Cet été, dans ma campagne montagneuse, j'ai donné dans la lecture animaliste, après les thons de Sabina Berman, la truie de Marie Darrieussecq, animal renommé pour sa saleté, mais pas que, et qui métaphoriquement tient une grande place dans le coeur de l'humanité : un homme peu raffiné est vite traité de sale porc, pour une femme on optera pour une sale truie, par contre quand il s'agira de définir le côté salace, sexe confondu, on parlera de vieux cochon, ou de grosse cochonne ... Vous noterez au passage que les adjectifs donnés à l'animal renforcent surtout le caractère de l'humain que l'on veut ainsi déprécier ou insulter, car un vieux cochon si il n'est qu'animal, n'est qu'un animal vieilli, de même qu'une grosse cochonne n'est qu'une truie grasse, par contre associé à l'humain le vieux cochon est un homme lubrique, quant à la grosse cochonne, c'est une nymphomane, une femme qui aime la baise plus que la bienséance ne le tolère ...et la bienséance est par essence intolérante. Bref c'est l'humain qui apporte à l'animal les défauts humains et pas le contraire ... Alors, c'est donc l'histoire d'une femme, grosse cochonne qui peu à peu se transforme en truie qui comme chacun sait a tous les défauts du monde y compris celui de tuer sa propre mère, une truie matricide donc, mais sentimentale puisqu'amoureuse d'un magnifique loup garrou ... Dommage pour la suite du roman, la truie est stérile, faute d'avortements en série, alors pas de métis loup garou-truie en vue pour la suite des aventures. Notre petite truie, oui notez l'adjectif qui prend là une connotation bien humaine d'affection ... car on s'y attache à cette femme cochonne qui pourrait être vous, qui pourrait être moi, les humains apportent le mal, la pourriture, la mort ... les animaux eux ne sont que pauvres animaux sans autre défense que celles que la nature a bien voulu leur donner, et chez le cochon, si tout est bon, question défense, il est plutôt mal pourvu !!
Bon, c'est rigolo, ce roman à tous les points de vue, et très bien écrit pour une truie, il y a bien sûr côté humain, plein de moralités à tirer ... à vous de choisir la vôtre: côté truie ? on ne sait pas trop : Rien n'est meilleur que la terre chaude autour de soi quand on s'éveille le matin, l'odeur de son propre corps mélangée à l'odeur de l'humus .... extrait. Oui, vous avez raison, il y a encore de l'humain chez cette truie là !
En tout homme il y a un cochon qui sommeille dit-on, c'est ça qui est dérangeant dans ce roman, il peut éveiller le côté bestial de l'humain, (point de vue d'ailleurs strictement humain !!! on n'en sort pas). Il faudrait interviewer une truie, une vraie, bon j'en parlerai à ... mon cheval, il en connait peut être.
Salut les bêtes.