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Mémoire virtuelle d'une ide
femme
28 mai 2012

Louise Delorme peintre Haute-Loire

A l'Hôtel-Dieu du Puy, une rencontre particulière avec une Dame singulière et secrète qui nous propose le temps d'une visite un rare moment de plaisante sérénité. Plaisir des yeux, écoute silencieuse, écoute du silence dans un lieu où je suis la seule visiteuse .. avant qu'enfants des écoles, touristes n'envahissent le lieu. Objets de nécessité basiques, uniques : La chaise 1981une tableDrap rose oublié 1999, une chaise, un bougeoir, un pot, objets minimalistes mais nécessaires à la vie qui représentent le quotidien, la vie simple; objets qui deviennent vivants, témoins des douces habitudes qui remplissent les solitudes des vies. Solitude de la chaise face au spectateur solitaire et, improbable mais pourtant réelle, union entre ces 2 solitudes.

 Masses cylindriques que vous voyez comme vous voulez, Louise Delorme ne fait que suggérer, et laisse votre imagination faire le reste : énormes rochers,Force perpendiculaire et oblique noire 2000 orgues basaltiques, poutres des maisons, croix de pierre Poids et équilibre 2002des priants, croix de bois des souffrants, et puis quand la vie vous semble plus dure, les fleursBouquet tout écarté 1997Louise Delorme, les genêts, la paille, la terre, les chemins qui vous délivrent, qui vous ramènent à l'essentiel d'une vie. Et pour tous croyants ou non, une série de vierges en majesté, de Dames Romanes solitaires Vierge au manteau bleu 2000La Vierge, l'enfant et la croixelles aussi, puisque la solitude fait donc partie de la vie.

Louise Delorme est née en Haute Loire en 1928. Ses parents ont une ferme. En 1948, elle part à Paris où elle suivra des cours à l'école des Beaux Arts et dans l'atelier du peintre Henri Goetz. En 1950, elle expose au musée Crozatier. Elle vivra à Paris durant 30 ans, exposera dans plusieurs pays, puis reviendra vivre en Haute Loire.   

Exposition jusqu'au 6 juillet.  

Note pour ide :

Altiligérien : habitant de la Haute Loire.

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20 mai 2012

Artémisia

Est obsédée, Artémisia par la traîtrise des hommes, celle de son père d'abord, puis celle de l'associé de son père ... curieusement cette femme célèbre autant par sa vie aventureuse que par ses peintures utilisera toujours aussi les hommes et saura au final en tirer des bénéfices certains, même des pires (hommes).

Il faut dire qu'elle est particulièrement belle, sensuelle, et douée pour la peinture, elle se prendra souvent pour modèle, et aura une prédilection pour les femmes de caractère.Cléopâtre A Gentileschi A cette époque où seuls les grands commanditent les oeuvres d'art, il est essentiel de s'assurer de solides et riches protections. Le haut clergé constitue encore un mécénat important mais  aristocrates, banquiers marchands sont des clients de plus en plus demandeurs. 

Artémisia  Gentileschi est née en 1593 à Rome. D'une lignée d'artistes, Artémisia, enfant, broie les couleurs de son père, lui prépare ses toiles, cuit Holopherneses vernis. Carrache (1560-1609), mais surtout Caravage (1571-1610) marquent sa peinture. Comme son père, elle fait partie de la lignée des peintres dits caravagistes. L'étonnant du choix des peintures chez Artémisia tient à sa qualité de femme; les femmes peintres de l'époque peignent des fleurs, des natures mortes, des portraits, des enfants, des scènes religieuses. Artémisia peint avec une rare violence des sujets laissés aux hoHolopherne 2mmes

 

 

 

 

 

 

et les regards des femmes peintes,Allégorie de la RenomméePortrait de religieuse qui sont souvent des auto-portraits témoignent  d'une force de caractère peu commune. Elle peindra une succession de Judith qui vaut largement celle de Caravage. Bon, j'avoue, je suis un brin féministe, donc un peu, beaucoup, passionnément ... partiale.    

