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Mémoire virtuelle d'une ide
peinture
12 mai 2016

Monica Fagan

Monica Fagan

La vie est un théâtre, nous le savons. Monica Fagan, peintre d'origine anglaise, qui travaille aussi pour le théâtre, décors et costumes, nous en donne une version fantastique et fantasmée où le mystérieux et volontairement irréaliste domine.détail Monica Fagan 2

Monde de femmes, carnavalesque parfois, romantique et beau toujours mais fortement ironique. Le dessin est sûr et précis, les mouvement de peinture jouant entre maniérisme, surréalisme, romantismeLa Date fatidique Monica Fagan

flirtant toujours avec le sfumato où ombres et lumières s'enfument, où la profondeur nous emmène toujours dans un univers étrange.Monica Fgan 2

S'expose actuellement à l'espace St Jean à Melun.

Pour aller plus loin, site internet  http://www.monica-fagan.com/fr/index.html

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13 mars 2016

Suzanne Valadon 1865-1938

Suzanne Valadon

Et bien justement suite au personnage du livre de Kristin Marja Baldursdottir, en voilà une autre femme assez remarquable aussi, une peintre dans un genre moins conformiste cependant que la Karitas du livre, nettement plus délurée mais ivre de son art et fort talentueuseLa boîte à violon Valadon

 

Suzanne, ainsi prénommée par Toulouse-Lautrec (qui savait de quoi il parlait sans doute) car fort désirée par les messieurs, se nommait Marie-Clémentine Valade, puis elle prit le prénom de Maria en tant que modèle et enfin elle émergea dans la Peinture en tant que Suzanne Valadon.Valadon 5

Modèle pour Puvis de Chavanne, Renoir, Toulouse-Lautrec, elle fut aussi forcément aussi parfois leur maîtresse, il lui fallait bien vivre, à cette belle jeune femme qui tentée par le cirque dut interrompre prématurément une carrière suite à un accident. Mais intuitive, douée, elle apprit d'eux ce que d'autres apprennent dans les académies ou dans les ateliers.Valadon 7

 Elle eut aussi une aventure houleuse de 5 mois avec Erik SatieValadon 3

 fut  Mère célibataire d'un enfant qui fut reconnu par son présumé père : Maurice Utrillo

Valadon 9fut le peintre très productif de Montmartre. On s'y intéressera un autre jour à ce tourmenté qui choisit d'ailleurs une peinture plutôt apaisante .. Elle se maria 2 fois Suzanne avec un banquier qui lui apporta le confort, puis avec André Utter peintre lui aussi rencontré en 1909.Suzanne Valadon Utter

Le musée de Montmartre présente jusqu'au 16 Mars leurs oeuvres à ces trois là.

Suzanne Valadon Portrait de famille

17 octobre 2015

Collection Hahnloser-Bühler - Musée Marmottan - Paris

La partie de dames à Amfreville

L'artiste dans le couple, c'est elle Hedy Bühler (1873-1952), famille bourgeoise, elle étudie le dessin et la peinture, elle a un certain don pour la décoration, lui, Arthur Hahnloser est issu d'une famille d'industriels et sera ophtalmologiste. Hédy hérite de la villa Flore, Arthur y installe son cabinet. Ils commencent leur collection par des peintres compatriotes, Giovanni Giacometti 1868-1933 (père d'Alberto), Ferdinand Hodler (1853-1918) avec l'étonnant portrait de l'un de ses modèles et maîtresses Angela Giulia Leonardi rencontrée en 1910Portrait de l'italienne Giulia Leonardi Hodler

 ce portrait là est le moins flatteur de tous, car il la peignit plusieurs fois fort joliment, pour info un tableau hors collection de la fin de sa vie au style fort épuré.Holder

 Félix Valloton 1865-1925 fut un ami de la famille et leur fit connaître les peintres français d'alors, BonnardLe débarcadère de Cannes

 Vuillard avec aussi plus haut la partie de dames. Vuillard

Redon qui vous avez raison, cher Van Gogh, en fit plusieurs de ces pastels, toujours, fort colorés.

