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Mémoire virtuelle d'une ide

11 juillet 2015

Le Pont-aux-Moulins de Melun

Pont aux moulins Melun

La Seine fut longtemps le seul chemin praticable pour transporter les marchandises et denrées. Les ponts étaient alors occupés par des moulins un peu construits ' à-la-va-comme-je-te-pousse' sur les arches non utilisées par les bateaux, on les nommait moulins-pendants bâtis sur pilotis et accrochés au pont. Melun était une plaque tournante de la farine alors.

Pont aux moulins

Melun avait son pont-aux-moulins bâti au XII siècle sur le grand bras de la Seine, 4 moulins-pendants bâtis des le XIII faisaient de la farine de blé, fort bruyamment les meules écrasaient le grain en une farine grossière et animaient le quartier. A noter selon une tradition populaire que les anguilles fort réputées alors de Melun raffolaient de la dite farine qui pouvait tomber des moulins.

Melun pont

Les moulins étaient bâtis en pans de bois parfois emportés par les crues. Les 4 moulins se nommaient moulin de Loiselet, celui du milieu dit de Saint Père puis St Nicolas, le moulin de Notre-Dame appartenait aux chanoines de la collégiale et fut emporté lors de l'hiver 1788-1789 et enfin le dernier celui de l'abbaye de Barbeau qui positionné sur la grande arche gênera la circulation des bateaux et sera détruit en 1587.Fréchon

En aval du moulin de Loiselet il y avait le moulin St Sauveur qui sera le dernier à disparaître en 1838, et un moulin construit sur un bateau le moulin Landry construit lui en 1800.En aval du pont aux moulins

Deux autres moulins-bateaux existaient en aval du pont aux fruits sur le petit bras de la Seine.

Le pont médiéval s'écroula plusieurs fois, on utilisa des pierres du château pour le reconstruire, puis en 1814 le Génie fit sauter une pile pour protéger la retraite de l'armée française. En 1821 la brèche est comblée et les arches renforcéesPont aux moulins 6  en 1830 les glaces détruisent le pont qui sera remplacé par un pont suspendu en bois en 1837. Un pont en fer lui succède en 1871Pont de Fer ancien pont des moulins

Melun 1939

 qui sera détruit en 1940 pour retarder les allemands. En 1944 les américains jettent un pont Bailey (pont métallique préfabriqué)Pont de Bayle et la passerelle pour piétons

 En 1950 sera mis en service l'actuel pont nommé Pont Maréchal Leclerc.

Melun 2

  

Sources : Le Vieux Melun Gabriel Leroy, livret Melun ville d'histoire, Mémoires en Images Melun - Université Inter-Ages 

 

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8 juillet 2015

Cimetière du Père Lachaise

Père Lachaise 10

Haut lieu d'inhumations et ce depuis peu de temps au final (1804); les premiers heureux bénéficiaires célèbres furent Héloïse et Abélard, toujours eux ! H et Apour appâter si j'ose dire le client, l'illustre comme l'inconnuIMG_5989

 car ce cimetière hors de Paris appartenait à un quartier miséreux et impopulaire et il s'agissait de susciter l'envie de s'y faire enterrer.Balzac

Auguste Blanqui

L'objectif fut atteint sans souci, et il devint à la mode d'aller au père Lachaise.  

Bien sûr des noms glorieux pour les unsArman

Félix Faure

 provocateurs pour d'autres Hubertine Auclert

inconnus pour la plupartPère Lachaise

 un petit coucou à un chouchou Desproges Desproges

 un autre à Asturias, une pensée pour des proches chers éparpillés en d'autres lieux et puis balade agréable sous les tilleuls qui exhalent et statues à foison jusqu'à la lassitude, dérisoires vestiges d'êtres qui se voulaient éternels. 

