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Mémoire virtuelle d'une ide
24 janvier 2012

Paradis Conjugal - Alice Ferney

paradisParadis Conjugal 2008                   Alice Fernay

Personnages :

Un film, 'personnage' de 1949 'Chaînes conjugales', qui met en scène 3 femmes mariées, et bien sûr une quatrième, démone qui va tenter d'arracher un mari à son foyer. Chacun peut être l'élu. Le film sert de trame à la problématique actuelle du couple d'Elsa Platte, qui regarde en boucle ce film, couple dont le manque de désir sexuel est à l'origine du conflit. Alice Ferney dissèque, décortique, chaque petite émotion vécue, comme personne, et il y a matière ici avec ces femmes, celles du film, et Elsa.

Elsa Platte 40 ans et 4 enfants. Danseuse classique célèbre d'un milieu aisé qui s'arrête de danser pour élever sa progéniture et qui devient femme-maison. Bien sûr, cela m'évoque Louise Bourgeois, ses femmes où une maison tient lieu de tête.

Alexandre Platte intelligent, un cerveau et un sexe, dit de lui Elsa, peu sensible. peu ouvert à la discussion.

Durant les années 60, Les femmes sont des pays, des villes, des forteresses qui méritent un siège. Les femmes sont des maisons qui veulent être habitées. Quand un mari quitte sa femme, il y a pour ces femmes-maisons, défection, désertion de la maison. La seule question essentielle pour ces femmes là est de trouver un mari aisé, puis de le garder.

Il est évident que l'on peut se retrouver, plusieurs fois dans un livre d'Alice Ferney. Il y en a pour tout le monde. Il n'y a pas d'intrigue véritable, mais une déclinaison d'états d'âme, qui tournent dans ce roman autour des relations conjugales. Ce roman traite de la vie des femmes-maison. Y a t'il encore beaucoup de femmes-maison, aujourd'hui ? pas sûr ! sûr par contre que demeurent les relations conjugales !

Lus également Les autres, La conversation amoureuse.

Toujours la même introspection réjouissante, chez les personnages d'Alice Ferney, mais ... un peu lassante à la longue, ou bien faut il s'aérer antre les lectures, alors que boulimique je les ai lus, dans la foulée tous, jusqu'à en avoir une petite indigestion.

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22 janvier 2012

Longues Peines - Jean Teulé

Longues peinesLongues Peines 2001

Jean Teulé qui est attiré par tous les extrêmes s'intéresse dans ce livre au doux monde de la prison, et nous offre un échantillon gratiné de ce que l'humain peut faire en matière de criminalité. Personne n'échappe à la folie, le directeur de la prison se balade en layette rose ou bleue pour l'amour de sa femme folle à tuer et qui tuera d'ailleurs. Le héros le plus attachant est aussi le plus fragile, le plus inapte à la vie carcérale, à moins que ce ne soit à la vie tout court. Et puis il y a l'amour qui règne sous toutes ses formes, et qui n'épargne ni les monstres, ni les tendres, ni les aliénés, l'amour qui ne sauve personne même pas les tendres .. Teulé est drôle, manie les mots, mélange trivialité et poésie, et engendre un réel plaisir de lecture. Il ne condamne pas mais se contente d'être un voyeur, un narrateur. Un libéré du jour se fait tuer le jour de sa sortie, une pédophile sans âme fait l'amour avec un tueur de femmes à 3 mètres l'un de l'autre, sans qu'ils ne se soient vus, un gardien est planté par une paire de ciseaux, le gentil de l'histoire se pend un soir. "Sinon, dans le reste de la prison, c'était normal".