Odilon Redon

Matisse, Cezanne, Manguin et Van Gogh,  l'homme qui s'y connaît aussi en pastels.Le Semeur

 La villa Flore est devenue un musée qui abrite la collection de ce couple suisse.

Et salutations à l'occupant principal des lieux Monet dont j'aime particulièrement cette maison vue du jardin aux roses.Monet 

Jusqu'au 7 Février 2016.

 

31 mai 2015

Bonnard à Orsay

En Barque Bonnard détail 1907

L'animal, comme l'enfant ou Marthe sont des imparables dans l'oeuvre de Pierre Bonnard et leurs expressions communes sont assez drôles à comparer, tout commedétail

les lieux où l'on vit salle à manger, jardin, salle de bain

La Table de toilette 1908

Pierre Bonnard 6

 les chambres fort rarement où il préfigure la solidité de leur couple où chacun sera un peu solitaire par nécessité

L'Homme et la Femme 1900

 

Coin de salle à manger au Cannet

 un goût marqué pour les portes et fenêtres, et par dessus tout des couches de peintures les unes sur les autres. Voilà, au début c'est ça Bonnard avec bien sûr des explosions de couleurs inouïesLe cabinet de toilette 1932

pierre-bonnard-Détail la terrasse ensoleillée l1939-1946 des jaunes incroyables

Trouville La sortie du port 1936-1946 Bonnard

 Sa discrétion, son peu d'entrain pour le mondain, sa sauvage épouse, sa descendance, tout contribua à vouloir faire de lui un peintre sans ambition voué aux bonheurs simples.La famille Terrasse 1900Et pourtant son ambition de peindre dépassa tout, il y consacra plus de temps qu'un autre, refuge, obsession, Bonnard qui au début de sa vie d'artiste voulait surtout s'échapper du conformisme bourgeois, finit par s'enfermer volontairement dans son atelier pour faire exploser la peinture, quant aux bonheurs, il en cultiva plusieurs.Intérieur au Cannet avec femme à la toilette 1938-1943

Et je laisse le soin d'expliquer la peinture de Bonnard aux spécialistes qui sont après tout là pour ça, qui parfois se contredisent les uns par rapport aux autres, moi ce qui me passionne dans la peinture avant tout c'est le peintre, connaître les motivations qui l'ont poussé à peindre comme çi ou comme ça, après j'aime ou pas, cela reste fort secondaire pour moi, la beauté des oeuvres étant extrêmement relative. Bonnard, je l'aime dans ses portraits et dans ses intérieurs, là où les êtres et les objets semblent faussement s'effacer

Marthe Atelier au mimosa 1939-1946

au profit de la peinture qui exulte. Et j'aime bien l'image de lui que montrent ses toiles, un homme ouvert aux autres fort indépendant, un taiseux qui fait parler sa peinture, un homme tendre, indécis parfois, tourmenté souvent et au final à l'aise que dans son activité. Sa peinture reste assez loin de tout courant même si il flirta au début avec quelques mouvementsPierre Bonnard 5et c'est le propre des grands qu'on les reconnaisse facilement pour peu qu'on les fréquente un peu et qu'on s'y attache. Orsay nous livre donc pas mal de toiles, de quoi nous satisfaire, je l'ai vu plusieurs fois Bonnard, et à chaque fois j'ai noté quelque chose de nouveau, une prochaine fois apportera un autre détail, j'en suis sûre. Les peintures de Bonnard en fourmillent, et les trouver constituent un réel plaisir. A vous revoir donc monsieur Bonnard. Avec un plaisir extrême.

17 avril 2015

Paul Rebeyrolle 1926-2005

Paul Rebeyrolle

Moi, j'aime à dire de ma peinture qu'elle est naturaliste. Le naturalisme, c'est une immersion dans la nature. Et je crois avoir réussi à marier naturalisme et politique, ce qui pour moi est essentiel : si tu peins un corps de femme ou d'homme, peu importe, ou de supplicié, c'est en fonction d'une conception politique, mais si ce corps n'est pas plein de sang, si on ne sent pas que ce sang circule sous la peau, que la chair est tendre, que le sol est vraiment un sol fait de terre et de pierre, et si le ciel qui est derrière est en carton, alors on ne fait strictement rien qu'exprimer une théorie.»

