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Mémoire virtuelle d'une ide
peinture
31 décembre 2011

Paul Klee

A la cité de la Musique ...Paul Klee

Sais pas trop pourquoi mais étais follement attirée par ce peintre musicien, ne connaissais de lui que quelques tableaux, les petits carrés multicolores ... comme celui ci, qui ont l'air de rien, et qui sont follement travaillés, en perspective, en profondeur, un échiquier où les cases dessinées se voient attribuer chacune une couleur dont le teint et la lumière diffèrent à chaque fois, créant un relief, donnant une symphonie de tons,  musicalement oblige !  voilà, musicalement, la cité de la Musique accorde donc l'oeuvre de Paul Klee à la musique qu'il jouait, Bach, Mozart, Schumann, Beethoven, Wagner, Busoni ... L'exposition suit à travers la musique l'oeuvre de Paul Klee. (Né en 1879 en Suisse, d'un père allemand) :

 6 époques où l'on voyage trop rapidement avec quelques oeuvres de ceux qui ont marqué Paul Klee, musicales, picturales, exposées dans des vitrines .... trop, trop de choses à découvrir dans une foule qui ne permet guère que l'on s'attarde, alors, frustration obligée, je découvre un peu Paul Klee, mais je ne le phagocyte pas encore .. Encore un à approfondir donc, son musée à Berne me tente. Klee 

De 1903 à 1911, gravure, dessin satirique, il est aussi critique musical, et pratique intensément le violon. Le noir, le blanc l'intéressent. Il travaillera au développement de l'aquarelle noire.

 

A gauche donc, eau forte sur zinc,' Le héros à l'aile' qui fait partie des 'Inventions' : " Ce personnage né avec une seule aile d'ange, contrairement aux êtres divins, s'efforce infatigablement de prendre son essor. Ce faisant il se brise bras et jambes, mais n'en persévère pas moins dans son idée". Paul Klee - Journal. 

Mariage avec une pianiste Lily Stumpf, Félix naît en 1907, et c'est Paul Klee qui s'en occupera pendant que son épouse donne des cours de piano pour faire vivre le ménage .

 

 

 Fenêtres et toitsDe 1912 à 1915, il découvre la couleur, rencontre Wassily Kandinsky et Franz Marc, Robert Delaunay. Voyage à Tunis. Le jaune envahit ses toiles, oui, j'ai un gros faible pour le jaune.

de 1916 à 1920, il s'éloigne du dessin, du figuratif, et se dirige vers une peinture plus abstraite. Les petits carrés ... on y revient !!

De 1921 à 1933 il enseigne au Bauhaus à Weimar, puis à Dessau, puis à Düsseldorf avec entre autres Kandinsky.

Il adopte alors un style libéré de toutes les influences, aussi bien musicales, que picturales, en tous cas, c'est mon avis, Paul Klee s'est libéré, et est enfin lui même, en proie à une désillusion certaine dont les origines sont multiples, personnelles, événementielles ... mais c'est une autre exposition, une autre vision des choses, une autre vision d'un autre Klee  que celle présentée à la cité de la musique.

un autre jour, dans un autre lieu, je vous donne rendez vous, Paul Klee, et je m'en réjouis déjà.   

 Joueur de timbale

 

 

 

 Renvoyé de l'académie en 1933, il est obligé de se rapatrier sur Berne, son art étant estimé dégénéré par les Nazis, en 1935 il tombe malade, il souffrait de sclérodermie, ce qui le freina dans son activité, mais les 3 dernières années précédant sa mort (1940), il fut extrêmement productif, il peignit des oeuvres fortes, où sa tristesse relative aux évènements en Allemagne, à sa maladie, à sa demande de naturalisation en Suisse qui tarde, se décline en tonalités brunes grises, sombres et rivalise cependant avec des couleurs flamboyantes où son humour poétique demeure. A droite le 'joueur de timbale ou 'le timbalier' qui date de l'année de sa mort, le rouge et le noir couleurs symboliques de la souffrance et de la mort, les barres noires. Ce tableau évoque une face, avec un oeil cyclopéen, et un marteau dont le musicien se sert pour frapper la timbale, mais les lignes noires évoquent la mort, une marche funèbre jouée par le timbalier ( Marc Le Bot - Paul Klee)

On peut reprocher à l'exposition de donner une vision réductrice de l'homme qu'était Paul Klee, de l'artiste productif et si personnel qu'il fut, artiste qui s'inspira de plusieurs mouvements sans jamais les suivre, et qui sut créer son style. Mais c'était un excellent début pour se familiariser avec vous, monsieur Klee.

