Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mémoire virtuelle d'une ide
23 janvier 2019

La Chapelle expiatoire rue Pasquier Paris 8ème

CHAPELLE EXPIATOIRE

Suite de la balade dans le 8ème : notre regard est attiré par un dôme. 'Késaco' nous nous dîmes en fougueuses aventurières, et hop direction cette bâtisse qui s'avère être une chapelle expiatoire (en souvenir donc) de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Reportons nous au temps où ce quartier n'était que marécages, asséchés dit on par les chanoines, oui, il y a toujours eu au moyen âge pléthore de monastères, ces religieux ont transformé les lieux en potagers. Sautons allègrement les siècles, nous voici en 1552, date du premier plan de ce territoire, 3 petits lieux dits  La-ville-l'Evèque, le Roule et Chaillot. Ces 3 lieux sont espacés par des champs, des jardins et des moulins. La-ville-l'Evèque simple hameau autour d'une exploitation appartenant à l'Evèque de Paris se dote d'habitations et d'une église au 13ème, église vouée à St Madeleine, qui sera reconstruite à 2 reprises pour être détruite en 1798. Attenant à l'église, un cimetière dit de la Madeleine. On en compte sous Louis XIV pas moins de 300 dans Paris. Paris s'agrandit, entraînant forcément une mortalité croissante. Le cimetière de la Madeleine devenu trop petit, on en crée un autre aux environs. En 1721, un ancien potager du couvent de bénédictines devient le nouveau cimetière de la Madeleine à l'emplacement actuel de la chapelle expiatoireCHAPELLE EXPIATOIRE VUE DE LA RUE

En 1770, lors des fêtes populaires liées au mariage du futur Louis XVI avec Marie-Antoinette, une centaine de badauds meurent dans une meurtrière et folle bousculade et sont enterrés dans le lieu le plus proche du drame soit le cimetière de la Madeleine. En 1792, le 10 Août plus de 600 gardes Suisses sont tués lors des affrontements entre la garde nationale ralliée aux insurgés et les gardes Suisses qui défendent les Tuileries contre leurs assaillants qui vainqueurs emprisonneront Louis XVI et sa famille à la tour du Temple. La moitié des gardes-Suisses seront inhumés au cimetière de la Madeleinechapelle expiatoire 2

 Ces pierres tombales vides ou cénotaphes leur rendent hommage. Les massacres de Septembre viendront grossir les chiffres, 1300 personnes sont à nouveau tuées dont quelques dizaines de gardes Suisses qui avaient été emprisonnés le 10 Août au soir. Le 21 Janvier 1793, le corps de Louis XVI rejoindra le charnier, suivi de Charlotte Corday en Juillet, le 16 Octobre Marie-Antoinette, Olympe de Gouge, madame Roland et Philippe d'Orléans dit Philippe Égalité en Novembre, la comtesse du Barry en Décembre. D'Octobre 1792 à Mars 1794 il faut compter 510 victimes. Les fosses remplies, le cimetière ferme pour question de salubrité le 25 Mars 1794. Le cimetière des Errancis ( ou de Monceau ou de Mousseaux) le remplacera, 1119 personnes guillotinées y seront enterrés dont madame Élisabeth soeur de Louis XVI, Hébert, Danton, le couple Desmoulins,  le couple Hébert, Robespierre, Fabre d'Eglantine et l'accusateur public du tribunal révolutionnaire Fouquier-Tinville. Ce cimetière fermera en 1797, le terrain sera morcelé, le bal de la Chaumière s'y installera jusqu'en 1860. Les ossements retrouvés reposent dans les catacombes. Mais revenons au cimetière de la Madeleine qui considéré comme bien national sera vendu. En 1802 il est revendu à un monsieur Descloseaux. Louis XVIII (règne de 1814 puis 1815 à 1824 date de sa mort) de retour sur le trône en Juillet 1815 fait faire des recherches dans le terrain de Mr Descloseaux en vue de retrouver les restes supposés de Louis XVI et de Marie Antoinette qui seront transférés en la basilique de Saint Denischapelle expiatoire coupole