Paul Rebeyrolle

Rebeyrolle 5

Rencontre fortuite avec ce peintre que je ne connaissais pas par le biais d'un roman policier de Sylvie Granotier actrice, scénariste et romancière.

Il me faudra un jour y aller : visiter Paul Rebeyrolle sur ses terres, près de Limoges.

Un aperçu rapide de son art très particulier.

Site

 http://www.espace-rebeyrolle.com/ 

Homme tirant sur ses liens 1979 Paul Rebeyrolle

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27 mars 2015

La frise Beethoven de Gustav Klimt à la Pinacothèque

KlimtBien sûr, il serait outrancier et stupidement restrictif de ne voir en Gustav Klimt 1862-1918 qu'un chantre d'une peinture clinquante avec toute cette pléthore d'or et de petits motifs vivement colorés reproduits à l'infini comme ce fameux Baiser Le Baiser détail Klimtoù l'homme saisit la tête d'une femme agenouillée qui ne doit pas sa chute qu'à la force de ses pieds qui s'agrippent arc-boutés pour se maintenir dans une position fort inconfortable sous l'emprise d'un mâle un brin trop sûr de lui ou pas assez, oui chez Klimt l'homme fait cloche contre le corps de sa compagne jusqu'à parfois la cacher ou la nier. Il y a un je ne sais quoi qui me déplaît un peu chez Klimt. Il aime assurément le corps féminin et joue à le mettre en scène de deux façons soit il le déshabille et le réduit à la femme fatale dont il faut se méfier soit il l'habille et dans ce cas, il fait référence à la mère ou à l'épouse. Dans un cas la femme est nue, sexe souvent bien en évidence, femme-objet par excellence, elle représente à l'époque de Klimt la classe sociale la plus défavorisée, celle qui vit de ses charmes à l'époque où seule la femme de bonne naissance est glorifiée en tant que reproductrice, dot et maîtresse de maison qui n'a intéressé d'ailleurs Klimt qu'à travers des portraits toujours très marqués par son ornementation qui a constitué si je puis dire sa marque de fabrique : mosaïques d'or, couleurs très vives, petites fleurs ou  petits motifs style tapisserie qui envahissent la toile et font oublier le corps. Certes la sexualité féminine à cette époque est soit inexistante, soit considérée comme dépravation ou pire comme maladie, pourtant Klimt ne se prive pas de la représenter dans des attitudes plus jouissantes que jamais, ce qui choqua bien sûr la société bien pensante. Voilà sans doute une des ambiguïtés de Klimt quant à son regard sur la Femme, le plaisir féminin est toujours suspect. Dans la Frise Beethoven  dont une partie est exposée en ce moment à la Pinacothèque Les femmes de Klimt sont généralement belles et hiératiques, les yeux baissés ou le regard ailleurs, ce sont les femmes vertueuses. La vertu est belle.Luxure, lubricité et démesure 1902 Klimt

 La luxure ose, elle, vous regarder dans les yeux bien sûr, la démesure est grotesquement laide, quant aux forces hostiles elles sont décharnées, agressives sexuellement aux visages un peu cadavériques et menacent l'homme

Les Forces hostiles Klimt 1902

Les femmes de la poursuite du bonheur sont soit extatiques à la manière d'une Thèrese du Bernin, soit sans expression avec une bouche qui est soit à demi-close comme un chaste baiser, soit pincée qui va jusqu'à l'absence totale de bouche ! version idéalisée de l'épouse vierge (belle et muette en idéal) et transcendée plus tard par sa maternité obligatoire. Et elles, sont habillées forcément.

