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Mémoire virtuelle d'une ide
histoire
2 octobre 2014

Les falaises de BLOT en Haute Loire

Blot 2

Elle me ressemble un peu cette femme, brune, de type protomagdalénien ou gravettien final  une des phases du paléolithique supérieur,  vers 20 000 ans avant JC, le teint foncé, sensiblement de ma taille, musclée, surprise autant que moi, faut dire que sa robe en peau de bête (de loup et de renard) jure avec ma tenue de marcheuse, faut dire que son silex (pointe de la gravette)pointe-gravettien

jure aussi avec mon bâton de marche, faut dire aussi que son charabia un peu guttural (langue préhistorique) ne trouve pas d'écho en ma langue pourtant simplifiée 'vous d'ici ?' Cela a pour effet quand même de la faire rire, un rire particulier où elle se trémousse faisant cliqueter ses pendeloques en ivoire. Après un échange amical de nos armes respectives, elle m'emmène au pied de la falaise impressionnante (Falaise du Blot commune de Cerzat en Haute Loire) 30m de hauteur sur 300m de long, une vaste falaise basaltique qui domine l'BlotAllier à une centaine de mètres de là, où un abri sous roche fermé par des branchages offre un habitat inattendu. Plusieurs huttes d'où sortent des enfants, et des êtres vêtus comme ma brune préhistorique. Il fait nettement plus froid, tout à coup, et mon gilet semble bien ridicule face aux peaux de bêtes qui tapissent les huttes. Des burins, perçoirs, becs, racloirs jonchent le sol, des microgravettes sont nettoyées par des chasseurs. Les femmes font cuire du poisson et des légumineuses. Des chiens viennent me renifler. Je suis conviée à leur repas.

-José, tu rêves ?

Heu, oui, c'est bizarre, il y avait là du monde, un petit clan d'hommes et de femmes, et il n'y a plus rien, que des tôles ... qui protègent le site archéologique.Pressoir à raisin

Et venus à pied de Saint Ilpize à travers des sentiers mal entretenus ou disparus dans les champs, nous quittons le site pour retourner d'où nous venons, nous admirons au passage un pressoir dans un petit village Josan. 

 Balade de 9km non balisée à travers champs parfois, agréable nonobstant quelques montées difficiles au soleil brûlant ! 

Balade des Falaises du Blot

La culture protomagdalénienne est connue en France dans le Sud-Ouest. L'isolement géographique du site du Blot demeure une énigme. Ce site fut découvert par un agriculteur en 1934. 

Blot

  

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25 septembre 2014

Les grottes de Couteaux en Haute Loire

Couteaux 7

Une balade au Moyen Age, loin des fêtes médiévales que la région nous offre généreusement, une balade qui fait appel à notre imagination. Près de Lantriac dans le massif du Meygal, toujours en Vélay a 20 km du Puy. Un ancien village troglodyte creusé au Moyen Age. Balade de 6km sans difficulté qui nous fait passer par l'ancienne ligne ferrovière inachevée qui devait relier Clermont à Nîmes  et nous donne une vue sur les monts du Meygal.

Cette époque fut une période faste pour ce type d'habitat, pour divers raisons :

- économie évidente de matériaux de construction

- protection naturelle envers des assaillants possibles

- lieu abrité des vents et du froid, exposition au sud.

Le site de Couteaux fut choisi en fonction de la roche tendre déposée lors d'une première éruption de type maar, une seconde explosion de type strombolien a fait couler de la lave basaltique beaucoup plus dure que la roche tendre et qui constitue le plateau de la champ haute.Couteaux 2

Voilà pour la construction, il suffira de creuser à l'aide de pics en pierre ou métalliques. Le village est linéaire mais comporte des étages.Couteaux 1

La première partie se constitue de petits habitats qui avaient une petite cour, la seconde partie concerne le collectif : une forgecouteaux 4

une ferme et un lieu de culte

Couteaux 3

La troisième partie est interdite au public par risque d'effondrement, on suppose qu'elle aurait servi de logements pour les desservants.