il confie les travaux d'une chapelle de style néo-classique à l'architecte Pierre François Fontaine, architecte de Napoléon 1er, secondé par Louis Hippolythe Lebas. La chapelle est consacrée en 1824 et achevée sous Charles X 1757-1836 (règne de 1824 à 1830), la décoration intérieure faite de bas reliefs (Sculpteur Antoine-François Gérard)CHAPELLE EXPI 2

et de sculptures représentant Louis XVI (sculpteur Joseph Bosio) et Marie Antoinette (sculpteur Jean Pierre Cortot)chapelle expi Marie-Antoinette

chapelle expiatoire Louis XVI

 La dernière lettre de Marie-Antoinette à sa belle soeur Madame Elisabeth, le testament de Louis XVI, sont gravés dans le marbre, oeuvres offertes par la fille aînée de Louis XVI et de Marie Antoinette la Duchesse d'Angoulême Marie Thérèse dite Madame Royale 1778-1851 et installées après la chûte des Bourbons en 1834-1836. Dans la crypte, un autel de marbre noir marque le lieu du corps exhumé. Cette chapelle aura ses partisans et ses détracteurs, on s'en doute bien. Sa sauvegarde ne sera plus mise en cause à partir du 22 Juillet 1914 où elle est classée monument historique. Elle reste un témoin d'une époque fort agitée de l'Histoire de France et constitue une sacrée révision pour les visiteurs oublieux. Des panneaux explicatifs dans les galeries latérales intérieures sont fort bienvenus.

Publicité
Publicité
18 janvier 2019

L'église Saint Augustin Paris 8ème

Eglise St Augustin

Sous le second empire 1852-1870, la population de Paris s'agrandit considérablement. La capitale devient un chantier permanent où se construisent, immeubles, trottoirs, égouts, gares, églises, bâtiments publiques. Ces travaux nécessitent une main d'oeuvre qui afflue sur Paris. Les petites ruelles de la petite Pologne disparaissent au profit de larges avenues et d'immeubles cossus. Au carrefour du Bd Malesherbes et du Bd Haussmann sur la place St Augustin, s'érige de 1860 à 1871 l'église St Augustin.Eglise St Augustin 2 Napoléon III désirait y être inhumé dit-on. On confia la réalisation de cette nouvelle église à l'architecte Victor Baltard (1805-1874)  déjà connu par la construction des Halles de Paris qui seront détruites durant les années 1971-1973. De style roman, gothique, renaissance et byzantin l'église St Augustin possède une ossature entièrement métallique recouverte d'un parement de pierres.Eglise St Augustin nef

Plus de piliers qui gênent la vue, des colonnes en fonte adossées aux murs supportent des fermes de charpente finement travaillées en fer forgé.Eglise St Augustin Ange- Schroeder 1828-1898

Les colonnes en fonte sont agrémentées d'un ange sculpté par Jean-Louis-Désiré Schroeder (1828-1898)

Eglise St Augustin candélabre

Les candélabres étaient éclairés au gaz, la fée Électricité apparaîtra à la fin de ce siècle et permet d'éclairer fort agréablement aujourd'hui cette église.

Eglise St AUGUSTIN façade

Les portes en chêne recouvert de cuivre sont réalisées par l'entreprise d'orfèvrerie créée par Charles Christofle (1805-1863). Lorsque l'on rentre dans cette église, on est attiré vers le choeur où trône un ciborium en fonte dorée, haut de 10 mètres, qui tient la vedette, à mes yeux d'agnostique attirée par la rutilance des objets

Eglise St Augustin ciborium

qui me rendent plus aimables les églises dont l'obscurité m'effraie en général, lieux que je ne fréquente plus qu'en touriste, à noter que par temps froid, l'église est un lieu où l'on peut se réchauffer, se reposer un peu l'âme et/ou l'esprit. Peinture de droite de Diogène Maillart 1840-1926. 