La poursuite du bonheur 1902 KlimtKlimt resta célibataire et proche de ses frères et soeurs, il eut une relation amicalo-amoureuse avec la soeur de sa belle soeur Emilie Flöge qui dura jusqu'à sa mort, et un grand nombre de maîtresses de bonne famille ou pas, avec une flopée de jeunes femmes modèles autour de lui : 3 enfants naturels, l'un de Maria Ucicky, les 2 autres de Maria Zimmermann (une source en indique 3). Bon il paraîtrait qu'à sa succession, 14 enfants se prétendaient illégitimes. Réconcilions tout le monde, aucun ne fut cependant reconnu. Klimt si partisan de la sécession en matière d'art apparaît comme un homme du passé partageant les interrogations et les inquiétudes des hommes de son temps entre la fin d'un monde et le début d'un autre où les hommes ne savent pas trop se situer, et encore moins situer les femmes, alors soit ils la diabolisent, soit ils la cantonnent au rôle de mère. Et pourtant, Klimt si précieux et sophistiqué dans son art à la limite de l'art sacré qui frise avec un symbolisme coquinPortrait d'Adèle Bloch- Bauer 1907 détail Klimt presque féminin finalement même dans son érotisme poussé et son goût extrême pour le décoratif, drôle de fin de siècle qui libéra curieusement dans le monde artistique les moeurs, les amours lesbiennes surtout, fort à la mode; Klimt leur donna une grande place au grand dam de la bonne société, dans quel but exactement, voilà une autre ambiguïté je trouve. Bon ne cédons pas à la tentation réductrice de ne limiter Klimt qu'à ce peintre du rutilant obsédé par le sexe féminin, il était un excellent dessinateur et coloriste, un excellent peintre en somme Tête d'homme allongé Klimt 1886-1888

mais ... Bien, l'on sent je vous l'accorde un petit parti-pris de ma part, il y a un petit quelque chose qui me dérange chez Klimt. Bon  allez juger vous même si le coeur vous en dit, Klimt est rare chez nous quand même, allez voir l'exposition de la Pinacothèque intitulée 'Au temps de Klimt, la Sécession de Vienne' où vous trouverez également la célèbre Judith sur laquelle je reviendrai dans un autre message, et vous y trouverez peut être une pépite, moi ce fut Egon Schiele avec deux tableaux seulement exposés. Et j'y reviendrai sur ce Schiele beaucoup plus complexe que Klimt, quoique à la reflexion, ce n'est pas si sûr. A vous revoir donc monsieur Klimt.  

Pommier Klimt 1912

11 février 2015

Niki de Saint Phalle au Grand Palais

IMG_4918

C'est d'abord un visage, beau. C'est aussi un corps, de rêve. Un don certain d'utiliser ces atouts là. Y ajouter une bonne dose de talent, un inconscient au bord de la crise de nerfs, une colère folle, secouez joyeusement et vous obtenez une Niki de Saint Phalle. Pas franchement concernée par ses études, Niki coIMG_4900mmence à 16 ans par vivre de sa beauté en tout bien tout honneur dans le mannequinat, manière de signaler à son père que son corps n'appartient qu'à elle. Niki a de la classe, une élégance d'aristocrate qui lui donnera toujours une certaine assurance auprès des hommes qu'elle côtoiera, aussi bien dans le domaine privé que professionnel. Les hommes fort nombreux dans le domaine de l'art l'accueilleront un peu comme une mascotte, amusés, séduits et bienveillants.

Il arrivera un jour où l'art de Niki s'imposera seul, grâce à des peintres naïfs et célèbres comme Hugh Weiss,  les artistes américains de l'impasse Ronsin Carry Rivers, Robert Rauschenberg, Joan Mitchell et bien sûr Jean Tinguely qui lui donneront confiance en son talent. Jean Tinguely et Niki se stimuleront l'un et l'autre, Elle, ayant toujours une longueur d'avance. Niki est une combattante assurément, contre le machisme ambiant, la sainte autorité parentale et maritale, elle rejoint le féminisme sans en partager les idées castratrices.Autoportrait 1958-1959 N de St PhalleElle revendique une féminité victorieuse où la Femme au pouvoir ferait de la terre un monde meilleur. Elle revendique le jeu féminin européen du flirt. Elle découvre le monumental avec ces êtres à part que constituent Le Facteur Cheval ou Antoni Gaudi. Niki réalisera des sculptures monumentales  comme le Golem à Jérusalem, le Dragon de Knokke à Knokke Le Zoute ou le Jardin des Tarots en Toscane ( voir message sur ce site), de nombreuses fontaines comme la fontaine Stravinsky près de Beaubourg ou celle de Château Chinon.La fête vers 1953-1955