Couteaux 5

Bien entendu, il faut imaginer des portes, des palissades en bois qui ferment ces cavités, des coffres, des lits garnis de paillasse, et des fourrures ou tentures si possible

Couteaux 8

A noter qu'une circulation d'air interne permettait aux humains de bénéficier de la chaleur des bêtes. Le soleil hivernal pénétrait dans la cavité, chauffait les roches qui diffusaient lentement de la chaleur la nuit. Et le soleil estival plus haut ne pénétrait pas dans les grottes où la fraicheur se préservait.

23 septembre 2014

Les Chibottes de Vals le Puy

Chibotte

On ne va pas chipoter sur le terme de chibotte, encore que j'y prendrais un plaisir notable !! on va se limiter à ce que Dame Wikipédia indique, suivis ou précédés je n'en sais rien, des guides concernant la Haute Loire .. donc chibotte viendrait du terme vellave tsibota ou tsabota, ou même encore tsabana ou tsabone qui signifie en vellave cabane, et pour compliquer un peu plus, on ajoute que le terme chibotte viendrait de chabatta, terme médiéval qui signifierait une masure, terme employé par Albert Boudon-Lashermes 1882-1967 , poète, auteur de nombreux livres sur le Vélay qui donc aurait popularisé ces tsabones en chibottes. Bref ce sont des petites constructions en pierres sèches vraisemblablement utilisées dans les vignessommet

 comme petit abri fort rudimentaire et utilisé occasionnellement, d'autres attribuent l'origine de ces constructions aux Ligures qui se seraient aventurés jusque dans le massif central...

Quoiqu'il en soit, ces chibottes là sont situées dans le vallon du Crouzas à 3 km de la mairie de Vals le Puy sur un côteau de la vallée du Dolaison entre Vals Le Puy et St Christophe sur Dolaison.Chibotte 2

Vue sur Vals

Plusieurs départs soit de la mairie de Vals, soit du parking sur la route entre Vals et St Christophe signalé par un panneau, et selon l'endroit, selon les éventuelles méprises sur les directions, vous pourrez marcher de 2 à 8 km voire un peu plus ... une quinzaine de chibottes, dont certaines privées, ont été restaurées ou reconstruites et un sentier aménagé avec plusieurs directions possibles. 

Eboulis

Éviter les temps de pluie et les chaussures légères, une petite difficulté au niveau des somptueux éboulis qui nécessite de bonnes articulations même si  vous pouvez vous retenir à un câble.

Pour les curieux dont je suis, un site intéressant à consulter qui chipote sur les chibottes pour notre plus grand plaisir.

   http://www.pierreseche.com/mythe_chibottes.html

17 septembre 2014

Château de Vabres - Haute Loire

Vabres 43

Comme toujours, il est extrêmement ardu d'avoir un historique des grandes maisons du Vélay, surtout quand paresseusement comme moi on se contente de lire les recherches d'aucuns. Quelques faits précis donnent des dates, pour le reste un grand flou règne en ce qui concerne l'histoire de ces familles connues qui se mêlent et se démêlent par le jeu des mariages, de plus il est parfois difficile de différencier les suzerains qui possèdent le château des vassaux qui les ont en fiefs. On compte en Vélay 18 Baronnies, familles les plus puissantes du Vélay.

Les dix-huit baronnies diocésaines du Velay donnaient à leurs possesseurs, le droit de siéger aux assemblées des Etats  du Velay, présidées par l'évêque du Puy, comte de Velay, et composées des trois  ordres : l'Eglise, la noblesse et le tiers-état.

Château de Vabres à 1 km de Vabres en Haute Loire, château situé en Gévaudan à la limite du Vélay.

Vabres 2

Les barons de Montlaur sont les premiers possesseurs connus de ce château, en 1173 on retrouve le nom de Pons de Montlaur.

En 1223 Pons III de Montlaur fait hommage à l'évèque de Mende Guillaume de Peyre comte de Gévaudan de ses châteaux du Gévaudan dont Vabres et Douchanès en remerciement de son intervention armée contre son vassal rebelle Pons des deux chiens.

