Monsieur Calvin
et moi, on s'était rencontré déjà, il y a longtemps, du temps où j'avais déjà du temps, avec un livre offert en 1967 'Histoire du Protestantisme Français' de Raoul Stephan ... et puis plus rien entre lui et moi, plus le temps, jusqu'à cette entrevue en Suisse, à Genève, au musée international de la Réforme. Avec le temps d'ailleurs, ce sacré temps, je vous avais confondu avec monsieur Luther, plus jovial que vous, du moins dans l'apparence physique, imberbe, il parait d'ailleurs que pour définir Genève dans la langue des signes, on se frotte le menton entre le pouce et les doigts, preuve que votre barbe a marqué vos adeptes, plus que moi, adepte de rien, mais uniquement animée par la curiosité ... Musée fort agréablement conçu, ludique et esthétique, où l'on entend un Rousseau dans la salle à manger, une charmante Directrice pour agrémenter le tout ... on y rencontre donc un Martin Luther
1483-1546 peint par Lucas Cranach le vieux 1472-1553, un Jean Calvin 1509-1564 d'un peintre du xvi siècle. Pour Luther, La Bible est seule autorité, au dessus des traditions de l'Eglise et des hommes d'église.
La Réforme est en marche, en 1517, il rédige ses 95 thèses qui dénoncent entre autres la vente publique des indulgences, cette Réforme va engendrer outre la réprobation du pouvoir religieux, une réaction violente du pouvoir royal qui va déclencher une contre-Réforme terrible qui se manifestera en France notamment par le massacre de la Saint-Barthélémy le 24 Août 1572, la dernière lettre de l'amiral de Coligny à son épouse. L'édit de Nantes qui, signé en 1598 par Henri IV mettra un terme aux guerres des religions et donnera aux protestants la liberté de culte, sera révoqué en 1685 par l'édit de Fontainebleau signé par Louis XIV provoquant un exil des Réformés vers l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne ou plus difficilement la Suisse réticente à les accueillir, mais ces réformés là créeront des dynasties de banquiers, horlogers, orfèvres, et pour ceux qui résistent les galères pour les hommes, la prison pour les femmes ... Bon, catholiques, protestants se massacrèrent au nom d'une foi ... où les humains ont un peu oublié les règles de la Bible chacun à leur tour, selon leurs arrangements avec un Dieu si humain qu'il se prête à tout, au pire, le plus souvent. L'histoire ne s'arrête pas là, bien sûr et est plus complexe ... mais moi pour cette fois ci, je stoppe là ... si je retourne, un jour, à Genève, je complèterai cette visite. Et encore déguster les petits calvins, et encore écouter Dame Isabelle la protestante ....
A suivre peut être .... à l'Automne une exposition temporaire "Enfer ou paradis" : la satire en images (XVI-XVIII)