Dans les années 1950 après son mariage, Niki peint des huiles et des gouaches, des toiles naïves qui affichent un bonheur déjà perdu ou jamais acquis, car la jeune femme cherche à s'évader du tableau, de sa vie, de sa famille; après sa dépression traitée par électrochocs,  Elle peint, colle, accumule des cailloux, clous, grains de café, riz, boutons, morceaux de céramique,  vieux jouets; ses thèmes sont femmes et monstres, araignées-mères créant des toiles à confidences ou messages.Niki

Les cauchemars de Niki prennent vie. Lorsqu'elle se sépare de son mari et de ses enfants en 1960 elle commence à régler ses problèmes, elle entre en guerre contre la violence, elle flingue à tout va d'abord sur des toiles abstraites pour se défouler et puis les tirs deviennent ciblés.

Tir Niki de Saint Phalle

 1961 Niki de Saint Phalle

ses séances de tirs restent branchés, le beau monde artistique de l'époque est convié, elle se fait plaisir Niki, elle exulte, là voilà consacrée artiste engagée, elle tire sur les autels, les hommes politiques Niki de Saint Phalle 1962

son père au phallus-avion : La fumée dégagée évoquait la guerre. La peinture était la victime. Qui était la peinture ? Papa ? Tous les hommes ? ... Ou bien la peinture était elle MOI ? Oui ça saigne fort chez Niki !Niki de Saint Phalle 13

Fin 1960, Jean Tinguely et Niki de St Phalle achètent une ancienne auberge en Essonne, Niki peut entamerNiki 2Détail mariéeNiki de Saint Phalle 2

 

sa joyeuse collection de mariées dévorées par des poupons.

et de la mariée elle passe inévitablement à l'accouchement. Ah ce mariage qui emprisonne la femme soumise à son mari et que dire des entraves que sont les enfants ? Puis Niki s'adouçit et va magnifier la féminité triomphante : les nanas arrivent avec la Hon, (elle en suédois) Jean s'occupe de la carcasse en fer qui sera grillagée, du tissu collé sur plusieurs plans, le tout peint en blanc.Niki de Saint Phalle 6 Hon, femme en position gynécologique qui accueille ses visiteurs par son vagin, sorte de Déesse Femme est un symbole fort et caustique pour l'époque.Niki de Saint Phalle 7

En 1967, chic son père meurt, les nanas se font maison, fontaine, ou simplement nanas ' Une femme dans la civilisation des hommes, c'est comme un nègre dans la civilisation des blancs.' Bonnes et mauvaises mères nous le sommes toutes dés que nous enfantons, la société le veut ainsi. L'oeuvre de Niki de Saint Phalle est si vaste que je consacrerai un message pour les Nanas.  En 1969 construction toujours avec la bande de Tinguely du Cyclope à Milly La Forêt (voir message à ce sujet) 1971 naissance de sa petite fille Bloum Cardenas. Niki sera une bonne grand-mère, elle se réconciliera ainsi avec la maternité. 1972 sort son livre intitulé 'Mon secret' où elle révèle l'inceste dont elle fut victime. Niki de Saint Phalle se consacrera au jardin des Tarots de 1978 à 1998.  Inauguration du musée Tinguely à Bâle en 1998 à la mémoire de l'oeuvre de Jean Tinguely ( message sur ce site). Donation d'oeuvres au MAMAC de Nice ( voir message sur ce site) En 2002 mort de Niki de Saint Phalle. Une vie bien remplie, une vie certainement réussie.  

27 janvier 2015

Musée Carnavalet : José Maria Sert

Jose Maria Sert

Rencontré également dans ce musée le décorateur et peintre espagnol José Maria Sert 1874-1945 sur lequel j'ai consacré un message, un familier en quelque sorte. Une salle de bal reconstituée de l'hôtel particulier de Sourdeval-Demachy 28 avenue de New York à Paris (j'ai emprunté cette photo sur le site du musée car cette salle est dans une pénombre que restitue fort bien mes photos personnelles sans flash). Cet hôtel fut construit par Zélie de Sourdeval née Rastibonne dont la fille Jeanne épousa le banquier Charles Demachy. Cette résidence fut vendue à un membre de la famille de Wendell, Maurice qui demanda à José Maria Sert de 1923 à 1925 José Maria Sert détail