Scandaleuse, fille de .., amoureuse, passionnée, mère, intriguante, frivole, mais volontaire dans tous ses rôles, déterminée à laisser une trace dans l'histoire de l'art. Allégorie de la peinture Autoportrait

 

 

 

 

Judith et Holopherne

 

 

 

Elle y

 est arrivée,  peintre, avant tout.judith et sa servante  (Lire pour en connaître davantage sa biographie écrite par Alexandra Lapierre)

A voir en ce moment au Musée Maillol.

2 avril 2012

Le bonheur de vivre de Matisse

En 1889 Henri Matisse travaille à Saint Quentin en temps que clerc d'avoué. Rien ne laisse présager qu'il deviendra peintre. Morne ennui de Matisse qui tombe heureusement malade un an plus tard. Sa mère, toujours bienveillante avec lui, lui offrira Mlle Felune boîte de couleurs qui initiera Matisse au sentiment d'aborder 'une espèce de paradis'. Il suit des cours de dessin à la fondation Quentin de la Tour, et s'intéresse aux esquisses exécutées au pastel par Quentin de la Tour qui représentent des visages.

Matisse dira plus tard ' La révélation dans l'étude du portrait m'est venue en pensant à ma mère' et au sujet des sourires peints par Quentin la Tour ' Ils m'impressionnaient au point d'en avoir moi-même les muscles du rire fatigués'. Il apprendra les classiques en gravissant une marche de plus à chaque passage dans un atelier que ce soit celui de Bouguereau, puis Gabriel Ferrier, et enfin Gustave Moreau dont il dira ' la grande qualité de G Moreau a été de considérer l'esprit d'un jeune élève comme devant subir un développement continu pendant toute Goya les Vieillesgoya les jeunessa vie et non de le pousser à satisfaire à différentes épreuves scolaires qui laissent l'artiste aux environs de la trentaine avec un esprit faussé. En 1896, il entre à l'école des beaux-arts. Il découvre Goya

Le choix de mes couleurs ne repose sur aucune théorie scientifique , il est basé sur l'observation, sur le sentiment, sur l'expérience de ma sensibilité.

Il ressent chez Ferrier, l'émotion que lui procurait la vision d'un corps féminin. Eté 96 en Bretagne, rencontre avec Emile Wery et John Russel qui le marquera. Palette encore sombre de sa peinture mais qui commence à s'éclaircir.

La Desserte MatisseEn 97 voit le legs Caillebotte, et peint La Desserte : Il rencontre  Rodin a fait un peu d''impressionisme et aime Césanne qu'il ne rencontrera jamais. En 94, il a une fille Marguerite de Caroline Joblaud qui pose pour La Desserte. La quitte en 97, épouse en 98 Amélie Parayre. Iront à Londres vL'olivier Matisse 1898oir Turner, puis en Corse où il découvre la lumière du sud.'Tout brille, tout est couleur, tout est lumière'. 

Père de 2 enfants, en 99, il quitte l'école des Beaux Arts, son père lui supprime la pension qu'il lui servait, Pierre nait en 1900. Amélie travaille dans un magasin de modiste et Matisse travaille pour le décorateur Jambon aux frises qui orneront le grand palais à l'occasion de l'Exposition Universelle. Il est obligé de retourner vivre chez ses parents avec femme et enfants de 1900 à 1903. Il se met à ce moment à travailler la sculpturPortrait à la raie vertee, étudiera chez Bourdelle.  En travaillant avec Signac et Cross, Matisse découvre ce qui l'éloigne du divisionnisme : un peu de rose, un peu de bleu, un peu de vert; une palette très limitée avec laquelle je ne me sentais pas à l'aise. 1904-1905 Luxe, calme et volupté. Eté 1905, Collioure avec Derain où il verra des oeuvres de Gauguin. Matisse passera alors 'aux beaux bleus, beaux rouges, beaux jaunes, des matières qui remuent le fond sensuel des hommes'. 1905, Portrait de Derain, Portrait de la femme au chapeau, Portrait à la raie verte.

Au salon de 1905 naîtra le mot 'fauve' dû au critique Louis Vauxcelles. Les Stein achetèrent 'La Femme au chapeau'.

En 1906, Le Bonheur de vivre est un hymne au corps dele bonheur de vivre la femme, à la courbe volupteuse du corps féminin que Matisse se plait à disposer librement. Picasso et Matisse se rencontrent à cette époque. 