En 1285 les Montlaur l'inféodent à la famille d'Apchier, en même temps que les châteaux du Chambon et de Douchanez qui posséderont alors Vabres sous la suzeraineté de Mende et des Montlaur, ils y résideront sans doute très peu. 

1369 Guerin IV d'Apchier est seigneur de Vabres, le 14 Octobre il rend hommage à son gendre Guy de Montlaur qui a épousé sa fille Jaucerande. Les mariages à cette époque entre seigneurs ne sont que prétextes à prendre de nouvelles terres, à s'assurer plus de puissance. Le château  de Vabres servait essentiellement à garder le passage de l'Allier d'Alleyras situé dans le Vélay à Vabres situé en Gévaudan.

1513 Jacques d'Apchier est accidenté par la chute d'un arbre en son jardin de Vabres, il se voue à Dame du Puy et fut guéri de ses nombreuses blessures : il rendit hommage à la vierge par un tableau ex-voto conservé au musée religieux de la cathédrale du Puy.

1559 Jean d'Apchier délaisse le château de Vabres et devient seigneur de la Baume situé à quelques kilomètres de Vabres par son mariage, marié à Charlotte de Sinzelles Dame de la Baume en 1545. Il est fait mention de ce château dés 1301, il passa à la famille de Freycenet qui possédait également Sinzelles.

1579 Jacques II d'Apchier occupe Le château de la Baume. Le château est assiégé par le capitaine huguenot particulièrement sanguinaire Mathieu Merle qui brûle le château et fait prisonniers ses occupants. Il sera reconstruit. Par le jeu des alliances il passera au 19è aux Lusançay, puis à la famille de la Garanderie qui le possède encore aujourd'hui.Château de la Baume Alleyras

 

Quant au château de Vabres il sera d'abord délaissé peu à peu au profit du château de la Baume, puis rasé sous Louis XIV en 1667 par une sentence de la cour de justice extraordinaire dite grands jours de Languedoc  (commission qui succéda aux grands jours d'Auvergne) où plusieurs seigneurs du Vélay et du Gévaudan eurent des condamnations plus ou moins sévères (de la décapitation au bannissement en passant par biens confisqués) en représailles de faits qu'on leur attribua à tort ou à raison.  Ne reste de ce château que des ruines.    

Inféodation : Acte par lequel un suzerain cédait un château et ses terres à un vassal en échange de services (Aide militaire, financière). Par la cérémonie de l'Hommage, le vassal se met au service de son seigneur le suzerain. 

Sources : Châteaux de Haute-Loire Edition WATEL, Internet.

 

22 juin 2014

JR au Panthéon

Grosse piècPanthéon 2e, le Panthéon, construit par Jacques-Germain Soufflot 1713-1780 dans le style néo-classique, initialement église dédiée à St Geneviève puis devenu le cimetière des grands Hommes, grand monument ostentatoire, pièce montée à l'antique pas sans attrait mais juste un peu trop ... indigeste à mon goût. Le fait que Puvis de Chavanne l'ait entre de nombreux autres décoré fresqualement ne change rien à l'affaire, Puvis puvissime un max, et a oublié son humour léger (ah, l'humour léger de Puvis !!!) bon, la descente dans la crypte où des gardiens vous font chût en permanence, n'arrange rien ! Qui a dit qu'on devait être funèbrement muet dans un cimetière ? Les morts ne sont pas dérangés par les vivants ! cela se saurait, même des morts célèbres. Dieu merci des photos de vous, de moi, d'eux, soit 4000 portraits d'anonymes donnent un air moins lugubre à la chose, rendent sympathique ce lieu destiné initialement à être un lieu de culte avant de de devenir un tombeau géant. JR a orné le sol à l'intérieur

Panthéon 1

et le dôme que l'on restaure à l'extérieur. Moi j'adore, cette promiscuité entre le Quidam et le Célèbre, cette fusion entre le pseudo pompier architectural (oui je sais que l'art pompier est pictural !) et le contemporain, cette espièglerie qualifiée par d'aucuns de démagogie qui allie le contemporain à l'ancien. Cela donne un sacré coup de jeune à un monument un peu trop sérieux, cela donne une autre dimension à ce monument consacré à la mémoire des Grand Hommes de notre pays. Les humbles parmi les glorieux ... belle idée, utopique certes mais généreuse. Une façon de se ré-approprier un peu ce monument, et si il continuait à abriter des expositions temporaires, hum ? ce serait une bonne idée. Donner ainsi le goût de l'histoire et de l'art aux petits gnomes  par le biais d'artistes contemporains plus accrocheurs attirant ainsi une population diversifiée.  

