Beaubourg nous présente Paul Klee sur le registre de l'Ironie. De quoi compléter un peu l'un de mes messages consacré à ce peintre musicien avec la découverte d'un Klee facétieux, mais aussi un Klee fortement marqué par les évènements politiques où son ironie trouve aussi un moyen de s'exprimer. Au début de sa carrière, la satire et la caricature lui permettent de mettre de côté l'héritage académique classique qu'il rejette, la seule issue à ce moment lui semble être la provocation à l'exemple de Daumier qu'il vient de découvrir.Il faut dire aussi que ses débuts de peintre sont un peu difficiles et que la caricature où il excelle est une voie plus aisée pour lui à ce moment là. Dessin, gravure, aquarelle, dessin sur verre sont utilisés pour dépeindre son époque d'avant guerre où la bourgeoisie est triomphante de bons sentiments fort hypocrites; dans le dessin :
Deux hommes se rencontrent pensant chacun que l'autre lui est supérieur, il faut reconnaître deux empereurs Guillaume II de Prusse et François-Joseph d'Autriche. Avec un camarade de lycée Hans Bloesch 1878-1945, Paul illustre sur des poèmes de Bloesch une oeuvre érotique qui ne restera qu'un projet où la caricature permet une licencieuse provocation; entre 1902 et 1905 où il ira se confronter au gai Paris, Paul Klee ne déteste pas ni séduire, ni être séduit
la vie de patachon le tente un brin, mais là n'est pas sa voie. Il épousera sa Lily musicienne comme lui, rencontrée 7 années plus tôt et trouvera en sa peinture une célébrité enfin reconnue en découvrant en 1912 le cubisme à Paris. Le voyage en Tunisie en 1914 se reflète non sans un humour certain dans son paysage, il faut dire que le Niesen s'y prête bien aussi avec sa forme pyramidale
Klee s'amusait à créer lors de ses voyages des herbiers, et en lisant Goethe qui traite des couleurs et des formes, il joue avec une nature qui évolue et danse sous nos yeux
Klee est un musicien qui met en musique sa peinture, oui je l'avoue c'est un peu facile de ma part, mais voilà, Klee me reste encore un peu mystérieux, et sa peinture n'est pas si lisible que cela
nonobstant les critiques qui se la jouent beaucoup avec leurs interprétations hermétiques. Certes il y a toujours des pointes d'humour décelables
des petites notes de désespoir aussi
sa fin de vie est douloureuse, l'époque aussi et ça, cela se voit aussi.
A plus monsieur Klee, vous m'êtes encore un peu étranger, même si je commence à vous cerner un peu mieux, à ma façon bien sûr.