Et je suis heureuse de terminer cette année 2011, qui fut assez noire pour moi, dans l'ensemble, par vous.       

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20 novembre 2011

Louise Bourgeois

Louise Bourgeois est exposée à Bâle, à la Fondation Beyeler en ce moment. 15 oeuvres  représentées. L'exposition met en scène un dialogue, celui que l'on veut bien entendre ou pas, entre certains artistes comme Giacometti, Warhol, Braque, Léger qui fut l'un de ses professeurs, Picasso, ou Bacon qu'elle considère comme l'un des plus grands peintres de son temps. Pétillante Louise qui reconnaît avoir été influencée par Bacon, aidée par Duchamp quand elle lui parlait, pas folle de la sculpture de Miro, dubitative sur ses dernières peintures abstraites qu'elle juge répétitives et prévisibles. Elle estime qu'il a ainsi cédé à la tentation commerciale, elle pense qu'il a perdu l'authenticité de ses débuts. Sacrée bonne femme qui a pu vivre ses émotions dans et par la sculpture, grâce à son don et qui tient une place originale dans l'histoire de l'art, bien qu'elle disait : 'Je ne m'intéresse pas à l'histoire de l'art. Mon mari l'enseignait, alors j'en ai soupé à la maison!' 

Untitled 2000 untilted 2000

Dans la famille Tapisserie, on demande la grand mère native d'Aubusson, la mère Joséphine qui travaille dans l'atelier de sa mère, le père Louis, paysagiste sans avenir qui commença une collection de statues de plomb que Louise apprit à rafistoler. Louis se mit à chiner dans les campagnes et ramena à Joséphine des tapisseries usagées. Pendant que Joséphine restaurait les tapisseries dans son atelier à Anthony, le père ouvrit une galerie et Louise apprit à dessiner, à coudre. Elle prit ainsi l'habitude de collectionner les tissus. Untitled reprend un thème cher à Louise où chaque coussin est personnage et souvenir, où elle exorcise ainsi la douleur de l'exil.   

Blind leading the blind 1947-1949louise bourgeois

 Emotionnellement, thème sur l'aveuglement : Louise dut s'aveugler devant la maîtresse vivant au foyer; devant la mère qui supportait cette situation et le faisait subir à ses enfants; devant ses rapports difficiles avec son frère et sa soeur (la soeur qui aimait un peu trop les garçons, le frère qu'elle martyrisait un brin) devant le père, qui, lui, était aveugle et sourd à tout ce qui se passait autour de lui ! 

Artistiquement : thème de l'abstraction symbolique où géométrie (Louise aimait cette science) et évocation symbolique des individus soudés mais inéluctablement isolés, se mêlent. Chaque triangle de bois est un personnage et un souvenir douloureux. En 1992, elle dira au sujet de cette oeuvre qu'elle fait référence aux hommes âgés qui vous conduisent à l'abîme. Elle dira aussi avoir pensé au tableau de Bruegel, en évoquant la vague de féminisme aux US, vers 1950, qui engendra une solidarité qui ne se produisait pas à bon escient, et qui ne pouvait que conduire au ravin, les rendant semblables aux aveugles de Bruegel.  

Existe en noir, rouge et noir, et rose chair

 Memling Dawn 1951

M DawnSculpture en bois, comme la précédente, en séquoia, noire, pour éviter dit Louise tout romantisme, toute sentimentalité. Louise doit parler là en son nom, sans doute travaille t'elle ainsi à se détacher de tout ce qui lui fut douleur. On peut y voir ce que l'on y veut, rien, si cela nous convient; on peut y voir uniquement de l'abstraction pure, symbolique de ce que l'on veut y mettre. Cela sert à ça, un symbole non ? On peut y voir aussi comme Louise, un symbole de la solitude de l'individu, au sein même d'un groupe, familial y compris. 