Et Matisse arrive naturellement au Nu bleu, souvenir de Biskra en 1907, d'après une de ses sculpture souvenir d'un modèle sensuel (?) et provoquant, nu couché du bonheur de vivre , nu couché en torsion qui sera un thème cher à MatNu bleu, souvenir de Briskraisse et que l'on retrouvera dans une dizaine de ses tableaux et sculptures. Ce nu là scandalisera à tel point qu'il sera brûlé en éffigie en 1913, lors d'une exposition dans la surprenante Amérique si prude souvent. Ce nu là se retrouvera dans la série des gouaches bleues découpées, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. 

Depuis 1906, un collectionneur russe CMatisse et la Dansehtchoukine achète des oeuvres de Matisse, il lui commande un panneau décoratif sur la danse en 1910. Matisse a déjà représenté une farandole dans le Bonheur de vivre(1905). Elle était en moi, cette danse. Je n'ai pas eu besoin de me chauffer : j'ai marché sur des éléments vivants. Il y en aura de nombreuses, des Danses.

Voyages en Bavière, à Berlin, à Moscou, en Espagne, à Tanger. En 1908, il entreprendMatisse la conversation la conversation qu'il achève en 1912. Matisse prend du recul, et commence à s'éloigner un peu de sa famille qui restera toujours ce qu'il aime, mais qui ne constiLa leçon de musique 1917tuera pas un frein au but que s'est fixé Matisse : la peinture est ce qu'il aime avant tout, il tient à assurer le matériel de cette famille, mais ne veut pas en être prisonnier. En 1914, Matisse, réformé, s'installe à Collioure. A partir de 1921, il partage son temps entre Nice et Paris. L'atelier devient pour lui lieu de solitude, lieu d'action et de contemplation. D'autres modèles remplacent Madame Matisse. des modèles qui seronl'italienne 2t pour Matisse un tremplin- 'c'est une porte que je dois enfoncer pour accéder au jardin dans lequel je suis seul et si bien.' Laurette ou Lorette apparue en 1916 sera reproduite une trentaine de fois.  

Et puis il y aura Antoinette Arnoux, 'une femme colosse, ella a des nichons comme des bouteilles de chianti de deux litres.'

Antoinette dont la beauté faisait vibrer Matisse, curieusement, cela ressemble peu à du Matisse, ce chapeau là, mais cette Antoinette fera basculer Matisse dans la volupté qui mène au bout du compte à lui seul.Chapeau plumes 1919

 

odalisque à la culotte rouge

 

 

 Et puis il y aura Henriette Darricarrère qui posera de 1920 à 1927, Henriette qui jouera avec Matisse, théâtralisant ses poses, lui, peignant déjà l'idée de la volupté, pratiquant un érotisme visuel.

 

Voyage à Tahiti, retour aux USA, en 1932 où Matisse travaille à La Danse pour la Fondation Barnes et rencontre avec Lydia Delectorskaya qui restera auprès de Matisse, tour à tour, modèle, aide, secrétaire, compagne  durant les 22 dernières années de sa vie.Le rêve Lydia

 

Et puis pour clore, cette vie, si longue, si riche, une autre femme, Monique Bougeois, qui le soignera, comme autrefois, sa mère, et qui deviendra soeur Jacques-Marie :

La chapelle de Vence, une autre rencontre à venir un prochain jour. Il faut que j'insiste encore avec vous monsieur Matisse, il y a chez vous des tableaux que j'aime bien, mais sans émotion particulière, mis à part un plaisir visuel éphémère, rien ne passe entre nous. Une indifférence certaine.

Curieux, non ? 

Sources : 

Marcelin Pleynet - Henri Matisse

Matisse - Catalogue Centre Pompidou, collections du MAM.

Matisse - Xavier Girard

Internet

mes impressions personnelles.

16 octobre 2011

Relatif

Villageoise

9 septembre 2011

Le jardin des Tarots - Toscane

Niki de Saint Phalle 1930-2002 en fit l'oeuvre magistrale de sa vie, elle s'y consacra 18 années durant de 1978 à 1998. Sur un terrain donné par des amis à 6 km de Capalbio. Pour financer ce projet, elle  réalisa des commandes dont la Fontaine Stravinsky, vendit des sérigraphies, et des produits dérivés, dessina un flacon de parfum, elle fut sa propre commanditaire et réalisa tout ce qu'elle désirait,  elle y résida en permanence 10 ans. Elle se logea au coeur de l'impératricel'impératrice.  