Eglise St Augustin tribune

Eglise St Augustin La mort de Ste Monique Maillart

      

12 janvier 2019

La Petite Pologne ancien quartier de Paris

 La Petite Pologne, zone qui correspond au 8ème arrondissement actuel, était un petit faubourg qui date du 17ème siècle, du moins, on en parle un peu dés cette époque. Ce terrain était encore en friche, un château datant du début du 14è siècle appartenait à la famille Porcheron. En 1380 la famille Le Coq en prit possession jusqu'au 18ème siècle.

 Une barrière d'octroi y était installée, l'octroi étant une taxe perçue sur les marchandises les plus courantes comme le vin, l'huile, le café, le sucre. Les préposés aux barrières logeaient dans des petites habitations, et il n'était pas rare qu'un cabaret y prenne place. On dit, qu'en ce ce lieu, ce cabaret se nomma selon certaines sources La petite Pologne et selon d'autres sources Au roi de Pologne. Cela n'a sans doute aucun rapport, et nulle source n'indique l'origine de ce mot Pologne, mais en 1725, le roi Louis XV épousa une princesse polonaise Marie Leszczynska, fille de Stanislas 1er qui fut roi de Pologne de 1704 à 1709, puis avec le soutien de son illustre beau père de 1733 à 1734 (guerre de succession de la Pologne). Lors du mariage royal, Stanislas et son épouse furent logés au château de Chambord entre 1725 et 1733, et l'on dit qu'il vint souvent, parfois incognito, visiter son illustre fille. Pourquoi ne pas imaginer qu'il s'abreuva parfois dans ce cabaret ci dessus nommé. Oui, je m'égare sans doute.( A noter que ce roi qui dut abandonner son trône de Pologne une seconde fois en 1934 reçut en viager les duchés du Bar et de la Lorraine, duchés qui reviendront à la France à sa mort).

Sous Louis XVI des moulins, des guinguettes,des maisons de plaisance, des habitations s'édifièrent, des masures surtout et de rares résidences particulières comme celle de Louis Philippe d'Orléans, cousin de Louis XVI, plus connu sous le nom de Philippe Égalité. En 1770 s'installa une maison de santé pour femmes où l'on soignait entre autres les maladies vénériennes, elle ferma 10 ans plus tard faute de financement, mais pas fautes de clientes. 

Sous l'empire, Joseph Napoléon, puis sa mère y logèrent un temps.

Sous la seconde restauration (1815-1830) la petite Pologne se situait dans le triangle formé actuellement par les rues du Rocher, de la Pépinière et de Miromesnil.

Ce quartier acquit une réputation fort malfamée, Eugène Sue (1804-1857) le décrit dans Les Mystères de Paris comme un 'fameux repère pour la pègre'.

 De 1852 à 1870, sous Napoléon III et le préfet de Paris le baron Haussmann, ces quartiers insalubres de Paris disparaîtront peu à peu. Et le quartier prestigieux du 8ème arrondissement de Paris est né petit à petit.

 Pour aller un peu plus en ce qui concerne les barrières d'Octroi, entre 1784 et 1790, on construisit un nouveau mur encerclant Paris : le mur des Fermiers Généraux, plusieurs passages furent aménagés pour la circulation des marchandises et des personnes. Ces nouvelles barrières se composaient de batiments ou  bureaux d'octroi où l'on percevait la taxe sur les marchandises. Des cabarets et des guinguettes jouxtèrent le mur. En Juillet 1789, plusieurs assauts furent menés contre ces barrières qui seront pillées, détruites, incendiées. Ce mur sera détruit en 1860.

 

Visiteurs
Depuis la création 889 753
Publicité
Newsletter
Publicité