18 janvier 2012

Mauvaise fille - Justine Levy

jlJustine Lévy est une fille de son époque, celle où l'on n'hésite plus à divulguer les histoires de famille, même les plus scabreuses. On se livre en pâture à une certaine presse dont raffolent beaucoup de gens. Le malheur des autres faisant non pas le bonheur des autres mais amenant à un certain relativisme sur ses propres problèmes. Une littérature-réalité en quelque sorte. Un premier livre en 95 sur ses rapports-souvenirs avec sa mère, un second en 2004, sur la fin médiatisée de sa relation conjugale, et puis un 3ème en 2011, pour clore une certaine part de sa vie :

Mauvaise Fille 

 Née en 1974, Justine Lévy a un père encombrant, BHL, père toujours présent cependant quand il le faut, sa mère Isabelle, Alice dans le roman, une beauté ex mannequin mène une vie marginale peu compatible avec l'éducation d'un enfant. La vie n'étant décidément pas rose pour cette femme, elle meurt jeune d'un cancer du sein. Justine Lévy raconte l'agonie de sa mère, qui coïncide avec sa première grossesse, ce qui n'est pas l'idéal pour aborder une maternité sereine, avec en plus l'impression coupable de remplacer une vie qui s'éteint par une vie qui commence. La nouvelle née chassant la morte. 

Je souhaite à l'auteure que cette littérature-thérapie soit efficace. Cela se lit bien avec peut être un peu de lassitude quant à l'évocation récurrente de ces enfances perturbées par des parents à l'existence saccagée.  

Je pense qu'il y a des romans qu'on lit quand on est jeune, ce qui n'est pas mon cas ! Voilà ce roman n'est pas fait pour un vieux fossile carapacé. En fait, après avoir terminé le bouquin, je me dis que la seconde partie, à la fin quand sa mère l'a enfin délivrée du fardeau qu'elle était, Justine Levy endosse mieux le rôle de fille avec mère morte, que celui de fille avec mère déjantée, et cela me touche plus, sans doute parce qu'il fallait effectivement que cette mère là si peu à la hauteur meurt pour laisser la place entière à cette petite née, pour que sa mère puisse l'aimer, se consacrer pleinement à elle, sans l'ombre menaçante de cette mère-enfant, car Isabelle- Alice était une enfant devenue mère par erreur de casting. C'est compliqué cette phrase où l'on ne sait plus démêler qui est la mère de qui ! Mais c'est compliqué, d'être fille, c'est compliqué d'être mère ....

Au final, c'est beaucoup plus simple d'être ... grand-mère ! 

15 janvier 2012

L'oeil de Pâques - Jean Teulé

Particulteuléier Jean Teulé né en 1953, qui a débuté par des études de dessin, et a commencé par des BD. Il s'intéresse à l'atypique, le dérangeant, le décalé, la chose qui ne doit pas être écrite, ou alors effleurée, sous entendue. Lui se vautre avec plaisir dans l'indicible, le sordide, le déjanté, le follement fou, l'extrême ... Son écriture suit, ironie mordante, tendre moquerie, précision du détail sordide non dénué d'élégance ... Teulé dans l'ensemble, c'est assez jouissif, cela peut être aussi agaçant, démesuré, mais d'une manière ou d'une autre jamais décevant.

Pour une immersion rapide qui peut aller jusqu'à la noyade, je recommanderai, de lire en premier :

L'oeil de Pâques 1992

Rapidement, on se demande sous quelle addiction, jean Teulé a écrit ce livre, avec toutefois un talent certain. Moi j'adore. Car j'en ai connu des déjantés, des addict-men, mais aucun ne m'a fait sourire, amusée comme celui là qui se complaît certes dans son histoire jusqu'à nous en faire perdre le fil, mais qui nous ramène à sa délirante écriture, grâce à des petits leit-motiv assez musicaux ma foi, qui servent de gardes-fous, de repères aux lecteurs égarés.

Il y a des livres inracontables, celui là en est un. Il s'agit de se plonger dans une ambiance qui ne laissera pas insensible. C'est un test, si vous aimez, vous aimerez les autres. Et si vous détestez, et bien persévérez, c'est le pire ! Pâques, c'est une île mythique, c'est une fête religieuse un peu païenne, et c'est dans ce livre le nom d'une femme pas commune "Elle est née avec un globe oculaire entièrement rose sans iris ni pupille, un oeil comme on en voit sur les portraits de femmes peints par Modigliani." extrait.

13 janvier 2012

Rien ne s'oppose à la nuit - Delphine de Vigan

Delphine ddve Vigan

Née en 1966, devient romancière à plein temps à partir de 2007. mère de 2 enfants

 

Rien ne s'oppose à la nuit 2011

Pas vraiment un roman, pas vraiment une biographie, pas vraiment un essai, mais un mélange des 3, avec une volonté de la part de l'auteure de tout dévoiler, du moins de ce qu'elle sait ou croit savoir, elle écrit sa vérité et reconnaît que ce n'est pas forcément celle des autres membres de sa nombreuse famille.