de réaliser les peintures de sa salle de bal qui réunissait alors tout le gotha parisien  dont s'inspira Marcel Proust. La ville de Paris acquit ce décor en 1981 peu avant la vente de l'hôtel particulier en 1983. Le panneau principal représente le

sert 2

départ de la Reine de Saba se rendant auprès du roi Salomon, mythe ou réalité, cette reine chargée d'or et d'encens serait venue selon les sources diverses d'Ethiopie ou du Yémen actuel ce qui serait plus vraisemblable mais aucune indication de l'existence de cette reine que l'on nomme Makeda en Ethiopie ou Balqis au Yémen n'a été découverte à ce jour. Toujours égal à lui même José, on le surnommait le Tiepolo des milliardaires. Pas mauvais d'ailleurs, mais classique à l'extrême sans prendre de risques, en même temps, c'est humain, n'est ce pas d'exploiter un filon qui marche bien ! 

13 janvier 2015

Sade 1740-1814

Portrait imaginaire de Sade - Man Ray 1938

Plusieurs démons au berceau de Donatien, son père d'abord Jean Baptiste de Sade, cultivé, libertin, ambitieux, intrigant, abonné à ce que l'on nomme le vice italien, le comte de Charolais tuteur du petit Condé connu pour sa férocité, l'abbé de Sade du château de Saumane fort libertin lui aussi qui le recueillit quelques années, les jésuites du collège Louis Le grand où il connut certains plaisirs entre flagellations et sodomie dit-on, et toute cette flopée de femmes qui tournent autour de lui, maîtresses du père, de l'abbé, grand-mère qui l'élèveront en petit despote fort imbu de lui même avec une grande absente, sa mère qui n'eut d'autre choix que de se retirer dans un couvent ... bref Donatien de Sade né en 1740 sera non-éduqué et livré au final à ses instincts narcissiques qui le mèneront à une certaine perversité sexuelle où sa jouissance passera par la souffrance des autres. Cependant on ne peut évidemment pas limiter Sade à n'être qu'un pervers sexuel, ses 27 ans de captivité feront de lui un écrivain talentueux, Sade 2à noter d'ailleurs que lorsque Sade écrira sur des thèmes classiques, notamment en écrivant des pièces de théâtre, il subira un flop total et n'intéressera pas le public. Ce sont ses écrits fantasmatiques où toutes les perversités seront permises qui le rendront célèbre. Sa philosophie de la vie est assez simple  'Ce n'est point ma façon de penser qui a fait mon malheur, c'est celle des autres'. Sade est un asocial, indifférent aux autres qui ne sont que des instruments de plaisir ou moyens de se procurer de l'argent. Sade utilisa la révolution qui le délivra de la prison d'abord, et lui donna une image de révolutionnaire victime d''une société qui se mourait. Ses actes pervers et cruels passèrent pour violence révolutionnaire pour certains intellectuels alors que d'autres l'accusèrent d'être à l'origine des horreurs du nazisme. Sade ne laisse pas indifférent. Des femmes, pourtant, aimèrent cet homme, qui fut exécré en son temps; on lui prête sans doute plus de faits horribles qu'il n'en fit. La pratique des fouets, martinets, et autres babioles du même genre était à l'époque courante dans les maisons de prostitution que Sade fréquentera toute sa vie, il molestera d'ailleurs plus volontiers les femmes de modeste condition, les considérant comme l'époque le voulait aussi avec une morgue méprisante. Il les flagellera, les incisera, les humiliera de toutes les façons possibles, mais ce sont surtout son usage du sacrilège, outrage au crucifix, blasphèmes

