter sexuellement le lecteur, mais en même temps lui rappeler sans cesse qu'il s'agit d'un inceste, et donc chercher à le mettre en situation de père incestueux si d'aventure il est émoustillé, ce qui va forcément l'indisposer à des degrés divers. Belle écriture, sans doute, avec un pouvoir particulier donné aux mots, pas de mots grossiers, uniquement les mots communs que notre société pudibonde a écarté de la conversation ordinaire, leur donnant ainsi une connotation soit érotique jusqu'à la pornographie, soit pseudo médicale. Christine Angot les remet à leur place, ces mots là, et nous laisse libres de les interpréter à notre façon; cela peut déranger.

   

18 décembre 2012

Hokusai 1760-1849

Un autre nom est associé à Hiroshige, associé donc aux impressionnistes, alors je suis allée vers lui, au musée Guimet qui présente un tout petit échantillon de son immense production. Mais cela se déguste petitement, cela s'apprivoise petit à petit, l'estampe japonaise !

C'est un monde inconnu de moi, une culture mystérieuse, un voyage spirituel à faire, plusieurs rencontres à faire, à mon gré, à mon rythme, quand je veux, quand je peux. Hokusai né en 1760 est un enfant d'origine inconnue, adopté. Il acquit une culture en travaillant comme commis dans une bibliothèque, entra en apprentissage à 14 ans chez un graveur sur bois : une vie vouée à l'art où il devint l'un des principaux représentants de l'ukiyo-e dont il arriva à s'échapper, pourtant, un ukiyo-e à sa façon. Peintures, dessins, estampes, livres illustrés constitue une oeuvre gigantesque incalculable. Ses thèmes préférés seront le mont Fuji, la mer, les personnages et les plantes. Ses visages sont particulièrement expressifs pour l'époque, ses femmes souples et gracieuses. L'influence occidentale se manifestera par l'usage de la perspective, les effets de clair-obscur, les ombres. 

Le musée Guimet présente actuellement 40 des peintures, estampes, dessins d'Hokusai. 

Hokusai 1830 Guerrier détail

A l'encre de chine, veille un guerrier sur son cheval cabré, matez donc le visage au regard acéré et mystérieux (si, si)du guerrier, des yeux de faune.

La vague,  des 36  vues du mont Fuji.

Kajikazawa dans la province de Kai- Hokusai

La grande vague 1830-32 Hokusai

Hokusai 1833-1834

En réalité des mille vues, Hokusai n'en réalisa que dix, chacune mettant en scène la vie des pêcheurs.

Démon de la jalousie riant 1831 Hokusai

Spectre d'Oiwa 1831 Hokusai

Issus de la série Cent Histoires de fantômes,  2 aimables spectres.

Hokusai musée Guimet

De celui là, je ne me souviens plus du titre, une histoire de filles qui dansent pour les garçons, je crois, peut être ! mais j'aime le raffinement du trait des visages, vêtements ....

Hokusai peindra jusqu'à la fin de sa vie, il meurt en 1849.  

Hokusai Autoportrait à l'âge de 83 ans 1842

 

15 décembre 2012

Arts

C'est un monde où je n'entrerai que comme spectatrice, voyeuse, mateuse, fouineuse, un formidable voyage à faire, spirituel le voyage, dans le temps, dans l'Histoire, dans le monde, une aventure plus intellectuelle que physique, celle au fond que je préfère, de celles qui nous ouvrent un peu plus les yeux, de celles qui nous apprennent toujours quelque chose et notamment que l'on ne sait jamais grand chose. Et ce voyage par l'Histoire de l'art, par le goût de lire, me fascine. Voilà pourquoi j'aime les Arts, quels qu'ils soient, une façon comme une autre d'appréhender une part des autres. Vaste entreprise infinie dont je ne verrai jamais le bout, et cette perspective m'enchante.

