Niki
Cimetière de Montparnasse
Rencontre avec un drôle d'oiseau,
avec des pattes à la Tinguely,
et une tête et des ailes à la Saint Phalle
pour un ami Jean Jacques en 1998.
Chat, sur son séant, bien à l'aise, sur la tombe de Ricardo Menon, assistant de Niki. 1952-1989
Sculpture'Elles
Voudrais pas polémiquer sur un sujet particulièrement sensible en ce moment, mais quand même, dire qu'il aura fallu des batailles, des années pour passer du terme sculpteurs femmes à sculptrices ... un peu de temps perdu non ?
Cela laisse songeuses hein les nanas ? Ya du boulot encore ...
Bref, petite exposition de sculptrices qui s'étend du 18ème siècle à notre époque ...Pas trop d'explications mais après tout, le but est surtout de vous inciter à aller plus loin si cela vous chante ..
Musée des Années 30 à Boulogne Billancourt
En vrac, Sarah Bernhardt, tragédienne qui s'essaya à la sculpture. Elle dormait bien dans son cercueil, alors pourquoi pas cette petite vanité ... très Sarah !
Camille Claudel qui le paya terriblement ... Son implorante évoque son destin tragique 1864-1943
Bronze : L'implorante
Et pourtant, elle s'est un temps abandonnée la belle Camille, mais elle était juste un peu trop pour Rodin, juste un peu trop pour son frère, juste un peu trop pour l'époque !
ORLAN, qui ose, provoque et ne laisse pas indifférent. Née en 1947.
A gauche étude documentaire en marbre sur le baroque et le drapé, buste d'ORLAN en Sainte ORLAN 1978
A droite Self Hybridation pré-colombienne 1998
Malicieuse Louise Bourgeois 1911-2010
avec ses créatures chimériques
biscuit de Sèvres 1996 considéré comme un autoportrait, mi-animal, mi-déesse, mi-homme mi-femme, cette créature hermaphrodite fut éditée aussi en marbre rose, cire rouge, caoutchouc rose, mauve et bleu.
Louise a ainsi exorcisé sa mère, 'She-Fox', étêtée, châtiment de Louise qui ne pouvait accepter ce qu'elle considérait comme une faiblesse quant à sa clémence envers l'époux adultère, et pire encore cette mère supportait la maîtresse sous son toit, cette mère là n'avait pas de cerveau et méritait bien la décapitation. Quatre seins pour un seul phallus, c'est trop, non ? aux yeux d'un enfant, certainement.
Sometimes I am totally concerned with female shapes
- clusters of breasts like clouds -
but often I merge the imagery - phallic breasts,
male and female, active and passive.
Louise Bourgeois - Nature Study, 1984/2001
Tout un programme, donc ..... sein, sexe, actif, passif ... sacrée Louise qui sut exorciser ses chagrins sans jamais se départir de son humour
L'obsessionnelle de couleurs Niki de Saint Phalle, ce n'est pas ce que je préfère d'elle, mais Niki, j'adhère toujours, quand même.
La découverte de :
Yayoi Kusama 1929 avec les Tulipes de Shangri-La, reproduction d'une sculpture à Lille.
Celle de Roberta Gonzàles 1909 1976 qui réalise une sculpture en fer à partir de plaques de fer soudées
Maternité 1940
Claude Lalanne 1925, qui nous montre une 'Caroline' 1969 faite de cuivre, de cire, de polyuréthane, avec soudure en laiton
Laurence Drocourt 1963 et Aurélie Foutel 1967
Laocoon XYX 2005 (grillage de fil de fer et moteur)
On est loin du compte, 77 sculptrices exposées .... mais c'est une mise en bouche pour aller plus loin si on le désire ...
Et on ira plus loin forcément ....
Berthe Morisot
Fascinante cette femme.
Elle sert de modèle au sculpteur Aimé Millet ami de la famille Morisot.