 

 

 

 

 

 

 

La voilà l'impératrice, avec ses gros seins, son sexe-entrée ouvert à tous, elle a un corps de sphinx,  l'impératrice et symbolise la Mère et son ambivalence, soit la mère protectrice, soit la mère dévoreuse, soit la putain. Niki dira qu'elle exerce sur tous une attraction ... fatale.   

 

 

 

 1

 

 

 

 

 

 

 

 l'entrée de l'impératrice

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la cheminée

 

Et dans son ventre, logis pour Niki, sans doute plus épuré qu'aujourd'hui ...Elle y logea une dizaine d'années, souvent malade, souffrant d'arthrite,soignée par Ricardo.

 

 la cuisine

la douche 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

la table

 le lustre

 

Tinguely

est

passé

par

le

lustre.

 Eden avant que le diable ne s'en mêle, enfance innocente avant que le mal ne la saccage, lieu secret où se réfugier, jardin de sculptures gigantesques, colorées, chargées de symbolisme et d'onirisme, référence à la bible, références aux arcanes majeures du tarot, le jardin des Tarots est né de l'ambition de Niki de devenir la plus grande sculptrice. Niki ne peut se contenter d'être épouse, mère, fille, compagne, femme, Niki est avant tout Niki, artiste, libre.  

La nature pour Niki de Saint Phalle est le Féminin. Tout ce qui constitue l'architecture est masculin. Niki est devenue l'architecte de son jardin, non par féminisme agressif, mais pour se mesurer à l'Homme, d'égale à égal.

 Elle est inspirée par Gaudi, Cheval et Pirro Ligorio architecte du 16ème siècle ( jardins de Bomarzo et jardins de la villa d'Este) . L'eau, les grottes refuges, ventres maternels dont il faut  nécessairement sortir, grottes bijoux où il fait bon se reposer, dragons, serpents, insectes, monstres nous accompagnent et nous invitent à regarder au delà de l'apparence . La végétation est celle de la Toscane, pins, oliviers, lauriers. De Cheval elle retient les annotations qui guident le visiteur, de Gaudi, elle adopte la mosaïque, de Pirro Ligorio, elle adopte les jeux d'eau et les gLe Magicien repose sur la Papesserottes. 

 

Le Magicien est la première construction que l'on voit, normal, c'est la carte de Dieu écrit Niki, lui qui a créé la farce du monde paradoxal dans lequel nous vivons. Il est juché sur la Papesse, qui représente l'intuition féminine, l'une des clefs de la sagesse, écrit toujours Niki de Saint Phalle, et elle n'a pas tort, Niki ! et puis la roue de la Fortune faite par Jean Tinguely.

 

 

 

 

 

détail roue, papesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Niki a voulu faire de son jardin une sorte de parcours initiatique personnel pour le visiteur.  Il me faudra y revenir ...

Là je me suis contentée de voir et de regarder.

Alors, en vrac ....La mort, qui peut signifier aussi le renouvellementLa Mort 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ermite et l'oracle sa version féminine

qui nous incitent à chercher en nous même

notre trésor spirituel, à travers notre coeur.

L'ermiteL'oracle 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

22 colonnes dans la cour du château de l'empereur ...

1 (2)7

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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910

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ricardo

 

 

 Le jumeau du cimetière Montparnasse

pour Ricardo. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et une symphonie de couleurs éclatantes, miroitant au soleil ....

or

 argent

 

 

 

 

 

 

 

chair rose des femmes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

émeraude

Bien sûr toute une équipe l'accompagna, tout d'abord Jean Tinguely qui soudera les structures de fer, aidé par Seppi Imhof et Rico Weber, rejoints un peu plus tard par Dok Van Winsen et Tonino Urtis. La céramiste Venera Finocchiaro les rejoindra aussi, Ricardo Menon, Marcello Zitteli et d'autres encore. 

 

 

 

 

 

 

Le Diable est mon petit chouchou, si humain, si paradoxal, il est la carte de la vitalité, mais aussi celle de la vanité .. Le Pendu suspendu par un pied, regarde le monde à l'envers, compatissantLe DiableLe Pendu

 

 

 

 

Encore une petite dernière et je m'arrache ! y revenir A l'intérieur d'une petite chapelle, les miroirs réflètent le cosmos, la réflexion de la réflexion.