Panthéon 3

JR est un photographe français né en 1983, d'origine tunisienne qui expose dans toutes les villes du monde.

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13 juin 2014

Château de Mirmande - Saint-Jean-Lachalm Haute-Loire

 Z'avez pas vu Mirmande, oh la la la la la la, où est donc passé ce château, je le cherche partout .... 

Mirmande 1

En Haute Loire, à vol d'oiseau à 2km 69 de Saint Didier d'Allier, à 1km à l'ouest de Saint-Jean-Lachalm, en direction des gorges de l'Allier, prendre à pied un chemin à gauche de la croix, voilà ce qu'indique un de mes bréviaires préférés  : Châteaux de Haute Loire Edition Watel ! bon, ils ne sont pas très précis dans leurs indications, faut dire que cela date de 20 années ce livre, plus simple aujourd'hui suivre l'indication via ferrata, c'est plus aisé, cela se corse ensuite, car point de ruines, de vagues indications sur un panneau, où l'on vous indique des rochers, et entre, à côté, Dieu seul a su peut être, l'emplacement du château..

Mirmande 2

Outre de rares vestiges introuvables du château haut perché sur des rochers, vous avez une vue vertigineuse qui domine les gorges de l'allier, d'ailleurs avec le château de Rochefort sur la même rive de l'Allier et le château de Vabres sur la rive opposée, les trois tours seigneuriales se situaient au dessus des passages de l'Allier, en des positions inaccessibles et seulement visibles de la rive opposée. Elles n'avaient aucun rôle militaire, aucune fonction défensive ou stratégique, mais étaient des emblèmes seigneuriaux qui marquaient symboliquement la présence de fiefs consacrés à la perception des droits de péage. De toutes façons, vue sa position, Mirmande était quasi imprenable. Au 12è siècle, les tours étaient carrées, puis furent rondes au 13è entourées d'aménagements annexes. Du château de Mirmande il ne reste que des vestiges minimes de murailles, l'empreinte d'une tour carrée dixit mon livre; la végétation dense, le lieu escarpé ne facilitent pas la recherche, et ce château disparu reste fantomatique pour le moment, en dehors d'un panneau qui nous le montre Vestige de Mirmande

 Et puis têtue comme un âne, je décide d'aller sur l'autre rive, et y vais sagement par la route, et d'un chemin mis à mal par les exploitants forestiers, je découvre l'autre face de Mirmande, prends des photos un peu à l'aveugleMirmande3

et découvre mon vestige de mur une fois la photo sur mon ordinateur, ce qui me procure une joie un peu niaise, je m'en rends bien compte !!!!

Mirmande château détail

Bon, c'est différent de l'image du panneau qui doit dater un peu et le mur se détériore tranquillement.

Côté pseudo historique, car il est difficile de réunir les écrits à ce sujet et d'en tirer quelque chose de fiable :  

On cite un Raoul de Mirmande issu des Mercoeur alliés aux Géorands (Gilbert Castanet Le Devès tome II) qui fut le père de Pierre de Mirmande né en 1130, ce Pierre épousera Guillemette de Naves. Il ira combattre les infidèles père d'un Raoul, Hugues et Bermond  qui lui succèdent à Mirmande. En 1163 Pierre de Mirmande et sa femme Guillaumette font une donation à l'Hôpital du Puy. Ce même Pierre sera capitaine châtelain du Krac des chevaliers situé en actuelle Syrie tandis que ses fils seront à Mirmande. En 1368 le château est assiègé par les troupes anglaises.On retrouve un François dit Louis de Montlaur baron de Montbonnet, seigneur de Mirmande par le jeu d'alliances qui me sont inconnues en 1480. Je perds la trace pour le moment des Seigneurs en possession de ce château qui possédait une chapelle et un cimetière. L'on peut supposer que les pierres de ce château servirent à construire les maisons de l'actuel Saint Jean Lachalm et de Conil. Le XV siècle verra la ruine de ce château. Une vue assez époustouflante et généralement ventée