Man Ray

images de saints, reliques profanées, qui heurteront et le feront emprisonner au moins la première fois. Sa belle mère, femme intelligente et forte, la seule qui sera de taille à l'affronter fermera souvent les yeux sur ses débauches, du moins au début, mais quand il séduira sa seconde fille, il en sera autrement et ce sera sa deuxième incarcération. C'est un être complexe cet homme là qui n'en finit pas d'interroger. Sur ce, rétablissons les faits, la violence sexuelle, la torture, existent depuis toujours, l'Histoire est remplie de meurtres, viols, mutilations et perversions sexuelles et cela dure encore. Cette violence de l'homme ce n'est pas Sade qui l'a inventé, mais l'écrivain Sade est le seul à l'avoir retranscris sous une forme littéraire et philosophique dont on ne peut critiquer la forme, et c'est dans cette liberté d'écrire à tout prix des écrits sulfureux jusqu'à l'horreur notamment dans Cent Vingt Journées de Sodome que Sade accédera à la notoriété. le XIX siècle sera un bouleversement technologique, scientifique, social, politique, artistique sans précédent, et les artistes n'hésiteront pas à déborder des cadres que le classicisme imposait. Amusant de comparer les visages de Saint Sébastien du Pérugin 1446-1523 et d'Angélique d'Ingres 1780-1867, il y a la même extase si peu religieuse, la même offrande d'un corps lascif.Ingres Angélique 1819

Le Pérugin

 même si les dessins licencieux circulaient sous le manteau depuis toujours. L'exposition d'Orsay veut mettre en valeur le fait que le XIX s'est fait le conducteur de la pensée de Sade qu'il tenait pour maudite, Sade aurait libéré la parole  en ce qui concerne la perversion dont nous sommes tous susceptibles d'être atteints,Bosch L'Enfer

la peinture classique s'en était déjà emparée avec ses nombreuses scènes de martyrs, ou ses affreuses images d'enfer, mais la solennité des lieux religieux en faisait hypocritement un acte de dévotion dénué de toute violence. Jérome Bosch 1453-1516 est une exception. Sa vision de l'Enfer est assez orientée je trouve. Les peintres du XIX comme Degas, Moreau, Ingres, Cézanne, Courbet ont un peu levé le voile sans en avoir l'air dans un XIX siècle peu clément envers les femmes où l'on n'hésita pas à traiter le désir féminin comme une maladie psychiatrique, où la violence (chirurgicale ou médicamenteuse) faite aux femmes dépasse au final largement les écrits d'un Sade qui en écrivit plus qu'il n'en fit. Quant aux surréalistes, ils se déchaîneront avec un enthousiasme libérateur aussi bien dans les désirs inavouables que dans un anticléricalisme sans limite aucune non dénué d'humour mais contestable dans sa virulence provocante.  Et nous, les visiteurs à l'exposition à Orsay Attaquer le soleil, cela fait de nous, tous âges confondus des voyeurs, un peu dérangeant ?Les curieuses Fragonard détail

non, cela illustre assez bien bien l'ambiguité humaine qui peut aller jusqu'à l'horreur si bien écrite par Sade. Soyez tranquilles lecteurs, les photos incluses à ce message resteront vertueuses ou presque. 

 

7 janvier 2015

Marcel Duchamp

Yvonne et Madeleine déchiquetées 1911 M

Pas facile d'être un Duchamp entre un Villon qui fait une belle carrière et un Duchamp-Villon qui s'illustre dans la sculpture, alors celui qui reste simplement Duchamp mais Marcel se marquera autrement et voilà comment sont nés les ready-made, voilà comment par provocation amusée mais déterminée Marcel Duchamp a marqué son siècle et est devenu le père de l'art contemporain. C'est bien la seule paternité qu'il aurait peut être aimé revendiquer, qui sait, avec Marcel si burlesque dans le choix du nom de ses peintures, si enclin au mystère qu'il déclenche ainsi Marcel Duchamp

la Mariée mise à nu par ses célibataires même ou grand verre, c'est rigolo, quand on pense à ses deux mariées à lui, la première mariée éphémère de sa vie épousée par erreurMariée 1912