Elle offre au passant qui ne la remarque pas au 14 quai de la Mégisserie son beau visage de profil.
Bien sûr on y reviendra.
Odilon Redon
Sacré Odilon (1840-1916) excellent dessinateur, partagé entre le rêve et sa réalité souvent endeuillée, se passionnant pour les sciences grâce à la rencontre avec Armand Claveau (botaniste) en 1857, il a alors 17 ans, pour la littérature grâce à sa rencontre avec Joris-Karl Huysmans écrivain et critique d'art en 1882, il a alors 42 ans. Il publie des albums où il interprète à sa façon les textes d'Edgard Poe, de Gustave Flaubert, de Baudelaire. Il ne met pas en image les textes choisis mais en tire inspiration et prétexte pour dessiner des noirs fantastiques où satyres, chimères, sirènes, têtes coupées, yeux volants, sphères lui permettent de se libérer de ses rêves les plus romantiquement symbolistes. Monet est né la même année que lui, et Gauguin est né 8 ans plus tard.
Fusains qu'il nommera ses noirs, pastels, peintures ... Redon donne aussi avec un certain bonheur dans la décoration avec des fresques décoratives pour le château de Sermizelles et la bibliothèque de l'abbaye de Fontfroide. A cette période de sa vie, vers 1900 il semble laisser ses nombreux deuils derrière lui, s'ouvre à la vie et laisse éclater les couleurs. Il excelle dans le jaune et dans le bleu. Ses relations se nomment Gauguin, Denis, Bonnard, Vuillard, Signac ...
Il y a du nabi en vous monsieur Redon, et vous japonisez un moment en leur compagnie.
Il y a du symboliste en vous monsieur Redon, vous qui avez de l'imagination à revendre, vous qui êtes précis dans vos dessins, et quand vous mettrez un peu de couleur dans vos noirs, il y aura une sensualité suave qui s'en dégagera. Vous vous arrêterez à temps,
juste avant que cela ne devienne un petit peu trop ...
Il y a du fauve en vous, aussi, il y a du Turner parfois, il y a une ébauche d'abstraction, il y aussi et curieusement quelque chose parfois qui ressemble à du naïf ....
Il y a beaucoup de monde en vous monsieur Redon .... mais il y a ce je ne sais quoi qui fait que l'on reconnaît votre facture en dépit de toutes les influences qu'aucun peintre ne peut éviter.
J'ai pris grand plaisir à me promener dans votre oeuvre monsieur Redon. Vos couleurs tour à tour douces, éclatantes m'ont procurée émotion d'autant plus surprenante que je ne m'y attendais pas.
Bonnard
Bonnard achète en 1912 la Roulotte à Vernonnet, à 5 km de Giverny. Il a 45 ans. Il fréquente Monet qui en est à ses Nymphéas et qui conjugue le vert à tous les tons. Le vert seul ne va pas à Bonnard, et il le sait. Lui qui goûte déjà au midi ne peut s'empêcher de colorer de jaune, de rouge, de bleu, et c'est tant mieux. Les tons froids ne lui réussissent pas. Ce n'est pas un émotionnel, seules ses couleurs le sont. Il ne s'autorisera jamais à se lâcher cet homme, ses peintures lui procureront la liberté. Libre de quitter les Nabis, libre de se libérer de Monet à qui il doit cependant beaucoup, libre de se perdre dans la couleur avec un débordement dans un certain cadre, quand même.
Mais en attendant, il se cherche le Bonnard :
D'abord façon Monet ...1913
Puis façon Barbizonnade ... 1908
Et rare chez Bonnard, à part ses autoportraits, un portrait au regard si particulier, si vivant et pourtant si lointain déjà en partance ou revenu de l'au delà comme on voudra ... 1920.
Voilà qui me plaît sacrément. L'émotion, celle qui vient de l'âme, la seule qui existe pour moi, est là.
A plus monsieur Bonnard ...