 

 

 

Red Fragmented Figure 1953Louise Bourgeois

Louise dit : Le rouge est l'affirmation à tout prix - sans tenir compte des dangers du combat -, de la contradiction, de l'agression. Il symbolise l'intensité des émotions impliquées

Louise dit : Au début des années 50, j'étais moins préoccupée par la sculpture que par la re-création d'un passé dont je ne pouvais me passer, et c'était aussi un moyen de le contrôler, ce passé. 

 

 

 

 

 

Quarantania 1947-1953

1947-1953Fait partie, comme les oeuvres citées ci-dessus de la série des 'Personages'. Le groupe ici représente la famille de Louise, son mari américain et ses 3 garçons. Elle, c'est celle qui porte les enfants, les 3 petits fardeaux. Louise dira au sujet des enfants :' Je suis contre les enfants et en même temps je pense que c'est ce qu'il y a de plus beau au monde. Elle dira aussi ' les enfants nous coûtent des fardeaux de larmes'. Selon Louise, la mère est double, bonne et mauvaise  à la fois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 Femme couteau 1982Marbre rose

A ce sujet, Louise dit : 'Incarne l'ambivalence de la femme la destruction et la séduction. La femme se change en lame car elle a peur, elle est sur la défensive'. Louise reconnaît que l'homme est aussi vulnérable, et que d'une certaine façon, 'nous sommes tous homme-femme'. 

 

Janus fleuri 1968

1968Fait référence à la polarité qui nous habite : révolte-violence et  besoin de paix avec soi même et les autres. On peut y voir aussi, un substitut possible à la sexualité qui pour Louise est une finalité, une fonction, alors que l'érotisme est une ouverture au rêve partagé ou isolé, à une émotion. On peut y voir aussi la symbolique de notre ambivalence, nous sommes masculin-féminin, homme-femme, sexe masculin-féminin.Et fort prosaïquement on ne peut y voir que 2 sexes masculins, et 2 sexes féminins. 

 

 

 

 Passage dangereux 1997

Fait partie de la série des Cells.  A propose des Cellules, Louise dit :' C'est un désir de séparer les choses. Lorsqu'on a un problème, la façon d'y trouver une solution peut être d'en séparer les éléments avec un esprit analytique. Les cellules peuvent séparer et unifier. Chaque cellule a un sujet spécifique. Les cellules représentent différentes sortes de douleurs''. Les cellules sont une réplique de la maison familiale, des problèmes familiaux  mis en scène, emprisonnés dans des cages, enfin dépassés. passage dangereux 

Maman 1999

L'une tisse sa toile, l'autre tisse sa tapisserie. Les 2 sont protectrices. Les 2 peuvent effrayer.1999 Un symbole d'une féminité harmonieuse dans son imperfection acceptée.

 

The Insomnia Drawings 1994-1995

Il y a aussi quelques dessins, des mots, des phrases.. Louise a commencé à écrire à l'âge de 12 ans. Louise écrivait ses réflexions personnelles et dessinait, la nuit durant ses insomnies. Les dessins pour elle sont des idées bleues, roses, des idées qui passent et puis dit elle - ' d'un dessin on fait une peinture, et de la peinture on fait des sculptures, parce que la sculpture, c'est la seule chose qui me libère. Peut être que ce qu'il y aurait de mieux que la sculpture, ce serait de vraies personnes.' Louise a t'elle trouvé, un jour, une vraie personne ?

Mot de la fin par Louise Bourgeois :

'Il faut toujours prendre avec prudence ce que dit un artiste..... L'apparence de mes sculptures est abstraite, et pour le spectateur elles peuvent ne pas ressembler du tout à des figures. Elles sont l'expression, en termes abstraits, d'émotions et d'états de conscience.

Adaptation libre de ma part autour de certaines des oeuvres exposées à Bâle, fondation Beyeler,  inspirée ou extraite du recueil  des écrits et entretiens 1923-2000 de Louise Bourgeois, réunis et présentés par Marie-Laure Bernadac et Hans-Ulrich Obrist. Édition Daniel Lelong. Les extraits du livre sont soulignés.