 et la seconde épousée en 1954, joueuse d'échecs elle aussi,  bien sûr on galèje dessus aimablement en évoquant une mère plus proche de ses 3 filles que de ses 3 garçons, une soeur un peu trop aimée Suzanne A propos de jeune soeur 1911 M dont les 2 mariages auraient pu être à l'origine de cette réflexion sur la mariée, d'autres y voient aussi de l'érotisme, très anatomique quand même cet érotisme où la mariée est un jeu de tuyauteries fort compliqué et l'amour une histoire de chimie; ce Grand Verre a pris 10 années de sa vie à Marcel de 1912 à 1923.  mais sa dernière oeuvre découverte après sa mort Étant donnés : 1 la chute d'eau, 2 le gaz d'éclairage l'a occupé durant 20 ans de 1946 à 1966, cette oeuvre est encore plus énigmatique et provoque là aussi divers interprétations, le corps représenté est celui d'après moulage d''une amante follement aimée Maria Martins 1894-1973 repartie dans son Brésil natal, intéressante cette femme là d'ailleurs sculptrice qu'il connût à New York, elle tient dans la main un bec Auer allumé, certains y voient le mythe de Psyché, symbole de son amour impossible avec Maria mariée, d'autres y voient un être hybride à la manière de Rrose Sélavy, réalité ou Etant donnés 1° la chute d'eau 2° le gaz d'éclairageapparence trompeuse ? Lui seul aurait pu l'expliquer si tel avait été son désir, mais Marcel Duchamp reste une énigme, un talent indéniable de peintre stoppé volontairement, un talent plus discutable de plasticien paresseux et farceur avec ses zônes d'ombre. Marcel Duchamp est devenu un lent jouisseur de la vie, du temps qui passe, il aura pleinement vécu sa vie sans trop de contrainte, libre, je crois, avec ce don de s'inspirer des autres avec une originalité particulière. Né en 1887, il fréquente l'école Julian durant 1 an, ses premières toiles qui comptent  d'influence cézanienne sont La Partie d'échecs (jeu cher aux Duchamp) reprise en version cubisteLa Partie d'échecs 1910Joueurs d'échecs 1911

et le portrait de son père en 1910Portrait du père de l'artiste M

 en 1911 il réalise des nus d'inspiration fauvienne, Il s'essaie au symbolismePortrait du Dr Dumouchel 1910 Met trouve un mode d'expression assez plaisant dans le cubisme en mouvement, son Nu descendant l'escalierNu descendant dans l'escalier n°2 1912

en 1912 toile qui sera décriée par ses propres frères, ce qui le blessera un peu ou son jeune homme triste dans un train 1911-1912 sont intéressantes, tout autant que le sont les titres, comme Le roi et la reine entourés de nus vites en 1912Le Roi et la Reine entourés de nus vites 1912les corps chez Duchamp roulent mécaniquement sur eux même dans une lente chute qui n'appartient je crois qu'à lui. Et ce sont à mon avis ses plus belles créations. Il est à ce moment là très productif, il chemine vite et puis à partir de 1912-1913, il regarde d'un autre oeil l'art, en conteste les valeurs défendues jusque là, il revendique une liberté, celle de penser autrement et de relativiser les valeurs imposées. En 1913, il peint une broyeuse de chocolatLa Broyeuse de chocolat 1914 où dit-il le Célibataire broie son chocolat lui même, facétieux Marcel Duchamp qui ne songera plus alors qu'à provoquer par ses ready-meade, ce qui est pour l'époque scandaleux, impensable, voilà c'est presque terminé pour Marcel Duchamp sa carrière de peintre. Il commencera à réfléchir à sa mariée mise à nu qui ne reproduit rien de neuf d'ailleurs, par rapport à ce qu'il a déjà peint. Il donne vie en 1921 à sa Rrose Sélavy qu'on peut lire Eros, c'est la vie' Rrose Selavycar Duchamp aime les jeux de mots, calembours, ce double féminin qui ajoute du mystère ou qui témoigne de son humour dadaïste. Il vivra aux États Unis, reviendra, repartira, ira en Belgique, jouera aux échecs avec passion, ses amis seront Picabia, Man Ray, Peggy Guggenheim, en 27 sans le sou il épousera puis divorcera 6 mois plus tard. Il participera à plusieurs élaborations d'expositions. En 1954 il se remarie et sa toile Les joueurs d'échecs est achetée par le Musée d'Art moderne. En 1955 il adopte la nationalité américaine. Il meurt en 1968 à Paris auprès de sa seconde épouse.  

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