Léon Béclard

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Paul Baudry

Père Lachaise 11

Thomas Couture

 Credo en la Libertad, Madre de América
creadora de mares dulces en la tierra,
y en Bolívar, su hijo, Señor Nuestro
que nació en Venezuela, padeció
bajo el poder español, fue combatido,
sintióse muerto sobre el Chimborazo,
resucitó a la voz de Colombia,
tocó al Eterno con sus manos
y está parado junto a Dios!
¡No nos juzgues, Bolívar, antes del día último,
porque creemos en la comunión de los hombres
que comulgan con el pueblo, sólo el pueblo
hace libres a los hombres, proclamamos
guerra a muerte y sin perdón a los tiranos
creemos en la resurrección de los héroes
y en la vida perdurable de los que como Tú,
Libertador, no mueren, cierran los ojos y se quedan velando.

Asturias



Auteur: Miguel Angel Asturias

4 juillet 2015

Jean-Paul Gaultier

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Certes on doit pouvoir trouver aussi inventif que ce couturier, mais il a indéniablement un goût pour l'humanité très prononcé et rareJPG9

jpg11JPG10Tout être humain peut être vêtu en Jean Paul Gauthier, pas de critère racial, sexuel ou morphologique. Certes encore, un petit critère de classe sociale peut être limitera vos achats ! Mais il est réjouissant de constater que c'est bien le seul ! Les mannequins sont animésJPG8

JPG6par un système vidéo dans une des salles, on est attiré d'abord par leur regard tourné vers vous, puis par leurs paroles et enfin on s'attache au reste !JPG2

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Inspiré par les religions, la scène, les pays

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il s'agit d'un beau voyage que l'on vous offre. Les détails sont innombrables, la provocation est omni-présente

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 le sexe, les nuits chaudes, les détails savoureuxjpg29

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poule2

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 Bien entendu, la mariée clôture comme il se doit l'exposition.

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Belle balade à vous, si le coeur vous en dit.

28 juin 2015

Héloïse et Abélard façon Jean Teulé

Héloïse, ouille !

Il n'y a rien à dire sur le style de Jean Teulé identique à lui même : la même recherche dans le procédé d'écriture, fouillée, recherchée et extrêmement savoureuse pour qui aime, comme moi, la même curiosité inquisitrice qui nous amène au coeur de l'histoire réelle où l'imagination de Jean Teulé produit le reste jusqu'à nous faire partager l'intimité des personnalités choisies. Mais pour une fois, c'est à mon goût moins jubilatoire, le sujet de l'amour d'Héloïse et d'Abélard relève du mythe alimenté par nous tous, et appartenant par ce procédé à tous et à personne à la fois; Par ce livre, Jean Teulé nous livre un Abélard dont l'amour au final ne tient qu'à ses attributs de mâle, et qui le sublime cet amour profane, une fois émasculé, en l'amour du Christ, ce qui bien sûr ne comble pas la tendre Héloïse qui par amour pour son mari se fait nonne elle qui ne croit en rien sauf en l'amour d'un homme. Bien sûr c'est le choix de Jean Teulé de faire d'Héloïse une éternelle grande amoureuse qui seule au final se chargera de faire le lien entre le vivant Abélard châtré et complexé et l'Abélard défunt qui retrouvera sa virilité en enfonçant la tête de son fémur dans le bassin de son Héloïse fort patiente. Quel farceur ce Jean Teulé qui restitue à Héloïse ce petit élément viril qui manqua si fort aux deux amoureux. Et les restes de ces deux amants se retrouveront mêlés ainsi pour l'éternité, ouf l'amour est sauf ! Un peu démystifié l'Abélard à mon avis par le récit de Jean Teulé en ce qui concerne son amour pour Héloïse nettement plus rigolote d'ailleurs, plus humaine, plus à la hauteur d'un ... heu qui donc au fait !!! diable l'amour fou résistant à tout ne serait il que du côté des femmes ? oui, oui, mutilons une femme et l'on verra si son amour ne s'épuise pas un brin, ou ne se spiritualise pas à la manière d'un Abélard ..

bon, soit, allez ... pff ! sans doute, sans doute.