11 octobre 2011

Yayoi Kusama

Originellement, chez Dame Kusama née au Japon en 1929, le monde a dû commencer Yayoi Kusama 1968par un pois, ce qui n'est pas entièrement faux, si l'on fait référence à l'origine d'un être humain : un ovocyte, et un spermatozoïde. Dans l'oeuvre de Yayoi Kusama , la femme est ovocyte, ronde, l'homme lui est phallus multiple.  No 1956

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les phallus en toile, mous, s'accumulent sur des canapés, des fauteuils, dans une barque, dans des chaussures de femme

Accumulation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Ces pois sont récurrents dans son oeuvre et l'accompagnent , mêlées à d'autres formes inquiétantes, sinueuses nées de ses hallucinations qui envahissent son espace..

Yellow Tree

 

 

 

 

 

 

 

Ils seront ces pois, petits poiDots obsession infinity mirrored roomnts invasifs sur de longues toiles, monochromes lorsqu'elle arrive à New York  en 1957, puis dans sa période psychédélique, fort agitée, elle peindra des pois sur des corps nus, et se mettra elle même en scène. Puis jeunesse passée, assagie, elle créera en 1998 des espaces d'immersion totale dans des univers de pois multipliés par des miroirs.

 

  

 

 

2010

 

Ses peintures actuelles, sont des grandes toiles, richement colorées avec des yeux, des profils de visage à la Cocteau, et des petites cellules remplies de pois. 

On dit qu'elle en fait encore quotidiennement, elle vit dans un établissement de soins et peint chaque jour.

 

 Cette femme là a un parcours peu commun, une vie originale, un psychisme hors normes, mais son esprit créatif nous ouvre des horizons différents, loin des shémas classiques. Voilà, cette artiste là ouvre des portes ...  

My Flowerbed 1962 Des ressorts de lit habillés pour le matelas et des gants de coton peints en ciel de lit. Drôle de lit pour une drôle de femme.

L'exposition commence et finit par la lumière, ludiquement, pour ne pas trop effrayer !! ses angoisses pourraient être les nôtresJ'm Here, but Nothing, et l'angoisse de disparaître se traduit par son obsession de laisser partout l'empreinte de ses pois. Avec les jeux de  lumière, elle a raison, c'est plus gai, nettement plus gai.     

Lucioles

21 juillet 2011

Manet

Peintures d'après nature ou d'après photographie. Rapports de couleurs précis, touches de peintures accentuées pour mettre en relief les formes, en évidence les volumes. Manet peignait, puis repeignait plusieurs fois par petites touches des détails qu'il mettait ainsi en évidence. Peintre de portraits, peintre de son époque, il oscille entre le réalisme et l'impressionisme sans rallier véritablement un courant.  

on dit cela de Manet. On dit aussi qu'en lui l'art de la dissimulation était énorme. Sa paternité jamais reconnue en témoigne; la double personnalité d'un bourgeois dandy, et d'un artiste souffrant de ne pas être reconnu.

On dit aussi cela de Manet. Mais au final, on ne fait que supputer. Il eut une brève vie, mais bien remplie, il finit par connaître le succès, et il mourut de syphilis comme beaucoup de ses contemporains.

on ne saura jamais vraiment qui fut vraiment Edouard Manet, inclassable dans sa vie familiale, dans ses amours, dans sa peinture.  

Manet aima beaucoup les femmes et elles lui rendirent bien. Ses amours passagères lui restèrent fidèles en amitié, ce qui n'est pas si fréquent.

D'abord, la première qui compta beaucoup, au propre comme au figuré. La mère, Eugénie Fournier née en 1811, qui a pour parrain Bernadotte qui la dotera à son mariage, dot qui sera enrichie par l'héritage de Joseph Fournier, son père mort en 1824. Elle se marie en 1831 avec Auguste Manet de 14 ans son aîné, d'un caractère austère, d'un conformisme respectable et franchement pas plaisant à vivre. On comprend qu'Eugénie ait pris du plaisir à élever ses fils, notamment le fantasque Edouard né en 1832. Elle gardera toujours auprès de son fils, le rôle de maîtresse de maison jusqu'à la fin de sa vie, Manet recevra ses amis chez sa mère. Elle financera souvent et écrira 'Je me suis assez ruinée pour mes 2 fils'. Femme emprisonnée, ce qui explique son air austère, un peu égaré pour le premier portrait : normal elle pose à côté de son mari(malade, paralysé par la syphilis, il mourra 2 ans plus tard), un peu désabusé mais regardant droit dans les yeux, pour le second (enfin libre, mais l'est on jamais vraiment ...) née un peu trop tôt madame Manet ... bonne musicienne, chanteuse, cultivée, elle avait sûrement des dons à exploiter ... elle se contenta de soutenir, toujours ses fils, ce qui n'est pas si mal.        E