Vue de Saint Jean Lachalm

 

15 mai 2014

Cereix - Haute Loire

cereix 6

Dites moi où, en quel pays ... mais où sont les châteaux d'antan ? Châteaux disparus des lieux, des mémoires, vous n'intéressez plus que les rats des bibliothèques, et pourtant des noms illustres s'y rattachent, des vies plus humbles en furent les serfs. Oubliés les puissants et les misérables, réunis dans une égale amnésie ! 
Aux alentours de l'an Mil, les châteaux apparaissent, édifices qui succèdent aux forteresses existantes donc restaurées ayant une fonction défensive et non résidentielle, ou carrément construits dans des sites inoccupés jusque là. Le Moyen Âge voit se développer des castra (castrum au singulier) qui associent résidence et fonction militaire. Les familles seigneuriales les plus puissantes les font construire et leur donnent leur nom. Ces châteaux deviennent également des centres d'exploitation agricole, des chefs lieux administratifs et politiques, lieux de pouvoir et de justice. Les seigneurs deviennent tout-puissants bénéficiant de revenus, redevances diverses : la féodalité se met en place, les vilains travaillent pour leur seigneur, sous sa protection et surtout sa domination.

Cereix village et site

Cerex situé à 3 km de St Jean de Nay fut une puissante forteresse après avoir été sans doute une tour défensive. Sa situation sur un neck basaltique était privilégiée. On peut penser que ce site fut occupé dés l'antiquité. La famille de Cerex se partage au gré des alliances avec les de Bulhon. En 1238, Pierre de Bulhon engage le château à l'évêque du Puy. En 1348 Béatrice de Cerex l'apporte en dot à son mari Hugues Vidal. Le château est vendu à Guérin VI baron d'Apchier en Gévaudan, et maître du château de Siaugues. Les d'Apchier feront de Cereix une de leurs résidences favorites, en le restaurant plusieurs fois jusqu'au 17è où la dernière de la lignée Marguerite duchesse d'Uzes s'y retire veuve. Ses descendants se contentèrent de percevoir les revenus sans entretenir le château qui commencera à se délabrer. La révolution n'arrangera rien, et les pierres du château serviront à construire les maisons environnantes.

cereix 5

Cereix 4

On peut d'ailleurs retrouver des pierres sculptées armoriées dans les hameaux proches. Seules les dépendances du château où habitait le fermier du domaine ont été bien conservées. Il s'agit bien sûr d'une propriété privée.
Sources : Châteaux de Haute-Loire - Maître d'ouvrage Régis Thomas - Editions WATEL

Ceirex 3

Seules quelques rares assises de pierre demeurent de ce puissant château où la nature a repris ses droits.    
Oubliés les puissants et les misérables dans une égale amnésie.
Et curieusement, cette idée me réjouit.
Vanitas ... etc
14 mars 2014

L'obélisque de Louxor

Je suis une longue flèche de granite offerte par Méhémet-Ali vice-roi d'Egypte, j'ai 3000 ans, je pèse plus de 220 tonnes, mes compagnes se trouvent à Rome, Istambul, Londres et New York  J'ai donné du fil à retordre à ceux qui me désiraient, qui suis-je ? L'Obélisque de la Concorde25 Octobre 1836

Place de la Concorde, 30 siècles nous contemplent donc depuis le 25 Octobre 1836, où elle fut érigée grâce aux efforts de 350 artilleurs qui peinèrent sur les 10 cabestans de l'appareil de levage mis au point par Jean-Baptiste Apollinaire Lebas 1797-1873 polytechnicien et ingénieur du Génie maritime. Il sera nommé un mois après l'érection de l'obélisque conservateur du musée de la Marine.