Tout tourne autour de Lucile, la mère de Delphine, qui souffre de psychose maniaco dépressive nommée maintenant trouble bi-polaire, et qui en l'absence de traitement approprié, a un comportement proche de la folie. On suit un peu cette histoire comme un roman policier, la victime est belle et attachante par son côté mystérieux, les suspects qui ne sont pas forcément coupables forment une famille sympathique, vivante, où les portes claquent souvent, les drames surviennent en toute simplicité, si si, il y a un détachement de l'auteure que l'on peut comprendre, celui de ceux qui subissent beaucoup de drames. Bien sûr en ce qui concerne sa mère, Delphine de Vigan a moins de recul, la souffrance est bien présente, et l'écriture est peut être là pour exorciser cette douleur.

La vie de Lucile se termine brutalement parce qu'elle le désire, entraînant l'inévitable culpabilité de ses proches.

Delphine de Vigan se pose la question de savoir si elle aurait pu empêcher ce suicide :

"-.. mon fils répond lentement, à mesure qu'il note : "Non. Personne ne peut empêcher un suicide.

Me fallait il écrire un livre, empreint d'amour et de culpabilité, pour parvenir à la même conclusion ? "-

Oui, sans doute cela était il nécessaire, pour tenter de trouver une signification à tous les drames qui ponctuent son récit, pour remettre les pendules à l'heure, sans condamner personne.

Si votre famille n'est pas la famille idéale, si certains évènement de votre vie ne sont pas ceux dont vous aviez rêvés, lisez 'Rien ne s'oppose à la nuit'. Je trouve que cela fait un bien fou. La vie n'est décidément pas un long fleuve tranquille. Pour personne.

Et cela rassure.

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28 décembre 2011

L'élégance des veuves - Alice Ferney

Alice Ferney, née Cecile Brossollet, épouse Gavriloff née en 1967. Fait l'ESSEC, soutient une thèse en Sciences Économiques, est maître de cafonférence à l'université. A pris le temps de faire 3 enfants.

L'élégance des veuves 1995

Ce livre devrait faire partie de l'éducation à la vie des Filles au même titre que l'Education Sexuelle. Moins rigolo cependant que l'éducation sexuelle. Moins rigolo, car ce livre dresse un tableau angoissant de la condition féminine qui se résume à n'être qu'un ventre, pour de la chair à canon, en ce qui concerne les mâles, pour reproduire des ventres en ce qui concerne les femelles. Moins rigolo, car, aujourd'hui, si la condition féminine a évolué, si les femmes ont d'autres ambitions aujourd'hui autres que la reproduction, il n'en reste pas moins vrai que se pose toujours le problème de l'enfantement comme privation totale de liberté, comme frein à toute autre activité, ou quand la balance penche de l'autre côté, comme abandon plus ou moins léger des enfants ... Concilier un travail intéressant et maternage est souvent source de déséquilibre, quoiqu'on en dise.

Familles aisées et catholiques, enfants acceptés comme dons de Dieu, exaltation des mères dans la maternité, deuils fréquents, amour conjugal présent, amour maternel, hommes qui servent la France et qui en meurent, tout est un éternel recommencement, naître, procréer, mourir. Et 'vivre des joies qui ne sont que des enchantements éphémères de pauvres diables qui fermaient les yeux sur l'avenir' Tous ne sont qu'un chaînon de l'humanité. Alice Ferney ne nous donne ni l'occasion, ni le temps de s'attacher réellement aux personnages, ce livre n'est pas fait pour ça, il existe ce livre pour nous ramener, à mon avis bien sûr, uniquement à notre mortelle condition, tragique certes, mais éternelle cependant. 'Il y avait continuité au-delà des ruptures'. 