Laissons la fin de ce message à Jean Teulé qui le mérite bien, forcément !

Les os du philosophe bousculé se sont déplacés, ont bougé. La tête (la tête !) d'un fémur s'est plantée entre les cuisses d'Héloïse et s'y enfonce. Elle qui, scolare, a suffisamment gonflé son précepteur comme quoi elle était plutôt vagina-a-a-ale, la voilà servie ! Redevenue épave éparse à tous les flots du vice de son amant complexé, elle le reçoit entièrement. Héloïse; ils en avaient une comme çà, tes jongleurs ?!

Moi, j'adore ! J'évoque bien entendu le style de Jean Teulé.

26 juin 2015

Vélasquez 1599-1660

 

Innocent X Vélasquez

Ce que j'aime énormément en Vélasquez, c'est ce qu'ont en fait Picasso, Bacon et Dali, bon faut dire qu'il y avait au départ deux tableaux excellents, Les Ménines

Les Ménines

que le musée de Madrid a jalousement gardé, et puis cet Innocent X à l'expression fort bien croquée par Vélasquez assez mystérieuse et dérangeante d'ailleurs qui troubla aussi Innocent la trouvant trop proche de la réalité, quelle réalité monsieur Innocent ? oui Vélasquez fut un talentueux portraitiste, et si il aima un peu trop la vie de cour au point de la servir en tant que huissier puis maréchal de chambre, on ne peut l'accuser de flagornerie en ce qui concerne la fidèle reproduction de ces visages de rois tous plus laids les uns que les autres

Philippe IV en cuirasse

 il ne flatta pas davantage les Dames qui ne le méritaient d'ailleurs pas, mais sut donner aux regards une vie, une intensité qui fait oublier leur visage assez ingrat. C'est un des premiers peintres qui sait mettre autant de vie dans un visage, il peignit beaucoup le roi Philippe IV qui parait-il ne marqua pas son règne par de grands faits mais qui quand même enrichit fortement le patrimoine artistique de l'Espagne grâce aussi à Vélasquez. Le peintre et le roi s'entendirent à merveille, et cela dura 37 ans.Il s'inspira de Caravage sans en avoir la noirceurLa vieille faisant frire des oeufs

 il s'essaya aux paysages et aux scènes d'histoire avec Rubens, et seul il fit des portraits de la famille d'Espagne à sa façon bien à lui. Bien sûr, talentueux ce peintre là.

Carlos Balthasar sur son poney Vélasquez Vélasquez peut se goûter au Grand Palais jusqu'au 13 Juillet, ensuite, le déguster sur place au musée du Prado à Madrid sera à faire, Orsay est une sorte de mise en bouche, en somme.

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23 juin 2015

Héloïse et Abélard façon Michel Lévy

Enterrés ensembleHéloïse et Abélard dans l'abbaye du Paraclet dans l'Aube. En 1780 Marie-Charlotte de Roucy dernière abbesse du Paraclet fait réunir les ossements dans un cercueil de plomb, en 1792 le cercueil est transféré à l'église Saint Laurent de Nogent sur Seine, puis en 1800 les restes sont transportés au couvent des Petits Augustins à Paris, en 1817 ils intègrent un mausolée au cimetière du Père Lachaise. Aux dernières nouvelles, ils y sont encore.   

Héloïse et Abélard veillent sur l'Astrolabe de Melun. Leur fils se nommait ainsi.

Un message sur ce site est consacré à l'artiste Michel Lévy. 