1830 : Environ 5 mois de construction à l'arsenal de Toulon du navire Le Luxor qui transportera l'obélisque.

1831 : 4 mois de voyage entre Toulon et Louxor (attente dûe à crue du Nil) avec remontée du Nil durant 700 km. 120 hommes à bord dont un médecin Justin Pascal Angevin.

1832 : Départ de Louxor fin Août 1832, passage de l'hiver à Rosette, puis arrivé à Alexandrie, attente du printemps pour prendre la mer.

1833 : Arrivé à Toulon puis un mois plus tard départ des 2 bateaux pour Cherbourg. Le Havre, puis départ de Rouen halé par 14, puis 28 chevaux où il mettra 13 jours à atteindre ParisJolly

Atelier du musée de la Marine

 Côté hommes de main, peu de chiffres, des centaines de travailleurs du côté égyptien. 

L'obélisque attendra donc qu'on lui confectionne une nouveau piédestal qui nécessitera finances, extraction, transport et montage, soit 230 tonnes de granite du Finistère, transportés par le Luxor avec l'appareil de levage de A. Lebas.vers 1850

Ce n'est qu'en Octobre 1836 qu'il sera érigé sous les yeux des parisiens et de leur roi Louis-Philippe.Temple de Louxor

Du temple de Louxor, deux grands obélisques furent édifiés par Ramsès II en hommage aux Dieux et retraçant les faits marquants de son règne.

De la place de la Concorde, l'Obélisque est devenu un symbole incontournable de Paris.Place de la Concorde

Exposition qui se tient au Musée de la Marine à Paris jusqu'au 6 Juillet 2014. 

 

 

12 mars 2014

Château de Montbonnet 43

Montbonnet 3

Avec les manants, c'est simple aucune trace d'eux, avec les Seigneurs, ce n'est pas simple, on croit pourtant y arriver, mais les dates ne se recoupent pas toujours, les sources divergent, les dates différentes se succèdent selon les auteurs.

Le village de  Montbonnet situé en Haute Loire eut son heure de gloire, avec la puissante Baronnie de Montbonnet. Plusieurs familles seigneuriales se partageaient les terres, à force de mariages sans doute, les Mercoeur, les Polignac et les Montlaur. Montbonnet était alors un point stratégique, un col où devaient passer pélerins et marchands, les Montlaur originaires du Languedoc devinrent par des alliances de puissants seigneurs du Devès. Ils percevaient les péages des voies de circulation comme la Régordane, la via Podiensis, la Bolène. Bien sûr ils ne vivaient pas dans tous leurs châteaux mais y installaient des châtelains qui géraient leurs affaires. 

Avant l'an 1000, le château de Montbonnet était une sorte de tour de garde en boischâteau de l'an 1000comme celle ci en plus simple,peut être, vue l'exiguïté de la butteMontbonnet 43 elle appartenait probablement aux Mercoeur qui avaient déjà le château de Mirmande situé à quelques kms de Montbonnet, à moins que ce ne fut aux Polignac ou Solignac ou autres ! Les avis des historiens divergent à ce sujet. Le village se situait autour de la tour sur les flancs de la butte. Vers 1219, les Montlaur étaient en possession de Montbonnet, Cayres et Mariac, le château nommé dans les actes Castrum de Monte Boneti était alors re-construit en pierres, un nouveau village La Bonnette se créa en contrebas de la butte, puis un troisième auprès de la route qui fut construite. Depuis 1851 les 3 villages se sont regroupés au seul nom de Montbonnet.