 E Manet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Manet a 17 ans quand il rencontre Suzanne Leenhoff, celle qui deviendra beaucoup plus tard, madame Manet. Le père de Suzanne est organiste en Hollande. Franz Liszt, aurait encouragé Suzanne à poursuivre ses études. Est ce une des raisons pour laquelle, âgée de 19 ans, elle émigra à Paris ? pianiste émérite, elle fut facile à vivre, ferma souvent les yeux et ne sembla pas en vouloir à son mari de lui donner une place fort réduite. Son ambition d'être une femme respectable fut atteinte. Elle reconnut fort tard son fils Léon qu'elle persista longtemps à faire passer pour son frère. Manet, lui ne le reconnut jamais. Manet la peignit au début de leur vie commune appétissante,Suzanne 1859-1861

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  une gourmandise autorisée sucrée  molle et sans risque, confortable quoi.

 Puis gentleman il la peignit respectable et discrète épouse, établissant avec elle une affectueuse relation, encore belle à ses yeux.

La Lecture 1865 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Et pour finir

il la peignit, vénérable, indéboulonnable, matrone, épouse-mère.

Mme Manet dans la serre 1879

 Suzanne Manet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    Victorine Meurent née en 1844 est la scandaleuse, la première dont il fut amoureux, . Modèle au charme certain, elle était sans doute piquante, intelligente et sensible. Manet avec elle peindra la femme réelle, pas celle idéalisée par les peintres académiques, une femme dont le regard dirigé sur vous établit d'emblée une relation, ce qui gênera tous les bourgeois qui se frottaient clandestinement à de semblables regards; cette femme ainsi que les autres sujets de Manet ne sont que des humains, loin des héros des peintres en vogue.  Victorine eut un petit talent en temps que peintre, et amusant ... sera exposée au Salon en 1876 avec son autoportrait et récidivera en 79 avec une Bourgeoise de Nuremberg au XVI siècle, itou en 85 avec Le Jour des Rameaux. Elle sera alors modèle et compagne présumée de Norbert Goeneutte 1854-1894 (ami de Guérard et de Renoir enterré à Auvers sur Oise) jusqu'en 94. Elle finira en étant ouvreuse dans un théâtre, tout en continuant à peindre et dessiner. Elle mourra en 1927 aidée dans sa vieillesse par Robert-Fleury et Toulouse-Lautrec. Étonnante, cette femme.  Victorine 1863

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le déjeuner sur l'herbe 1863 Détail

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Berthe Morisot, l'amour impossible rencontré en 1868, Manet a 36 ans, il a épousé Suzanne 5 ans plus tôt, Berthe a 28 ans, a été élève de CorotBerthe Morisot et possède un véritable talent créateur. Il la peindra 11 fois, bien sûr, Berthe fut son plus beau modèle, car peut être le plus aimé, il ne fut pas difficile à Manet de la rendre belle, mais il donna vie à ses yeux noirs, rose à sa bouche boudeuse. Berthe fut sans doute très amoureuse de Manet, lui aussi,un temps; en épousant Eugène, Berthe deviendra une Manet, et finira par légitimer ainsi une tendre relation entre son beau frère et elle. Ils pourront continuer à se voir dans leur atelier respectif sans nuire à la bienséance. Je reviendrai souvent sur la peinture de Berthe Morisot dans d'autres messages.

 

 

 

Berthe Manet

Eva Gonzales a 7 ans de moins que Berthe, fille d'Emmanuel Gonzales écrivain et journaliste, lorsque Manet la prend pour élève en 1869, ce qui déplaira fortement à Berthe, sacré Manet qui pourra ainsi mieux manipuler l'indomptable et tourmentée BerthEva Gonzalese à moins qu'il ne se lasse un peu de son caractère ombrageux, il mettra 2 ans pour faire le portrait d'Eva dans une pose un peu  mièvre, presque trop académique, mais peut être qu'Eva plus accessible que Berthe, moins compliquée, obtiendra de Manet un peu plus qu'il n'accorda à Berthe, elle épousera le peintre Henri Guérard et mourra 6 jours après Manet à 34 ans après avoir accouché d'un fils. Elle restera en contact avec lui jusqu'à leur mort.