31 mai 2015

Bonnard à Orsay

En Barque Bonnard détail 1907

L'animal, comme l'enfant ou Marthe sont des imparables dans l'oeuvre de Pierre Bonnard et leurs expressions communes sont assez drôles à comparer, tout commedétail

les lieux où l'on vit salle à manger, jardin, salle de bain

La Table de toilette 1908

Pierre Bonnard 6

 les chambres fort rarement où il préfigure la solidité de leur couple où chacun sera un peu solitaire par nécessité

L'Homme et la Femme 1900

 

Coin de salle à manger au Cannet

 un goût marqué pour les portes et fenêtres, et par dessus tout des couches de peintures les unes sur les autres. Voilà, au début c'est ça Bonnard avec bien sûr des explosions de couleurs inouïesLe cabinet de toilette 1932

pierre-bonnard-Détail la terrasse ensoleillée l1939-1946 des jaunes incroyables

Trouville La sortie du port 1936-1946 Bonnard

 Sa discrétion, son peu d'entrain pour le mondain, sa sauvage épouse, sa descendance, tout contribua à vouloir faire de lui un peintre sans ambition voué aux bonheurs simples.La famille Terrasse 1900Et pourtant son ambition de peindre dépassa tout, il y consacra plus de temps qu'un autre, refuge, obsession, Bonnard qui au début de sa vie d'artiste voulait surtout s'échapper du conformisme bourgeois, finit par s'enfermer volontairement dans son atelier pour faire exploser la peinture, quant aux bonheurs, il en cultiva plusieurs.Intérieur au Cannet avec femme à la toilette 1938-1943

Et je laisse le soin d'expliquer la peinture de Bonnard aux spécialistes qui sont après tout là pour ça, qui parfois se contredisent les uns par rapport aux autres, moi ce qui me passionne dans la peinture avant tout c'est le peintre, connaître les motivations qui l'ont poussé à peindre comme çi ou comme ça, après j'aime ou pas, cela reste fort secondaire pour moi, la beauté des oeuvres étant extrêmement relative. Bonnard, je l'aime dans ses portraits et dans ses intérieurs, là où les êtres et les objets semblent faussement s'effacer

Marthe Atelier au mimosa 1939-1946

au profit de la peinture qui exulte. Et j'aime bien l'image de lui que montrent ses toiles, un homme ouvert aux autres fort indépendant, un taiseux qui fait parler sa peinture, un homme tendre, indécis parfois, tourmenté souvent et au final à l'aise que dans son activité. Sa peinture reste assez loin de tout courant même si il flirta au début avec quelques mouvementsPierre Bonnard 5et c'est le propre des grands qu'on les reconnaisse facilement pour peu qu'on les fréquente un peu et qu'on s'y attache. Orsay nous livre donc pas mal de toiles, de quoi nous satisfaire, je l'ai vu plusieurs fois Bonnard, et à chaque fois j'ai noté quelque chose de nouveau, une prochaine fois apportera un autre détail, j'en suis sûre. Les peintures de Bonnard en fourmillent, et les trouver constituent un réel plaisir. A vous revoir donc monsieur Bonnard. Avec un plaisir extrême.

27 mai 2015

Maisons fortes de Beyssac

Maison forte

Sur la route qui mène de Saint Privat d'Allier à Fix St Geneys, soit la D25 puis la D40, l'on trouve à Beyssac deux maisons fortes, cette petite seigneurie fut connue dès le moyen âge, mais la première mention d'une maison forte date de 1579. Nous devons la tour existante à Gabriel Armette seigneur de Bergoujas. Beyssac resta dans sa descendance féminine et passa aux Bernard de Tallode, aux Marcland pour arriver à une famille plus connue, les Molette de Morangiès qui conservèrent ce lieu jusqu'à la révolution. Quant à la seconde maison, ses anciens habitants n'ont pas été identifiés.

