Délirium Tremens Une enquête de Jack Taylor
Ken Bruen écrivain de romans policiers, irlandais né en 1951.
Ce qu'il y a de remarquable dans ce livre, ce n'est pas l'intrigue policière assez banale qu'on finirait presque par oublier, mais le réalisme sobre, efficace utilisé par Ken Bruen dans des scènes non dénuées d'humour, noir évidemment, où le privé se vautre dans l'alcool, puis essaie de s'en sortir avant d'y replonger à nouveau, le tout rédigé d'une écriture particulière. Ken Bruen essaime son histoire de nombreuses références littéraires, cinématographiques, musicales qui ont marqué son époque. Son héros est aussi cultivé qu'addict à l'alcool, c'est dire ! Il y a un peu de tout dans ce roman :
de la poésie
de la philosophie
et la drogue
les polars américains (extrait)
Ne cherchez pas la poésie dans ce livre, Jack Taylor ne l'a pas trouvé dans sa vie, mais elle était toujours à portée de main sous la forme d'un livre de poésies de Francis Thompson poète anglais dont la poésie la plus célèbre s'intitule 'Le Lévrier du ciel'.
Un mépris désinvolte vis à vis des sentiments des autres. Oh oui ! J'avais une sacrée dose de culpabilité. Ajoutez-y une pincée de remords et des litres d'apitoiement sur soi, et vous aviez le parfait alcoolique dans toute sa gloire. Dehors, j'arrivais à supporter ce fardeau en buvant. Je faisais disparaître tous ces problèmes. J'anesthésiais la douleur. extrait.
Les personnages rencontrés dans ce livre sont très typiques eux aussi et contribuent à donner une certaine atmosphère toute irlandaise bien sûr ! La fin de ce polar est assez réjouissante, Jack Taylor, sorte de cow boy justicier (dont le refrain préféré pourrait être Im' a poor lonesome cowboy) peut reprendre sa course alcoolisée, solitaire et désespérée.