En 1322 Saint Roch lors d'un pèlerinage au Puy aurait séjourné quelques jours au château de Montbonnet, une petite chapelle porte son nom. De 1359 à 1368, les troupes anglaises (guerre de 100 ans de 1337 à 1453) ravagent le Vélay, les châteaux dont Montbonnét assiégés. Les années suivantes ce furent les mercenaires de toutes nationalités dits les routiers et plus tard les Grandes Compagnies qui prirent le relais accomplissant vols, incendies, viols, tortures. Durant les rares trêves, les châteaux du Devès aux armes de Montlaur s'armèrent de créneaux, mâchicoulis, herses, fossés pour soutenir les attaques. En 1382, Montbonnet est si ravagé que les Etats du Vélay en réduisent les tailles. La branche des Montlaur faute de descendant mâle s'éteint à la mort d'Armand de Montlaur en 1439. Jeanne  sa soeur s'unit à la famille De Maubec qui prit la suite des Montlaur qui se maintiendra jusqu'en 1551 où un Raymond de Mourmoiron prendra la suite pour la laisser par sa fille à la maison d'Ornano. En 1589 Montbonnet un certain Pierre de la Rodde, capitaine-châtelain  ravagea toute la contrée et ce jusqu'en 1594 où il ira sévir un château plus loin. En 1631, le château hébergea contre son gré, comme bon nombre d'autres d'ailleurs, une compagnie royaliste lors d'un soulèvement du Languedoc contre Richelieu. Richelieu fera démanteler, par représailles, plusieurs châteaux du Vélay dont celui de Montbonnet en 1632 qui le sera partiellement. Richelieu sonnera ainsi le glas de l'aristocratie féodale. Laissés à l'abandon, ces châteaux serviront de carrière à diverses constructions (maisons, églises).      

21 février 2014

Château de Siaugues Saint Romain - Haute Loire

St Romain

Nulle trace d'écrit en ce qui concerne ce château avant le 13ème siècle.

Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis était suzerain de moults fiefs du Vélay, Entre 1250 et 1263 le recensement de ses vassaux auvergnats fit apparaître la seigneurie de Saint Romain. 

Du corps de garde, s'entendent encore les bruits de guerre, les pavois des Arbalétriers, le sifflement des flèches d'archers, les fléaux qui frappent les armures, les masses qui s'abattent sur les têtes, les miséricordes, les javelots, les cliquetis en tous genre mêlés aux cris de terreur et de souffrance, une odeur de sang où se mêle l'acide aigreur de la peur se mélange à celle du feu  ..

Nous sommes en 1361, autour du château, sur la butte, une église, des maisons et des humains, un seigneur voisin Etienne de Vissac voulant s'emparer du château, ses gens d'armes brûlent les maisons et l'église qui seront reconstruites à Siaugues.

Nous sommes en 1372, durant la guerre de 100 ans, Armand de la Roue en conflit avec le Seigneur de Polignac, en compagnie de Robert Dauphin seigneur de St Ilpize  donne l'assaut au château de Siaugues Saint Romain, ils ont d'abord tenté sans succès l'escalade des forteresses de Polignac et de Solignac et se sont donc rabattus sur ce château dont les Seigneurs seraient les Beaufort-Canillac et les Bertrand vassaux des puissants seigneurs de Polignac.détail

Ils occupèrent un temps le château et furent ensuites vaincus, les sources à ce sujet restent malheureusement fort rares et assez évasives.  

En 1415 Gilbert III Motier de Lafayette 1380-1464, Maréchal de France, acquiert le château et le restaure, on peut supposer qu'il ne l'occupa que par intermittence, ses états d'armes glorieux et nombreux le prouvent, il légua à l'un de ses fils Gilbert IV ( mort en 1527) ce châteauSt Romain2

celui ci se lia aux Polignac en épousant Isabeau de Polignac. Un des derniers descendants de la branche qui hérita du château fut le père Joseph conseiller de Richelieu, il ne dut pas l'occuper beaucoup non plus, une duchesse d'Uzès l'acheta mais il n'abrita que des gardes. Le château fut pillé à la Révolution et alla à l'abandon.

Très proche de nous, une bande de jeunes américains vint le délivrer de sa prison de ronces, et l'une d'entre eux épousa l'actuel propriétaire des ruines. 

Les fresques murales du château furent détaillées par Léon Giron (1839-1914) peintre : article à lire sur le site Mémoires d'Auvergne.   

 

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