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1 août 2011

Louise Abbéma

Louise AbbémaDescendante de Louis XV par relation illégitime, Louise est née à Étampes en 1853 où son père le vicomte Abbéma était chef de gare. Elle s'oriente rapidement vers une carrière d'artiste. Elle fut l'élève de  Charles Chaplin 1825-1891, artiste officiel du second empire, en compagnie de  Mary Cassatt 1844-1926 et de Madeleine Lemaire 1845-1928. Elle fréquenta aussi l'atelier de Dames de Jean Jacques Henner 1829-1905 et de Carolus-Duran 1837-1917.    

Louise fut l'une des portraitistes principales de Sarah Bernhardt 1844-1923. Leur relation amicalo-amoureuse dura jusqu'à la mort de Sarah qui se maria 2 fois et eut 1923de nombreux amants.

Voici une des dernières photos de Sarah avec pour dédicace :

A Louise Abbéma son amie d'hier et d'aujourd'hui et bientôt de l'au delà.

Sarah devait mourir quelques semaines plus tard.

 

Le petit musée d'Etampes, un peu étriqué dans ses locaux, nous présente quelques oeuvres de Louise qui outre des portraits se distinguera dans des illustrations, des panneaux décoratifs, des dessins publicitaires. Elle participera aussi à des magazines d'art.

portrait de Mme B -1911-

Sarah Bernhardt dans le rôle d'Adrienne Lecouvreur vers 1884-1887    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une promesse d'un musée dans d'autres locaux pour les années à venir, est envisagée. 

Louise Abbéma, est restée classique dans sa peinture, sans esprit créatif, mais elle mérite, comme ses rares consoeurs de l'époque un coup de chapeau. Elles ont ouvert la porte des Arts aux femmes. 

 

28 juillet 2011

Sarah encore

Louise Abbema par Sara Bernhardt 1878

 

 

Une autre sculpture de Sarah Bernhardt

 au musée d'Orsay.

Celle de Louise Abbéma, avec laquelle elle eut une liaison. Louise était peintre, née à Etampes en 1853, elle mourut en 1927. 

J'y reviendrai sur cette Louise. 

  

21 juillet 2011

Manet

Peintures d'après nature ou d'après photographie. Rapports de couleurs précis, touches de peintures accentuées pour mettre en relief les formes, en évidence les volumes. Manet peignait, puis repeignait plusieurs fois par petites touches des détails qu'il mettait ainsi en évidence. Peintre de portraits, peintre de son époque, il oscille entre le réalisme et l'impressionisme sans rallier véritablement un courant.  

on dit cela de Manet. On dit aussi qu'en lui l'art de la dissimulation était énorme. Sa paternité jamais reconnue en témoigne; la double personnalité d'un bourgeois dandy, et d'un artiste souffrant de ne pas être reconnu.

On dit aussi cela de Manet. Mais au final, on ne fait que supputer. Il eut une brève vie, mais bien remplie, il finit par connaître le succès, et il mourut de syphilis comme beaucoup de ses contemporains.

on ne saura jamais vraiment qui fut vraiment Edouard Manet, inclassable dans sa vie familiale, dans ses amours, dans sa peinture.  

Manet aima beaucoup les femmes et elles lui rendirent bien. Ses amours passagères lui restèrent fidèles en amitié, ce qui n'est pas si fréquent.

D'abord, la première qui compta beaucoup, au propre comme au figuré. La mère, Eugénie Fournier née en 1811, qui a pour parrain Bernadotte qui la dotera à son mariage, dot qui sera enrichie par l'héritage de Joseph Fournier, son père mort en 1824. Elle se marie en 1831 avec Auguste Manet de 14 ans son aîné, d'un caractère austère, d'un conformisme respectable et franchement pas plaisant à vivre. On comprend qu'Eugénie ait pris du plaisir à élever ses fils, notamment le fantasque Edouard né en 1832. Elle gardera toujours auprès de son fils, le rôle de maîtresse de maison jusqu'à la fin de sa vie, Manet recevra ses amis chez sa mère. Elle financera souvent et écrira 'Je me suis assez ruinée pour mes 2 fils'. Femme emprisonnée, ce qui explique son air austère, un peu égaré pour le premier portrait : normal elle pose à côté de son mari(malade, paralysé par la syphilis, il mourra 2 ans plus tard), un peu désabusé mais regardant droit dans les yeux, pour le second (enfin libre, mais l'est on jamais vraiment ...) née un peu trop tôt madame Manet ... bonne musicienne, chanteuse, cultivée, elle avait sûrement des dons à exploiter ... elle se contenta de soutenir, toujours ses fils, ce qui n'est pas si mal.        E

