Jardins- Exposition- Grand Palais
Quelques pépites dans cette exposition, pour une non-fan de jardinage. Accueillie par une fresque de Pompeï, bon présage pour une fan de ce lieu. Et juste en face Giuseppe Penone
(dont l'arbre à voyelles en bronze du jardin des Tuileries fait la nique aux arbres qui l'entourent) avec, ici, une toile en frottis de feuilles : des couleurs végétales et une chemise en tissu; vingt deux siècles séparent ces deux représentations de la nature, assez bouleversante cette étonnante promixité de l'art antique et de l'art contemporain sous la vigilance amusée d'une petite tulipe en bois créée par l'artiste japonais Yoshihiro Suda né en 1969.
Et puis le rappel de notre humaine condition ' tu es poussière et tu retourneras poussière', rappel qui se concrétise par 400 prélèvements de terre effectués le long de la Loire de sa source à l'estuaire, soit du Mont Gerbier de Jonc à la région de Nantes jusqu'à l'Océan Atlantique, prodigieuse diversité des sols qui nourrissent la nature dont nos humaines poussières. Amusant ce besoin de l'Homme de s'approprier cette nature si indépendante, par différents procédés, pour les plus scolaires ce seront des herbiers, pour les plus scientifiques, ce seront des planches de reproduction, pour les artistes des peintures, des papiers découpés, ou des représentations
en verre, en cire, en porcelaine et pour les riches amateurs en diamant. Qui dit jardin, dit jardinier, en voilà un superbe, réaliste et romantique à la fois
riche des couleurs empruntées à ses fleurs, nous le devons au peintre belge Emile Claus 1849-1924 qui appartiendra au luminisme, mais qui dévoile ici une peinture sociale où l'humble jardinier au regard vifaux traits usés de fatigue tranche avec cette probable demeure bourgeoise où il entre les pieds nus. Des photographies bien sûr, belles forcément de la luxuriante beauté des fleurs et des plantes
et non, ce n'est pas une photographie, mais une peinture d'un peintre suisse Franz Gertsch né en 1930 qui méritera un approfondissement ultérieur de ma part; une petite pépite couleur coquelicot n'est pas inintéressante non plus d'un artiste contemporain né en 1949 Bertrand Lavier
qui joue avec nos idées sur l'art, ludique, provocateur, facétieux, diffèrent, j'aime forcément. Et puis papillonner lentement de fleurs en fleurs
se rafraîchir à la source de Jean Michel Othoniel
se poser sur un banc, croiser un Bonnard, un Picasso, un Monet, un Watteau, des peintres qui me sont familiers et dans un dernier élan, s'arrêter une dernière fois devant Lionel Esteve qui nous offre un bouquet
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