14 décembre 2012

La Blessure la vraie François Bégaudeau

La Blessure la vraie

François Bégaudeau né en 1971, critique littéraire et de cinéma, romancier

Livre de souvenirs d'un adolescent qu'on appelle le Nantais, âgé de 15 ans au physique moyen; pour situer dans le temps, cela se situe au temps de la famille Barbapapa, série qui fut créée en 1974. L'époque est le règne de la Renault 18 voiture familiale moyenne, les boissons favorites sont le monaco, ou le demi panaché qui est un compromis à moitié satisfaisant pour un chico de 15 ans : 'La demi-teinte plutôt que le ridicule de la pleine assurance, c'est un autre choix perdant et c'est aussi le mien' Voilà, le ton est donné. Le Nantais est un demi perdant, pour tout. Il est aussi puceau. L'été 1986 sera la fin de cet état ou ne sera pas. Mais voilà 'Pas envie de dire oui, pas le courage de dire non'. Le Nantais est plutôt intellectuel, le beau gosse, car oui ya un beau gosse, Joe qui n'est pas très futé, pas, pas rien du tout d'ailleurs, pas délicat, pas raffiné, pas sentimental, juste baiseur à fond de petites nanas, pas d'état d'âme, juste 'tranquille serein cool.' Le Nantais est communiste tendance léniniste. Des filles, il pense que la catégorie assez fournie se situe autour d'un 9 sur 20, et sa question est de savoir si à 9 sur 20 elle sont baisables ou pas. Lui s'estime entre 9 et 12 sur 20, quoique avec un bouton, il penche plutôt vers le 9. Oui, il n'est pas qu'intellectuel pur le Nantais, il est un peu obnubilé par ses hormones, Et puis voilà t'y pas que surgit hors de la nuit une brune de Jupiter, une brune qui court vers l'aventure au galop (merde, j'écris comme Bégaudeau !), une brune qui pourrait devenir son amoureuse, oui amoureuse pas que baisée, amoureuse à baiser. Mais voilà t'y pas toujours, que la Céline de l'an dernier s'annonce, et voilà notre Nantais avec 2 brunes, 2 brunes à baiser. L'histoire se complique, d'autres brunettes sont là émoustillant les sens du Nantais puceau, brouillant les voies impénétrables (elles aussi) du destin. Notre Nantais a donc de cet été 86, une blessure d'amour, propre ou pas, mais une blessure dont il ne se remettra pas, 'une entorse incurable au bonheur'. Espérons qu'en nous la narrant, notre Nantais s'en portera mieux ! Parce que bon, il fait un peu schmir le Nantais, à se ressasser son problème  d'baisera, baisera pas. M'est avis que La mère Baquet, elle, doit avoir un autre avis sur la question.

C'est pourtant écrit, d'une écriture assez rigolote qui me plaît, qui se joue des mots et des expressions-clichés. Mais l'intrigue est un peu mince, un peu lassante à la longue. Dommage ! 

12 décembre 2012

Yue Minjun

yue Minjun 2012

Peintre né en 1962 en Chine, a d'abord dû travailler pour une entreprise de pétrole, à 23 ans en 1985, il va étudier l'art à l'école normale de Heibei, puis s'installe dans un village d'artistes marginaux et contestataires près de Pékin. Il fait partie du courant dit réalisme cynique, courant en opposition à la peinture propagande du pouvoir politique, qui, après les évènements du printemps de 1989 de la place de Tiananmen qui engendrèrent un nombre important de victimes, figea le processus de libéralisation entamé dans les années précédentes. Yue Minjun choisit alors de mettre le rire en avant, démesuré, exagéré, outrancier, monstrueux, caricatural. Il dit exprimer ainsi le tragique et le douloureux par l'intermédiaire du rire qui devient rictus, grimace, masque.     

Un des tableaux les plus connus de Minjun, un qui a établi un record de vente pour un artiste chinois 

Manet

 

Goya

 

Picasso

Exécution

 Exécution est sans doute célèbre car il fait référence à ceux de Goya (1808), de Manet (1867), de Picasso (1951), revu, corrigé à la manière universelle en somme de Yue Minjun un seul visage pour n'importe quelle exécution, un seul visage qui associe les bourreaux aux victimes, un humain contre un autre humain, vous, moi, lui ...  ses tableaux de cette époque (90-2000) représentent toujours un rapport de force, l'humanité contre les armes, contre la dictature politique qui muselle la pensée.     

 

Yue Minjun peint dans un style comique des situations tragiques, douloureuses. Cela provoque au début le rire des spectateurs, mais si le regard persiste, on ne voit plus que le tragique qui s'impose.  Quand il était enfant, faire la queue, porter les mêmes habits que les autres, participer aux activités collectives lui était normal, en grandissant il s'est rendu compte que cette forme d'esclavage imposée par le régimeEverybody Connect to Everybody était

insupportable à vivre, et c'est ce qu'il choisit de montrer en peignant ses tableaux qui sont une accumulation de ce qu'il a vécu. 

 

Sky d'Yue -Minjun 1997

 Une évolution, le rire laisse place à un monsieur tout le monde qui rit encore, mais

Yue Minjun

prend un peu de liberté.

Une période où Minjun peint des labyrinthes vers 2007/2008,

mao xinglan

 qui posent une question : Le peuple chinois arrivera t'il à s'extirper de sa propre culture ?

      

 Et puis, une période de tourment pour le peintre, alors il a peint une feuille, l'a froissée puis redéployée, MinRe-Portrait 2012 Yue Minjunjun exprime par son art le ressenti de son tourment, le disloque et s'en débarrasse ainsi, sinon il serait devenu une souffrance,

 

 

  

cet autre tableau qui rappelle un peu Bacon, est une autre manière de s'échapper, de cet art cynique peut être, qui risque de l'enfermer ... alors il recherche d'autres possibilités ... 

Le rire s'est peut être éclaté ....yue 4 à voir à la Fondation Cartier

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