Yayoi Kusama
Originellement, chez Dame Kusama née au Japon en 1929, le monde a dû commencer par un pois, ce qui n'est pas entièrement faux, si l'on fait référence à l'origine d'un être humain : un ovocyte, et un spermatozoïde. Dans l'oeuvre de Yayoi Kusama , la femme est ovocyte, ronde, l'homme lui est phallus multiple.
Les phallus en toile, mous, s'accumulent sur des canapés, des fauteuils, dans une barque, dans des chaussures de femme
Ces pois sont récurrents dans son oeuvre et l'accompagnent , mêlées à d'autres formes inquiétantes, sinueuses nées de ses hallucinations qui envahissent son espace..
Ils seront ces pois, petits points invasifs sur de longues toiles, monochromes lorsqu'elle arrive à New York en 1957, puis dans sa période psychédélique, fort agitée, elle peindra des pois sur des corps nus, et se mettra elle même en scène. Puis jeunesse passée, assagie, elle créera en 1998 des espaces d'immersion totale dans des univers de pois multipliés par des miroirs.
Ses peintures actuelles, sont des grandes toiles, richement colorées avec des yeux, des profils de visage à la Cocteau, et des petites cellules remplies de pois.
On dit qu'elle en fait encore quotidiennement, elle vit dans un établissement de soins et peint chaque jour.
Cette femme là a un parcours peu commun, une vie originale, un psychisme hors normes, mais son esprit créatif nous ouvre des horizons différents, loin des shémas classiques. Voilà, cette artiste là ouvre des portes ...
Des ressorts de lit habillés pour le matelas et des gants de coton peints en ciel de lit. Drôle de lit pour une drôle de femme.
L'exposition commence et finit par la lumière, ludiquement, pour ne pas trop effrayer !! ses angoisses pourraient être les nôtres, et l'angoisse de disparaître se traduit par son obsession de laisser partout l'empreinte de ses pois. Avec les jeux de lumière, elle a raison, c'est plus gai, nettement plus gai.