 E Manet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Manet a 17 ans quand il rencontre Suzanne Leenhoff, celle qui deviendra beaucoup plus tard, madame Manet. Le père de Suzanne est organiste en Hollande. Franz Liszt, aurait encouragé Suzanne à poursuivre ses études. Est ce une des raisons pour laquelle, âgée de 19 ans, elle émigra à Paris ? pianiste émérite, elle fut facile à vivre, ferma souvent les yeux et ne sembla pas en vouloir à son mari de lui donner une place fort réduite. Son ambition d'être une femme respectable fut atteinte. Elle reconnut fort tard son fils Léon qu'elle persista longtemps à faire passer pour son frère. Manet, lui ne le reconnut jamais. Manet la peignit au début de leur vie commune appétissante,Suzanne 1859-1861

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  une gourmandise autorisée sucrée  molle et sans risque, confortable quoi.

 Puis gentleman il la peignit respectable et discrète épouse, établissant avec elle une affectueuse relation, encore belle à ses yeux.

La Lecture 1865 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Et pour finir

il la peignit, vénérable, indéboulonnable, matrone, épouse-mère.

Mme Manet dans la serre 1879

 Suzanne Manet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Victorine Meurent née en 1844 est la scandaleuse, la première dont il fut amoureux, . Modèle au charme certain, elle était sans doute piquante, intelligente et sensible. Manet avec elle peindra la femme réelle, pas celle idéalisée par les peintres académiques, une femme dont le regard dirigé sur vous établit d'emblée une relation, ce qui gênera tous les bourgeois qui se frottaient clandestinement à de semblables regards; cette femme ainsi que les autres sujets de Manet ne sont que des humains, loin des héros des peintres en vogue.  Victorine eut un petit talent en temps que peintre, et amusant ... sera exposée au Salon en 1876 avec son autoportrait et récidivera en 79 avec une Bourgeoise de Nuremberg au XVI siècle, itou en 85 avec Le Jour des Rameaux. Elle sera alors modèle et compagne présumée de Norbert Goeneutte 1854-1894 (ami de Guérard et de Renoir enterré à Auvers sur Oise) jusqu'en 94. Elle finira en étant ouvreuse dans un théâtre, tout en continuant à peindre et dessiner. Elle mourra en 1927 aidée dans sa vieillesse par Robert-Fleury et Toulouse-Lautrec. Étonnante, cette femme.  Victorine 1863

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le déjeuner sur l'herbe 1863 Détail

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Berthe Morisot, l'amour impossible rencontré en 1868, Manet a 36 ans, il a épousé Suzanne 5 ans plus tôt, Berthe a 28 ans, a été élève de CorotBerthe Morisot et possède un véritable talent créateur. Il la peindra 11 fois, bien sûr, Berthe fut son plus beau modèle, car peut être le plus aimé, il ne fut pas difficile à Manet de la rendre belle, mais il donna vie à ses yeux noirs, rose à sa bouche boudeuse. Berthe fut sans doute très amoureuse de Manet, lui aussi,un temps; en épousant Eugène, Berthe deviendra une Manet, et finira par légitimer ainsi une tendre relation entre son beau frère et elle. Ils pourront continuer à se voir dans leur atelier respectif sans nuire à la bienséance. Je reviendrai souvent sur la peinture de Berthe Morisot dans d'autres messages.

