Le MoMa à Paris
A défaut donc d'aller à New York, on a pu avoir une pâle idée de ce que ce musée newyorkais possède. La fondation Vuitton en fut l'écrin jusqu'au 5 Mars dernier. Des peintres, comme Picasso, Matisse, Cezanne, Picabia, Magritte, je n'en mentionnerai aucun, traitant ces sujets assez souvent au gré de mes balades muséales nombreuses, je vais plutôt évoquer ceux qui me sont inconnus. Max Beckmann 1884-1950 peintre allemand associé au mouvement 'Neue Sachlichkeit' en français 'Nouvelle objectivité'(1918-1933), mouvement qui suit celui de l'expressionnisme (1900-1925), c'est dire qu'il n'a rien de serein et d'optimiste, faut dire que l'époque fort cruelle ne s'y prête pas non plus, l'un des plus connus du dit mouvement étant Otto Dix 1891-1969). Le passé d'infirmier de Max Beckmann durant la première guerre mondiale ne lui a rien épargné des atrocités de la guerre, loin de se limiter à ne dépeindre que la douleur et la mort, il dit préférer, les années qui suivent cette guerre, trouver les traces de beauté qui résident dans la souffrance qui amène l'homme à résister et à supporter son destin. A partir de 1930, il abandonne l'utopie d'un monde où l'homme arrive à vaincre toujours du mal et il lui refuse le pouvoir de diriger sa destinée.
L'oeuvre présentée est un triptyque 'Le Départ' peint de 1932 à 1935, le peintre fait réference dans les deux panneaux latéraux au climat de violence extrême dans son pays lié à l'ascencion du nazisme et d'Hitler qui sera nommé chancelier en 1933, le panneau central lui représente l'avenir possible avec un nouveau départ. Le premier panneau montre donc un bourreau, homme ordinaire, qui torture un autre homme, en attendant de violer une femme, reflet exact de toute guerre en somme, mais Beckmann dénonce aussi la passivité du peuple allemand face au nazisme. Dans le panneau du milieu qui correspond à l'exil du peintre, un enfant roi peut à nouveau croire en l'avenir sous la protection de ses parents, mais dans le dernier panneau cet exil prometteur est un leurre où l'exilé a perdu dans ce pays qui n'est pas le sien toute possibilité de liberté. Pour se changer les idées passons à Willem de Kooning 1904-1997
peintre néerlandais naturalisé américain avec son' Woman I', bien qu'il refuse toute tentative d'être catalogué, il est rattaché à l'expressionnisme abstrait.
Un Jackson Pollock 1912-1956 avant la technique du dripping avec La Louve peinte en 1943
Les boîtes de soupes Campbell de Wandy Wahrol 1928-1987 peintes manuellement et pour finir un Jasper Johns 1930
à l'origine du Pop Art extremement ludique et personnel dans ses oeuvres. Ah et puis une artiste originale que j'aime bien déjà citée plusieurs fois dans mon blog Yayoi Kusama 1929
qui prouve une fois de plus son humour un peu caustique qui m'amuse beaucoup, ici un fauteuil où prolifèrent en pagaille des phallus, représentation d'un monde où le machisme a encore de beaux jours devant lui.