IMG_1592

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  En 1873 Charles Cros peintre et Ninapoète invite Manet chez sa maîtresse Marie-Anne Gaillard plus connue sous le nom de Nina de Callias , elle porte le nom de son mari dont elle est séparée. Elle touche une rente de son père, ne dépend donc de personne et mène une vie amoureuse indépendante, elle a son jour où elle reçoit peintres, journalistes, politiques ..Il y rencontrera aussi Mallarmé dont il sera proche.

Elle a une bouche tendre et moqueuse, et des yeux qui questionnent. Quoi, qui ?

   

 

 

 

 

 

 

 

 

 Au salon de 1876, l'autoporMéry Laurenttrait réalisé par Victorine Meurent est accepté, les 2 tableaux de Manet Le Linge et L'artiste sont refusés, il organise une exposition dans son atelier. Une femme apprécie vivement Le Linge, il s'agit de Méry Laurent née en 1849 à Nancy qui se nomme alors Rose Louviot qui commence une carrière de danseuse de cabaret avant de devenir chanteuse d'opérette, elle est l'interprète en 1867 Vénus dans La Belle Hélène. Elle aura, entre autres, une liaison avec Mallarmé, et avec Manet. Intelligente, drôle, belle, elle manifestera toujours une joie de vivre, un goût prononcé pour les arts, et restera fidèle amie avec Manet jusqu'à la mort de ce dernier qu'elle visitera souvent lors de sa fin de vie. Méry mourra en 1900 à l'âge de 50 ans.  

 

L'automne Méry Laurent 1881

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Isabelle Lemonnier sera la dernière lumière qui illuminera les moments Isabelle plongeant 1880difficiles de la fin de vie qui approche, trop rapidement venue. Elle ne sera pas toujours tendre avec lui, Manet dont la maladie émousse le charme se fera un peu plaintif avec elle .. Fille d'un joaillier, et belle soeur de Georges Charpentier un éditeur mécène. Renoir peindra sa soeur Madame Charpentier et ses enfants. Manet fera en 1879 six portraits d'elle, elle est jeune, elle est libre, elle sera le dernier modèle qui le stimulera. Cela ne sera ni un amour, ni une passion mais un dernier feu où Manet s'illusionnera une ultime fois, notamment sur sa maladie. Elle sans doute sera un moment flattée par cet hommage, un court moment.  Elle critiquera plus tard sa façon de dessiner. On comprend mieux quand on voit Isabelle plongeant, qui ne la flatte pas. Il se rachètera avec les portraits.

Isabelle Lemonnier 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Et puis il y aura des modèles pour le plaisir de séduire, d'être séduit, pour la joie que procure la compagnie des jolies femmes, quelques unes femmes du monde, d'autres dites demi-mondaines, en vrac Henriette Hauser, Madame Guillemet, Louise Valtesse, Ellen Andrée, Jeanne de Marsy et d'autres anonymes ... mais au final, aucune ne sera insignifiante.

Henriette Hauser posera pour Nana et le Skating.

Nana 1877

1877 Le Skating

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ellen Andrée, actrice posera entre autres pour La Serveuse de bocks

La Serveuse de bocks 1879

La jolie chanteuse d'opérette Louise Valtesse qui deviendra contesse de La Bigne.

Valtesse

 Le 25 Mars 1883, Elisa, la domestique de Méry Laurent apporte des friandises, Manet en profite pour la peindre, le portrait restera inachevé. Manet mourra le 30 Avril à 51 ans.

Un sacré charmeur, ce Manet, cela au moins est certain.

Sources :

La vie d'artiste au XIX ème siècle - Anne Martin-Fugier

Manet - Eric Darragon

Manet un rebelle en redingote Beth Archer Brombert 

8 décembre 2010

Un drôle de zèbre

Lucien Freud 1943

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