 

 

 

Berthe Manet

Eva Gonzales a 7 ans de moins que Berthe, fille d'Emmanuel Gonzales écrivain et journaliste, lorsque Manet la prend pour élève en 1869, ce qui déplaira fortement à Berthe, sacré Manet qui pourra ainsi mieux manipuler l'indomptable et tourmentée BerthEva Gonzalese à moins qu'il ne se lasse un peu de son caractère ombrageux, il mettra 2 ans pour faire le portrait d'Eva dans une pose un peu  mièvre, presque trop académique, mais peut être qu'Eva plus accessible que Berthe, moins compliquée, obtiendra de Manet un peu plus qu'il n'accorda à Berthe, elle épousera le peintre Henri Guérard et mourra 6 jours après Manet à 34 ans après avoir accouché d'un fils. Elle restera en contact avec lui jusqu'à leur mort.

IMG_1592

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  En 1873 Charles Cros peintre et Ninapoète invite Manet chez sa maîtresse Marie-Anne Gaillard plus connue sous le nom de Nina de Callias , elle porte le nom de son mari dont elle est séparée. Elle touche une rente de son père, ne dépend donc de personne et mène une vie amoureuse indépendante, elle a son jour où elle reçoit peintres, journalistes, politiques ..Il y rencontrera aussi Mallarmé dont il sera proche.

Elle a une bouche tendre et moqueuse, et des yeux qui questionnent. Quoi, qui ?

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au salon de 1876, l'autoporMéry Laurenttrait réalisé par Victorine Meurent est accepté, les 2 tableaux de Manet Le Linge et L'artiste sont refusés, il organise une exposition dans son atelier. Une femme apprécie vivement Le Linge, il s'agit de Méry Laurent née en 1849 à Nancy qui se nomme alors Rose Louviot qui commence une carrière de danseuse de cabaret avant de devenir chanteuse d'opérette, elle est l'interprète en 1867 Vénus dans La Belle Hélène. Elle aura, entre autres, une liaison avec Mallarmé, et avec Manet. Intelligente, drôle, belle, elle manifestera toujours une joie de vivre, un goût prononcé pour les arts, et restera fidèle amie avec Manet jusqu'à la mort de ce dernier qu'elle visitera souvent lors de sa fin de vie. Méry mourra en 1900 à l'âge de 50 ans.  

 

L'automne Méry Laurent 1881

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Isabelle Lemonnier sera la dernière lumière qui illuminera les moments Isabelle plongeant 1880difficiles de la fin de vie qui approche, trop rapidement venue. Elle ne sera pas toujours tendre avec lui, Manet dont la maladie émousse le charme se fera un peu plaintif avec elle .. Fille d'un joaillier, et belle soeur de Georges Charpentier un éditeur mécène. Renoir peindra sa soeur Madame Charpentier et ses enfants. Manet fera en 1879 six portraits d'elle, elle est jeune, elle est libre, elle sera le dernier modèle qui le stimulera. Cela ne sera ni un amour, ni une passion mais un dernier feu où Manet s'illusionnera une ultime fois, notamment sur sa maladie. Elle sans doute sera un moment flattée par cet hommage, un court moment.  Elle critiquera plus tard sa façon de dessiner. On comprend mieux quand on voit Isabelle plongeant, qui ne la flatte pas. Il se rachètera avec les portraits.

Isabelle Lemonnier 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Et puis il y aura des modèles pour le plaisir de séduire, d'être séduit, pour la joie que procure la compagnie des jolies femmes, quelques unes femmes du monde, d'autres dites demi-mondaines, en vrac Henriette Hauser, Madame Guillemet, Louise Valtesse, Ellen Andrée, Jeanne de Marsy et d'autres anonymes ... mais au final, aucune ne sera insignifiante.

Henriette Hauser posera pour Nana et le Skating.

Nana 1877

1877 Le Skating

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ellen Andrée, actrice posera entre autres pour La Serveuse de bocks

La Serveuse de bocks 1879

La jolie chanteuse d'opérette Louise Valtesse qui deviendra contesse de La Bigne.

Valtesse

 Le 25 Mars 1883, Elisa, la domestique de Méry Laurent apporte des friandises, Manet en profite pour la peindre, le portrait restera inachevé. Manet mourra le 30 Avril à 51 ans.

Un sacré charmeur, ce Manet, cela au moins est certain.

