Musée d'Orsay
Orsay, c'est un peu chez nous ! sous prétexte qu'un nôtre grand père fut Directeur des Hôtels du Louvre dont celui d'Orsay, sous prétexte que nos parents ont fait leur repas de mariage dans le restaurant d'Orsay, sous prétexte donc d'une période fastueuse de notre histoire familiale à Paris, nous estimons G et moi même que nos ancêtres font partie des fantômes qui hantent l'ancienne gare d'Orsay ...
alors c'est en familiers que nous avons arpenté les salles reliftées du pavillon Amont, le 5ème étage, celui des impressionnistes ...
La nudité froide de la sulfureuse Victorine Meurant est curieusement mise en valeur, par les délicieux nus de Renoir, joyeusement kitsch, où la chair déborde avec allegresse, oui, Renoir aimait les plantureuses souriantes. Bazille et Fantin Latour qui se la jouent grands reporters photographiques, avec leurs ateliers où les grands de cette époque sont nonchalamment représentés, Caillebotte qui, lui, se la joue peinture sociale avec ses raboteurs de Parquet, aussi raffinés et délicats cependant que lui, séduisant son auto portrait d'ailleurs ! Berthe Morizot, modèle ténébreux et peintre se démarquant peu à peu de Manet, pour rejoindre le courant impressionniste, Cezanne qui nous offre un bleu à se damner, Monet, qui avant Bonnard fait éclater les couleurs et d'ailleurs Bonnard est là aussi, au 2ème étage, dans sa période nabi japonisante avec déjà Marthe vaquant à sa toilette ...
Une balade réjouissante et prolifique en peintres ... et pour le plaisir, les bancs Water Block de Tokujin Yoshioka fort confortables, le café des frères Campana, les éclairs pistache, le menu finlandais raffiné du restaurant classé monument historique, en liaison avec une petite exposition de Akseli Gallen-Kalela vue hélas trop rapidement, car à 17h30, vous êtes mis dehors ...
Mais on y reviendra.
un canapé rigolo toujours des frères Campana où il a l'air de faire bon de dormir un peu, et puis une Toussaint, naturaliste, photographique, plaisante d'Emile Friant.
C'est vrai que l'on s'y sent un peu chez soi, dans ce musée, un peu douillet, un peu cosy, un peu kitsch, très classique, sans surprise mais, tout doux, le Musée d'Orsay.