7 décembre 2011

Olivier Adam

Né en 1974 en banliodeue parisienne. Vit actuellement à St Malo

Falaises 2004

Étretat, une jeune femme qui se lance de la falaise. Son fils, des années-souffrance plus tard survit dans le traumatisme de la mort brutale de cette femme-oiseau réduit à cette chute, dans le traumatisme de la brutalité du père dont on ne saura presque rien d'autre, dans la résignation à l'éloignement du frère qui va mal. L'espoir est là, ténu, avec une femme et une petite fille.

Et il y a les mots qui disent la souffrance de ceux mal adaptés à la vie, les simples, les authentiques, ceux qui ne feront jamais aucune concession.

Livre sur une enfance saccagée, par le suicide d'une mère, sur 4 vies saccagées.

Le coeur régulier 2010

Sarah, dont le frère vient de mourir, part sur les traces de ce frère très paumé au Japon. Une falaise, encore est là pour ceux qui ne peuvent plus vivre. Un homme qui tente de les sauver. Il a sauvé et recueilli Nathan. Il accueille Sarah qui n'aime plus sa vie qui l'a éloignée de son frère. Par sa pensée qui chemine, elle rejoint ainsi son frère.

Happy end. Sarah quitte son mari et sa vie. Elle retrouve ses enfants apaisée, et attend la venue au monde de l'enfant de son frère qui est mort libéré.

Livre sur la résilience d'un deuil accidentel, sur la possibilité d'échapper à une vie programmée.

A l'abri de rien 2007

Marie ne s'est jamais remise de la mort de Clara sa soeur. Elle épouse la première main tendue qui lui fait 2 enfants. Sa vie est remplie de riens. Elle trouve alors plus misérable qu'elle, des réfugiés pourchassés par les autorités. Ce rien là l'emmène dans un gouffre dont elle pense ressortir, un jour, plus tard, grâce à ses enfants qui représentent, un peu tard, l'espoir.

Des 3 romans cités, celui là est le plus noir, le plus désespérant.

L'écriture pour cet homme là est pour le moment acte thérapeutique. Elle peut être pour nous aussi, lecteurs, médicinale.

A consommer avec modération donc, équilibrer les doses pour éviter surdosage possible.

10 novembre 2011

Laurent Gaudé

Né en 72. Mgggaîtrise de lettres, mémoires sur le thème du combat dans la dramaturgie contemporaine française et le conflit dans le théâtre contemporain. Ecrit d'abord des pièces de théâtre. Il en reste quelque chose, dans ses romans.

Il aime les voyages. Il aime les humains. Il aime imaginer la vie des autres. Il aime écrire.

Il nous propose de découvrir des ailleurs lointains, des atmosphères particulières, des épopées.

Il sait manipuler les mots simplement, il sait les mettre en musique, une musique qui bat, qui roule.

Il nous propose de partir.

Et cela marche, le temps d'un livre, on se carapate et cela fait un bien fou.

Ouragan 2010

Le lieu : la Nouvelle Orléans

Les personnages :

Une de 100 ans, Joséphine est son nom, reine des Bayous où règnent grenouilles et alligators, une Rose de 30 ans belle qui a perdu son amour, un Keanu Burns qui avait quitté Rose pour une plate-forme, un négrillon de Rose qui n'attend rien, un révérend qui se prend pour le Christ, le seul blanc de l'histoire, une bande de prisonniers patibulaires, et un ouragan qui se croit le maître du monde. Cet ouragan donnera de la force aux faibles, tuera ceux qui se croyaient forts et d'une certaine manière accompagne cet hymne à la vie qu'est ce roman. Joséphine ne cessera pas de chanter.

La mort du roi Tsongor 2002

Le lieu : Palais de Massaba

Les personnages :

Surtout, le destin omniprésent, dans une épopée fatalement tragique, la destinée des guerriers nés pour tuer et être tués, la destinée d'une femme née pour subir la folie aveugle des hommes, la destinée du seul être préservé du clan Tsongor, le plus jeune des 4 fils du roi.

Katabolonga le porteur du tabouret d'or de Tsongor, les jumeaux Sako et Danga, Liboko et le petit dernier Souba. Samilia est leur soeur. Les 2 prétendants de Samilia, celui qui vient de son enfance Sango Kerim, et celui qui ne la connaît pas encore Kouame.

Peut on échapper à sa destinée ?

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