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Sources : Châteaux de Haute-Loire - Editions Watel

24 mai 2015

Bonnard et les femmes

Les femmes eurent une place importante chez Pierre Bonnard 1867-1947, bien qu'il resta discret sur le sujet, il ne fut ni insensible à leur charme, ni dédaigneux de leur influence : sa mère, sa soeur Andrée, son épouse Marthe 1870-1942, ses amantes, ses amies, ses relations. Et dans ses portraits féminins, je découvre un autre Bonnard qui privilégie les visages, dessine un sourire, exprime le bonheur ou l'indifférence  et facétieux, ambigu et talentueux dans ce domaine aussi, Pierre Bonnard nous livre ainsi quelques indications sur sa vieLe corsage à carreaux 1892

Andrée sa soeur fut bien sûr l'un de ses premiers modèles, sa nièce suivra plus tard, portraits fort sages. Et puis Marthe arriva et Bonnard peignit le corps féminin avec une sensualité fort délicate, une grâce qui n'appartient qu'à lui.Renée Terrasse

 Pourtant il aima avant, sa cousine Berthe Schaedlin du même milieu que lui et sa famille ou elle même refusa le mariage proposé, l'année précédant ce refus elle lui servit aussi de modèle, il la croqua mutine et légère. Berthe c'est ce portrait

Portrait de Berthe Schaedlin 1892 Bonnard

aux marguerites et c'est aussi la femme des Femmes au jardin peint en 1891Femmes au jardin 1891

 Marthe effacera ce souvenir douloureux l'année suivante, Marthe au basset 1912

il ne l'épousera qu'en 1925. Bien sûr ce sera son modèle fétiche, mais d'autres jolis modèles passeront dans sa vie, Marthe fermera les yeux, acceptera même leur présence. Pierre Bonnard aima pendant Marthe d'autres femmes. La première rencontre importante se passe en 1916, elle se nomme Lucienne Dupuy de Frenelleportrait de lucienne dupuy de frenelle 1916

née vers 1890, épouse de leur médecin de famille il la peint plusieurs fois entre 1916 et 1918, la sculpturale jeune femme dans La cheminée 

Bonnard La Cheminée 1916

c'est elle, ils rompront en 1919, il rencontre alors une amie de Marthe, Renée Montchaty compagne du peintre Harry B. Lachman, on évoquera alors une possible relation à trois, en tout cas, Marthe ne s'y opposera pas à cette jeune femme que l'on verra nue dans plusieurs tableaux aux côtés d'une Marthe amicale. En 1925 Bonnard épousera Marthe, l'année du suicide de Renée. Bonnard retravaillera la toile Jeunes femmes au jardin où rayonne Renée après la mort de Marthe.Jeunes Femmes au jardin 1921-1923 repris en 1945-1946

A noter l'image des deux tableaux suivants : La glace du cabinet de toilette

Le miroir de la chambre verte 1909

et le Miroir dans la chambre verte

La Glace du cabinet de toilette

peints en 1908 où figure une blonde, un autre modèle ou deux que surveille Marthe qui a finalement partagé Bonnard plus souvent qu'on ne le pense, Marthe sera l'élément stable dont il aura besoin toute sa vie, en 1920 ce portrait d'une Renée attendrie

Pierre Bonnard

Portrait de Renée Montchaty 1920

et une Renée déjà fantomatique et perdue, Renée encore Piazza del Popolo à Rome l'année suivante où elle accompagne son peintre américainPiazza del popolo Rome

 Bonnard loge chez eux sans Marthe. Au retour de Pierre, Marthe prend des cours d'art avec une artiste peintre Louise Hervieu et ne sera pas mauvaise dit-on, elle exposera sous le nom de Marthe Solange, elle vendra ainsi 25 de ses tableaux. Marthe est une femme assez étonnante et son caractère un peu sauvage nous fit oublier sa particularité qui n'échappa pas à Bonnard. Parmi les amies il y aura Misia qu'il peindra plusieurs foisMisia Nathanson Bonnard 1906

 Berthe Signac, Hédy Hahnloser, et des femmes célèbres de l'époque qui lui demanderont de faire leur portrait. 