Sources :

La vie d'artiste au XIX ème siècle - Anne Martin-Fugier

Manet - Eric Darragon

Manet un rebelle en redingote Beth Archer Brombert 

20 mars 2011

Cranach

Mouvement : Renaissance allemande

Homme de cour, homme de pouvoir, homme d'argent, homme de commerce, homme de talent, homme d'art, cet homme là fut plusieurs hommes à la fois. La postérité n'a retenu que ses réussites, n'avait il pas ses faiblesses cet homme là, était il plus mercantile qu'artiste ? était il plus un disciple de Machiavel qu'un supporter de Luther ? On ne peut qu'interpréter. 

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Je laisserai aux spécialistes de l'histoire de l'Art le soin de détailler, les couleurs, le décor, le style de ce peintre, je me contenterai de ce tête à tête entre lui et moi, je me coIMG_0162ntenterai d'écrire ce que me disent ses peintures.

Il est né en 1472, apprit les rudiments de peinture avec son peintre de père, passa le flambeau à ses 2 fils qui oeuvrèrent à son atelier avec une petite dizaine de peintres. Certains parlent de 500, d'autres de 1000, en tout cas un nombre imposant de peintures relèvent de son atelier. Spécialisé dans le nu profane, il a peint les vierges et celles qui ne le sont plus. D'un côté, les petites Lolita aux seins ronds, des petites Betty Boop aguicheuses, qui suscitent le désir, de l'autre côté, des femmes plus alourdies, d'une sensualité repue qui évoquent le plaisir. Elles sont toutes idéalisées, blondes au visage assez semblable.

 

 

 

 

 

 

 

  Quand il habille ses femmes, Cranach leur donnent des regards rusés, des lèvres fines au sourire, vorace, complice ou coupable. Et quand leurs visages restent innocents, leurs mains détiennent soit un glaive tâché de sang, soit une tête décapitée ...Diable, diable monsieur Cranach, vous n'avez aimé les femmes que déshabillées, les mêmes, revêtues ne vous plaisaient plus et concentraient alors toute votre misogynie. Pour votre défense, il est vrai qu'à votre époque, cette défiance envers les femmes était monnaie courante.

IMG_0164IMG_0165à gauche la mine déconfite, soumise, de la femme adultère, à droite, la mine rusée d'une femme qui sait comment prendre le pouvoir sur un homme, fut il Hercule en personne, et qui par ce sourire de connivence invite ses comparses à faire de même ... 

Mais au final, peut être s'agit il tout simplement pour Cranach, de répondre aux critères de son époque, de sembler ainsi servir la cause de Luther, de répondre aussi au besoin nouveau de ses contemporains de posséder des oeuvres d'art et de pouvoir ainsi vivre richement de son art. Quant à nous, c'est une belle occasion de nous re-intéresser autrement à cette époque tourmentée de réforme religieuse. Aborder Luther par Cranach, voilà un bon début. 

  

30 novembre 2010

Louise Bourgeois

lbÉtonnante cette femme là, par sa juvénile longévité déjà, et surtout par sa propension tenace et durable de donner une dimension à ses souffrances, dimension extra ordinaire, dimension qui fait sortir du monde familial et personnel cette souffrance pour atteindre l'universelle et originelle souffrance féminine.

Alors pour connaître cette femme là, il faut y aller modérément, à petites doses pour que rien ne puisse vous échapper.

L'aborder par le biais de Balzac, dans sa maison musée, par l'intermédiaire de l'une de ses héroïnes Eugénie Grandet est un bon départ. Les oeuvres peu nombreuses sont comme Eugénie, modestes, non tapageuses, un brin décevantes, voire fades comme le fut son inféconde vie et finalement assez éloignées de l'art imaginatif de Louise : Quelques gouaches, des tableaux broderies, perlées, cloutées, boutonnées, fleuries ... Louise Bourgeois trouva un très, très léger écho à ses souffrances dans la vie d'Eugénie avec comme point commun la figure paternelle qui fut anéantissement de vie  chez Eugénie et déclenchement d'une vie artistique chez Louise. N'oublions pas que rien n'étant ni simple  ni acquis, se cache derrière Eugénie un homme, son créateur Balzac et que la souffrance n'a pas de .... sexe. Ouf, je m'en sors bien !

Eugénie, gouache de Louise Bourgeoislouise_B

 

En ce qui concerne Louise Bourgeois, j'y reviendrai quand il y aura matière.   

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