Gisele Belleud

Maria Lani

Leila Anet 1930 Sources : Bonnard, jardins secrets Olivier Renault    

19 mai 2015

La Femme Solaire - Paule Salomon

SalomonDifficile de définir ce qui relève du mythe ou de la vérité, dans ce livre où l'auteure passe en revue toutes les légendes inspirées de faits réels ou pas mettant en scène une femme qui détient le pouvoir, une femme qui choisit l'homme, une femme dont le rayonnement est divin, une femme qui descendrait de la Déesse-mère, divinité qui aurait précédé les dieux masculins. Paule Salomon l'écrit : ' Les premières statuettes représentant le divin étaient féminines. Dieu était une femme, une mère.' C'est dit elle la Civilisation de la Coupe, civilisation où le ciel et le soleil étaient féminins, la lune correspondait à l'homme. La civilisation suivante nommée Civilisation de l'Epée a fait prédominer par la force un dieu masculin avec un patriarcat où l'homme domine la femme et l'enfant. Nous en sommes toujours là et la troisième civilisation dite éclairée est à venir et parait aussi mythique que la première civilisation quand on pense à l'oppression dramatique et souvent mortelle que l'orient masculin fait subir actuellement à ses femmes et ses enfants. La Déesse mère portait selon les pays plusieurs noms, Ishtar en Mésopotamie, Isis en Egypte, Gaïa en Grèce, Cerridwen en Irlande, son culte remonte au paléolithique, soit 25 000 ans avant J.-C jusqu'à l'an 500 où il sera éradiqué. On parle de société matrilinéaire où la transmission des biens et des terres se faisait par la lignée des femmes, car la seule filiation connue alors était celle de la mère. Dans cette société, nulle violence, mais une égalité et une coopération entre hommes et femmes. La Déesse était représentée par une grande prêtresse qui prenait pour compagnon un roi temporaire qui mourait de mort violente (lèger paradoxe quand même !) à l'automne et ressuscitait au printemps suivant dans la personne d'un autre jeune homme; la sexualité de la Déesse et des prêtresses relevait du divin, et leur virginité avait le sens d'une autonomie spirituelle, ce qui était bien pratique et bien éloignée des civilisations chrétiennes et musulmanes qui instaureront fissa un patriarcat, une reprise en main de la sexualité féminine qui sera réduite à la virginité ou au mariage avec une fidélité sans appel. Inutile de préciser que ce dogme de la Déesse mère est fort controversé et réduit à néant par moult chercheurs en tous genres. Paule Salomon le reconnaît elle même' Il faut bien reconnaître que toutes les spéculations sur les civilisations primitives ne sont que des hypothèses'. Mais c'est une théorie fort alléchante, avouons le, et les féministes s'en sont emparées dans les années 70-80. Après tout peu importe si c'est vrai ou pas, cette civilisation peut-être imaginaire offre aujourd'hui une possible ouverture pour tenter de ré-équilibrer harmonieusement le rapport homme-femme sans antagonisme quelconque. Elle permettra aussi de redonner à la femme une estime qu'elle a perdue, et à se libérer d'un conditionnement qui la bride.

S'ensuit tout un développement intéressant sur les étapes de la soumission de la femme à l'homme, puis des modèles de femmes et d'hommes qui induisent des comportements de couples, avec comme exemples tous les couples légendaires que l'on revisite avec plaisir. Chacun se reconnaîtra ou pas dans ces démonstrations, le but étant d'arriver à devenir une femme solaire, et à réaliser, écrit Paule Salomon un couple androgyne qui ne cultive pas la relation guerrière, la conquête et le combat, mais recherche les trames de l'ouverture des coeurs et la fusion des âmes. Bon, c'est un peu mièvre cette phrase, mais l'idée générale n'est pas si stupide ! De là, à faire de la terre un nouvel Eden, c'est un tantinet présomptueux et chimérique.

Bon, comme tous ces livres qui veulent nous orienter vers un développement de soi qui frise l'idéal, il y a un peu à prendre et beaucoup à laisser, mais il permet de réfléchir à son comportement, peut donner quelques clés et développe à coup sùr notre sens critique.

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